OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES.|TEXTES DIVERS PARUS DANS LES ECRITS SPIRITUELS.

Informations générales
  • ES-0815
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES.|TEXTES DIVERS PARUS DANS LES ECRITS SPIRITUELS.
  • NOTES PARTICULIERES DE QUELQUES IMPRESSIONS
  • Ecrits Spirituels, p. 815-820.
  • BI 10-12; TD 43, P. 280-290.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AMOUR DE L'EGLISE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DE LA SAINTE VIERGE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 ANEANTISSEMENT
    1 ANGE GARDIEN
    1 ASCESE
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 DEVOIRS DE CHRETIENS
    1 DEVOTION A LA SAINTE VIERGE
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 DOUCEUR
    1 ESPRIT D'INDIFFERENCE
    1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 NOTRE-DAME DE ROCHEFORT
    1 OEUVRES CARITATIVES
    1 PAQUES
    1 PAUVRETE SPIRITUELLE
    1 PENTECOTE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SALUT DES AMES
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    2 FRANCOIS D'ASSISE, SAINT
    2 GREGOIRE LE THAUMATURGE, SAINT
    2 JEAN DE LA CROIX, SAINT
    2 SALVY, SAINT
  • 1854, 1855, 1856
La lettre

15 septembre 1854

J’ai demandé à la Sainte Vierge de m’obtenir par les souffrances qu’elle a endurées au pied de la Croix de son Fils, la grâce d’enfanter aussi douloureusement qu’il plaira à Dieu, notre petite famille.

22 septembre. -J’ai eu, ce me semble, à la messe, une profonde impression de ma dépendance par rapport à Dieu, et en tenant entre mes mains la Sainte Hostie, je l’ai conjuré de me prendre, moi aussi, pour victime.

24 septembre. -Fête de Notre-Dame de la Merci. J’ai demandé à la Sainte Vierge que puisque l’oeuvre de la Merci semblait n’avoir plus de but, elle nous transférât les grâces de rachat de la captivité musulmane en grâces de rachat de la captivité universitaire.

26 septembre. -A l’adoration du Saint-Sacrement, transféré un jour plus tard, j’ai demandé à Notre-Seigneur de me faire bien connaître sa volonté; il m’a semblé qu’il me prenait pour être humilié, souffrir et mourir.

J’ai eu comme effet de mon voeu de pauvreté, l’impression que je devais faire les affaires de la maison comme domestique, et non comme propriétaire puisque la propriété en est à Dieu et à la Sainte Vierge.

28 septembre. -Après tout, je n’ai pas été un saint et je n’ai pas assez poussé les autres à la sainteté. Je me sens poussé à prendre ma résolution tout de bon et à devenir tout ce que Dieu demande de moi. Et ainsi je le promets à Notre-Seigneur, sous la protection de la Sainte Vierge et de nos saints patrons.

30 septembre. -Je sens quelque chose qui me dit: Egredere de domo tua et cognatione tua. Il faut que je sois prêt à suivre Notre-Seigneur partout où il lui plaira de m’envoyer, malgré les peines, les ennuis et les tribulations.

1er octobre. -Aujourd’hui, fête de Notre-Dame du Rosaire, je me suis senti tout porté à la confiance, à la paix, à communiquer cette paix aux autres, et à imprimer en moi les mystères de la Naissance, de la Résurrection et de la mort de Notre-Seigneur. J’ai demandé à la Sainte Vierge de faire toutes ces choses en moi.

2 octobre. -J’ai recommandé aux saints Anges Gardiens la maison. Il me semble que ma confiance en eux augmente tous les jours.

4 octobre. -J’ai demandé à saint François un grand amour pour la pauvreté et la bienveillance qu’il pratiquait si bien pour toute créature.

6 octobre. -Il me semble que j’ai demandé, bien du fond du coeur à Dieu, la grâce de travailler à ma sanctification. La honte que me cause la vue de ma vie passée, l’inutilité de ma vie, les taches que des sentiments humains ont jetées sur le peu de bien que je suis en état de faire, tout cela me bouleverse. J’espère que Dieu aura pitié de moi.

8 octobre. -Fête de la Maternité de la Sainte Vierge. J’ai demandé à Marie d’être ma mère, la mère de la maison et de l’oeuvre, mais surtout de m’accorder le sentiment maternel envers les âmes. J’ai compris que les deux sentiments les plus douloureux qu’ait éprouvés Jésus-Christ, c’est l’abandon de son Père, et la pensée de l’affliction dans laquelle il plongeait sa mère.

9 octobre. -En revenant sur la fête de saint François, il m’a paru qu’il fallait absolument que je trouve ma paix et la charité envers le prochain dans une pauvreté spirituelle absolue.

Si je n’ai rien, si je n’ai droit à rien, de quoi puis-je me plaindre? Cette pauvreté s’étend à tout: mes sens, mon amour-propre, ma réputation, ma vie. Je dois être pauvre de toutes ces choses-là. Je sens se former en moi certaines irritations. Je demanderai à Notre-Seigneur, agneau de Dieu, de me donner la douceur avec laquelle il a vaincu le monde.

17 novembre. -Plus d’un mois sans rien écrire! pourtant, le jour de la Toussaint, j’étais bien disposé. La mort de saint Salvy m’avait aussi fait du bien.

Aujourd’hui, fête de saint Grégoire Thaumaturge, je veux me laisser saisir par Notre-Seigneur. La supérieure m’a écrit deux excellentes lettres sur sa retraite: Adorer, obéir, s’anéantir, trois mots admirables et qui me vont au fond du coeur. Je veux en faire pour cette année une réalité pour moi.

4 décembre. -J’avais voulu me convertir le jour de saint Jean de la Croix, mais qu’ai-je fait depuis lors?

J’ai dû renoncer à la retraite que je voulais prêcher aux membres de la conférence de Saint-Vincent de Paul. Il faut vouloir ce que Dieu veut. Hier, en ouvrant la petite adoration que nous avons établie à la cathédrale, je promis à Notre-Seigneur de m’exercer aux vertus de mon état qui sont l’accomplissement de mes devoirs de supérieur. C’est peut-être pour cela qu’il m’a rendu incapable de prêcher la retraite sur laquelle je faisais un si grand fond. Mais quelque incapable que je sois, il me semble que je puis prendre ma maladie comme un saint, et me soumettre avec une grande plénitude d’amour à tout ce qui peut me survenir de fâcheux. Ainsi, voilà qui est convenu, je suis enchanté d’être malade, puisque Notre-Seigneur le veut ainsi, et je lui offre, avec tout l’amour dont je suis capable, mes pauvres petites souffrances pour l’extension de son règne dans les âmes.

11 décembre. -Je suis frappé plus que jamais du temps que j’ai perdu dans les cancans; c’est pourquoi, je prends, ce soir, la résolution de m’occuper de mon oeuvre et de rien plus. Peut-être est-ce pour cela que j’ai été empêché de prêcher la retraite de saint Vincent de Paul. Quoiqu’il en soit, je veux enfin m’y mettre.

1er janvier 1855. -Je n’ai jamais commencé d’année plus sérieusement que cette année-ci. Sera-ce la dernière? Je veux recommencer une vie de religieux. Je veux détruire en moi tout ce qui déplaît à Notre-Seigneur. Je veux ne vivre que pour lui.

J’ai demandé ce matin la foi d’Abraham, la sagesse de gouvernement de Moïse, le zèle pour la gloire de Dieu d’Elie. Je me suis donné à Notre-Seigneur et placé plus spécialement sous la protection de la Sainte Vierge, et je veux qu’il y ait en moi quelque chose qui sente plus le religieux. Je demande à Dieu le don de paix pour moi et pour les autres.

8 janvier 1855. -Les vertus que je me propose surtout d’acquérir sont l’humilité, la mortification dans le manger, l’oraison et la tenue extérieure. Je ne sais si Dieu veut que je lui demande la santé, et je ne veux que ce qu’il veut, comme il le veut, et de la manière qu’il le veut; mais s’il veut que je la lui demande, il me semble que c’est par l’intercession de la Sainte Vierge que je dois l’obtenir, et, dans ce cas, je fais voeu, si je suis complètement guéri d’ici à Pâques, d’aller en pèlerinage d’ici à Notre-Dame de Rochefort, en chemin de fer jusqu’à Avignon. Je retournerai par le même chemin si je suis trop fatigué; mais j’irai d’Avignon à Notre-Dame et je reviendrai à pied. J’accomplirai mon voeu entre Pâques et la Pentecôte.

27 mai. -Aujourd’hui, jour de la Pentecôte, j’ai eu une forte impression que je devais pousser notre petite congrégation:

1° à la défense et à la connaissance des saints canons; 2° aux oeuvres de charité; 3° à la manifestation des devoirs de chrétiens, que les hommes placés sous notre influence doivent accomplir avec la plus grande perfection; 4° à une grande dévotion envers Notre-Seigneur, le Saint-Esprit et la Sainte Vierge.

2 juin. -Le religieux de l’Assomption doit avoir deux amours qui se réunissent dans un: l’amour de Jésus-Christ caché dans l’Eucharistie, l’amour de Jésus-Christ manifesté dans l’Eglise, ce qui n’est qu’un même amour; et l’amour de Marie, mère de Jésus pain des âmes, et l’amour de Marie, mère de Jésus époux de l’Eglise; et tout cela est un même amour.

3 juin. -Ce que Notre-Seigneur me paraît surtout me demander, c’est de me retirer de beaucoup de choses pour ne m’occuper que de mon oeuvre et de laisser tomber tout ce qui ne va pas à cette pauvre petite Oeuvre.

15 août. -La Sainte Vierge m’a obtenu, il me le semble du moins, de très grandes grâces.

1. J’ai compris que le mystère de l’Assomption est le triomphe de Jésus-Christ transfiguré par la communion dans ses élus;

2. Que je me prêche trop moi-même et pas assez Jésus-Christ;

3. Que je dois attirer davantage les âmes en étant moins moqueur, irritable, fier et dédaigneux. Il faut que j’attire par la patience, l’humilité et la douceur que je n’ai pas et que je dois acquérir.

29 février 1856. -Le 29 février, jour de la fête des cinq plaies de Notre-Seigneur, j’ai consenti à la suppression du collège de Nîmes. Je prie Notre-Seigneur que la peine et l’humiliation qui en résultera pour moi soient unies à ses douleurs et à ses divines humiliations sur la Croix.

14 juin. –Vosmetipsos tentate, si estis in fide, ipsi vos probate an non cognoscetis vosmetipsos, quia Christus Jesus in vobis est, nisi forte reprobi estis?

Quelle question? Et en effet Jesus-Christ est en moi, et je dois n’être qu’à lui, et mon âme doit être son instrument, comme mon corps est l’instrument de mon âme. Quelle vie! Quelle union! Quelle perfection et quelle transformation!

16 juin. –Estote ergo imitatores Dei sicut filii carissimi et ambulate in dilectione, sicut et Christus dilexit nos, et tradidit semetipsum pro nobis, oblationem et hostiam Deo, in odorem suavitatis (Eph. V. 12.) Je ne puis imiter Notre-Seigneur qu’en me faisant hostie et oblation comme lui.

Notes et post-scriptum