OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES
  • TROISIEME PARTIE: DES MOYENS DE SANCTIFICATION
    CHAPITRE IX.
    DE L'ENSEIGNEMENT.
  • Directoire des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires. Paris, 1936, p. 84-85.
  • CY 59 (=chapitre VIII); CY 61 (=chapitre VIII).
Informations détaillées
  • 1 ENSEIGNEMENT
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
    1 RELIGIEUX ENSEIGNANTS
    2 PAUL, SAINT
  • 1867
La lettre

De tous les moyens d’accomplir le voeu d’étendre le règne de Notre-Seigneur dans les âmes, un des plus puissants est sans contredit l’enseignement, et que j’y sois appliquée de près ou de loin, je dois m’estimer très heureuse d’être jugée digne d’un pareil honneur.

Toutefois, avec quelles dispositions me suis-je préparée à enseigner? Ai-je étudié avec courage les matières parfois difficiles et arides d’où je devais extraire mes leçons? Ai-je suffisamment considéré qu’à moins d’un très grand esprit de foi et d’humilité, je pouvais bien enseigner mes pensées, mais non pas celles de Notre-Seigneur? Qu’à moins de me tenir toujours sous l’action du Saint-Esprit, je pouvais à chaque instant laisser paraître mon esprit propre?

Pendant le cours des classes, n’ai-je pas ressenti trop de satisfaction de mes succès et trop d’abattement de mes échecs? N’ai-je pas rapporté à moi-même le plaisir que j’ai pu faire goûter aux enfants en enseignant bien? N’ai-je pas attribué à toute autre qu’à moi leur ennui à mes leçons, quand après tout il venait uniquement de ce que j’enseigne mal?

Quel a été l’esprit de mon enseignement? Est-ce la connaissance de Jésus-Christ, l’amour de l’Eglise? Me suis-je assez préoccupée de l’amélioration des enfants? Ne me suis-je pas préférée à d’autres quand je leur ai fait du bien? N’ai-je pas été jalouse du bien que d’autres leur faisaient?

Ce n’est pas ici le lieu d’examiner les grands principes de l’enseignement chrétien, mais n’est-il pas évident qu’au-dessus de toute théorie il y a un enseignement pratique qui résulte du don de soi, qu’une maîtresse fait pour l’amour de Notre-Seigneur à ses élèves, et qui les pousse non pas vers celle qui les enseigne, mais à Celui de la part de qui elle enseigne? Ai-je cette disposition complète d’oubli personnel? Ai-je la préoccupation unique du triomphe de Notre-Seigneur dans les âmes, et si je ne l’ai pas, dois-je trouver étonnant que jusqu’à présent j’aie fait si peu de bien, et que mon enseignement ait donné si peu de fruits pour la vie éternelle?

Ai-je enseigné dans un esprit de douceur, comme dit saint Paul, ou bien ai-je laissé percer, en enseignant, les défauts de mon caractère, de telle façon que les enfants ont pu voir en moi la science qui enfle, mais non pas la charité qui édifie?

Notes et post-scriptum