OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES
  • DEUXIEME PARTIE: DES VERTUS
    CHAPITRE VI.
    DE LA PAUVRETE.
  • Directoire des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires. Paris, 1936. p. 53-54.
  • CY 59; CY 61.
Informations détaillées
  • 1 DETACHEMENT
    1 DOMINATION DE DIEU
    1 PAUVRETE DE JESUS-CHRIST
    1 POSSESSION DE DIEU
    1 PRATIQUE DE LA PAUVRETE
    1 TRAVAIL
    1 VERTU DE PAUVRETE
    1 VOEU DE PAUVRETE
    3 BETHLEEM
    3 NAZARETH
  • 1867
La lettre

L’estime de la possession de Dieu doit me faire mépriser tout bien qui n’est pas lui ou ne se rapporte pas à lui. Je puis détacher mon coeur de toute propriété terrestre ou en jouir, mais il est plus parfait d’y renoncer et de sanctifier ce renoncement par le voeu de pauvreté. En vertu de ce voeu, je ne puis disposer de rien qu’autant que me le permettent mes Supérieurs, et soit que j’aie apporté à la Congrégation des sommes considérables, soit que je ne lui aie fait que l’offrande de ma personne et de mon travail, je ne possède rien.

Si je suis une bonne religieuse, cette pauvreté doit faire ma joie, et je dois non seulement la pratiquer selon ce que ma Règle me prescrit, mais il m’est permis de la porter intérieurement aussi loin que mon amour pour Dieu me l’inspirera. Nul ne peut servir deux maîtres, et mon dépouillement intérieur sera le meilleur moyen d’établir l’empire de Dieu plus profondément dans mon âme. C’est donc à moi de voir à quel degré je suis pauvre.

Ne regretté-je pas quelquefois certaines douceurs que la fortune peut procurer? Ne tiendrais-je pas à quelque objet, si petit qu’il soit? Suis-je détachée de tout? Ne laissé-je pas se former en moi certains désirs ou certains regrets de ce que je n’ai plus? Suis-je unie à Jésus-Christ pauvre dans la crèche de Bethléem, pauvre dans le travail de Nazareth, n’ayant pas une pierre pour reposer sa tête pendant sa vie apostolique? Cette sainte pauvreté de mon Epoux me charme-t-elle? Me séduit-elle? Me transporte-t-elle du désir de faire comme lui? Quel soin ai-je, par esprit de pauvreté, des objets, des livres, des vêtements qui me sont confiés?

Mais si je suis véritablement pauvre, je dois travailler pour gagner ma vie; car la pauvreté implique le travail, il est la condition d’une vie pauvre, aussi bien que le châtiment du péché. Comment ai-je employé mon temps? Avec quel scrupule? Ne me suis-je pas laissée entraîner par ma lâcheté dans bien des circonstances? L’ennui du travail ne m’a-t-il pas conduite à perdre mon temps? Quel compte ne dois-je pas en rendre un jour? Comment suis-je résolue à l’employer désormais? En perdant mon temps en conversations inutiles ou autrement, je manque à la pauvreté et j’y fais manquer mes Soeurs. N’ai-je pas sous ce rapport bien des mauvais exemples à me reprocher? Comment les réparerai-je?

Notes et post-scriptum