- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES
- TROISIEME PARTIE: DES MOYENS DE SANCTIFICATION
CHAPITRE XXI.
DU RENDEMENT DE COMPTE. - Directoire des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires. Paris, 1936, p. 106-107.
- CY 59 (= chapitre XIX); CY 61 (= chapitre XX).
- 1 FOI
1 FRANCHISE
1 HUMILITE
1 RENDEMENT DE COMPTE
1 SIMPLICITE
1 SUPERIEUR - 1867
Un des moyens les plus puissants de sanctification dans la vie religieuse, c’est à coup sûr le rendement de compte; mais pour qu’il produise les effets attendus, il faut que je le fasse:
1° En esprit de foi; quoique la personne à qui je le fais ne soit pas à l’abri d’erreur, elle représente Dieu pour moi. Ce n’est donc pas seulement elle que je dois voir, mais Dieu à qui je demande aide, lumière et conseil.
2° Mon rendement de compte doit être simple, précis, clair. Tous les ambages dans lesquels je vais perdre mes paroles ne sont, après tout, que des subterfuges de l’amour-propre, des recherches d’une sotte habileté, l’effet d’un besoin excessif d’occuper de soi, ou l’inconvénient d’un esprit embrouillé.
3° Je dois éviter les explications inutiles et les excuses interminables, l’expérience prouvant qu’en général elles n’aboutissent qu’à une grande perte de temps. Le temps de mes Supérieurs est précieux, et surtout dans les maisons nombreuses; ce que je prends inutilement et de trop pour moi, je l’enlève au nécessaire de mes Soeurs.
La franchise n’étant pas la longueur, plus je serai brève, si je le suis avec un bon esprit, et plus en général je serai franche. Or, si la plus entière franchise ne préside pas à mon rendement de compte, il est parfaitement inutile que je le fasse.
Si, sous prétexte de tout dire, je dois éviter de revenir sans cesse sur les mêmes sujets, rendant ainsi interminables mes rapports de conscience avec mes Supérieurs, il est évident aussi que, quand il est nécessaire, je dois savoir prendre tout mon temps. La meilleure règle pour cela est de m’en rapporter à eux. Quand ils ont compris, ils me le disent, et alors il est parfaitement inutile de leur prouver qu’ils ne comprennent pas; je les expose à la tentation de me donner, de guerre lasse, la réponse que je veux et qui, dans ces circonstances, n’est presque jamais la réponse de Notre-Seigneur.
Ces défauts évités, il est sûr que le rendement de compte peut être pour moi d’une grande utilité. Il ouvre et repose mon âme, la met bien plus paisiblement entre les mains de ceux à qui elle est confiée; il éclaire mes doutes, me fortifie, m’encourage et m’excite à me porter avec plus de générosité et d’élan aux vertus et aux sacrifices qui me sont demandés; enfin il me rapproche du coeur de Notre-Seigneur, dont je crois recueillir les paroles sur les lèvres de ceux qui me dirigent.