OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES.|TEXTES DIVERS PARUS DANS LES ECRITS SPIRITUELS.

Informations générales
  • ES-0750
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES.|TEXTES DIVERS PARUS DANS LES ECRITS SPIRITUELS.
  • CONSECRATION A JESUS-CHRIST
  • Ecrits Spirituels, p. 750-754.
  • CR 6; TD 43, P. 246-249.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION
    1 ASCENSION
    1 ASSISTANCE A LA MESSE
    1 ATHEISME
    1 CIRCONCISION DE JESUS-CHRIST
    1 CROIX DE JESUS-CHRIST
    1 DEFENSE DES DROITS DE DIEU
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 EUCHARISTIE
    1 FETE-DIEU
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 HAINE CONTRE JESUS-CHRIST
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 JEUDI SAINT
    1 MAUVAIS PRETRE
    1 MORTIFICATION
    1 NOEL
    1 NOUVEAU TESTAMENT
    1 OUBLI DE SOI
    1 PAQUES
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PENITENCES
    1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
    1 SAINT-SACREMENT
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SALUT DES AMES
    1 SAUVEUR
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VERTU DE PENITENCE
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 JEAN, SAINT
    2 PAUL, SAINT
  • 3 mai 1833
  • Montpellier
La lettre

Préambule

Il est écrit dans l’Apocalypse que saint Jean vit, au milieu du trône de Dieu, un agneau comme immolé, et que les vieillards qui entouraient le trône et les anges qui le servaient se prosternèrent en disant à haute voix: Dignus est Agnus, qui occisus est, accipere virtutem, et divinitatem, et sapientiam, et fortitudinem, et honorem, et gloriam, et benedictionem.

C’est à cet agneau, immolé dès l’origine du monde, que nous sommes résolus de nous consacrer, afin de rendre à celui qui est assis sur le trône, et à l’agneau, et la bénédiction, et l’honneur, et la gloire, et la puissance dans les siècles des siècles. Amen. Persuadés que plus l’impiété moderne a voulu renverser sa puissance et anéantir sa gloire, plus celui qui est assis sur le trône fera briller sa gloire et fortifiera sa puissance, nous venons nous prosterner devant lui, et, après les cantiques des vieillards et des anges, comme les quatre animaux mystérieux, répéter: Amen, Amen. Oui, nous voulons que la puissance et l’honneur soient rendus à l’Agneau, et c’est pour cela que nous (nous) unissons à ses pieds, afin que le concert de nos efforts attire à nos travaux les bénédictions d’en-haut. Nous nous proposons d’augmenter, autant qu’il dépendra de nous, cette gloire et cette puissance.

Les moyens par lesquels nous y parviendrons, nous les trouverons dans une imitation, la plus parfaite possible qu’il dépendra de nous, de son état de victime. Comme saint Paul, nous ne voudrons savoir qu’une chose: Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié, Jesum Christum, et hunc crucifixum. Telle sera notre devise: Jésus-Christ, dont le sacrifice sur la Croix sera le modèle sur lequel nous aurons toujours les yeux fixés. Aspice, et fac secundum exemplar quod tibi in monte monstratum est. Nous viendrons souvent contempler ce modèle qui, de l’autel comme du haut de la montagne, se présente à nous et nous apprend ce que nous devons être, pour lui rendre l’honneur qui lui est dû. Et comme Jésus-Christ s’est offert volontairement à son Père, sans cesse aussi nous nous offrirons à Dieu. Comme Jésus-Christ sur la croix n’a voulu que le salut des hommes, nous aussi, en aimant la croix, nous ne chercherons que notre salut et celui de nos frères. Comme Jésus-Christ élevé sur la croix a tout attiré à lui, cum exaltatus fuero, omnia traham ad meipsum, nous aussi nous nous efforcerons, par l’esprit de pénitence, de nous élever sur la croix, afin d’attirer le plus possible vers le ciel tant d’âmes qui regardent encore vers la terre.

L’amour au Saint-Sacrement de l’autel sera celui que nous nous efforcerons d’allumer dans nos coeurs. Nous demanderons à la divine victime qu’elle daigne y graver son image. Nous lui demanderons de transformer nos poitrines en une fournaise ardente, d’où jaillissent incessamment, avec nos paroles, les flammes qui aillent réchauffer tant de coeurs tièdes et froids, qui n’attendent qu’une étincelle du ciel pour s’enflammer.

La vue des outrages que reçoit Notre-Seigneur dans l’Eucharistie, surtout de la part des ecclésiastiques, sera l’objet de notre éternelle douleur. C’est pour les diminuer, autant qu’il dépendra de nous, que redoubleront nos efforts. C’est pour dédommager en quelque sorte le Sauveur Jésus des outrages dont on punit sa tendresse que nous embrasserons l’esprit de pénitence avec transport, et que nous répandrons par tous les moyens la connaissance des bienfaits qu’il répand sur les hommes du fond du tabernacle. Et comme nous avons hâte de mettre notre plan en pratique, c’est au milieu de nos frères que nous commencerons à l’essayer, c’est excités par ces considérations que nous avons passé le contrat suivant:

Règles particulières pour ce qui nous concerne

1° Nous aurons toujours présent Notre-Seigneur sur l’autel, en sorte que notre devise Jesum Christum et hunc crucifixum soit comme notre continuel entretien, pour nous apprendre ce que nous devons être et ce que nous devons faire.

2° Toutes les fois que nous assisterons au Saint Sacrifice, nous renouvellerons l’immolation de nous-mêmes en union avec la divine victime.

3° Nous ferons par an six communions à l’intention d’obtenir de Dieu les grâces nécessaires à l’accomplissement de notre projet. Elles seront fixées aux fêtes de Notre-Seigneur, c’est-à-dire à la Noël, la Circoncision, le Jeudi Saint, Pâques, l’Ascension et la fête du Saint-Sacrement.

4° Notre fête spéciale est le Jeudi Saint: sciens Jesus, quia venit hora, ut transiret ex hoc mundo ad Patrem, cum dilexisset suos qui erant in mundo, in finem dilexit eos.

5° Dans la semaine qui précédera chacune de ces fêtes, nous ferons une mortification à notre choix, en expiation des outrages faits à Notre-Seigneur.

Jesum Christum et hunc crucifixum

Ce jourd’hui, troisième jour du mois de Marie, fête de l’Invention de la Sainte Croix, de l’année 1833, nous, soussignés, remplis d’un désir vif et ardent de nous consacrer à la plus grande gloire de Dieu, et, avec nous, les coeurs de tous les hommes, déclarons faire à Jésus, victime pour notre amour, le sacrifice entier et irrévocable de notre corps, de notre coeur, de notre âme et de toutes ses puissances, de tous les biens que nous possédons ou que nous pouvons jamais posséder, soit temporels, soit spirituels, afin qu’il en dispose selon son bon plaisir pour le temps et pour l’éternité.

Entrant dans l’esprit de notre divin modèle et en union du sacrifice excellent que cet agneau sans tâche offre sans cesse à Dieu son Père, nous nous engageons par un serment solennel et scellé de notre sang à nous immoler comme lui et avec lui:

1° En travaillant pendant tout notre séminaire et tout le reste de notre vie à perfectionner en nous cet esprit de dévouement, de générosité, de pauvreté absolue, dont le coeur de notre Jésus est la source, etc.

2° En consacrant tous les actes de notre vie au salut des âmes… (illisible)… de cet amour ardent dont le coeur de cet aimable Sauveur n’a jamais cessé de brûler pour nous.

3° En nous immolant chaque jour avec lui pendant la célébration du saint sacrifice, et en consommant cette immolation d’une manière plus parfaite au moment des six communions que nous ferons chaque année aux six principales fêtes qui … (illisible).

4° Enfin, en mortifiant la chair, avec notre bien-aimé Sauveur, par six pénitences qui se feront dans la semaine qui précédera chacune des six fêtes ci-dessus designées. (Au Séminaire de Montpellier)

Notes et post-scriptum