OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES.|TEXTES DIVERS PARUS DANS LES ECRITS SPIRITUELS.

Informations générales
  • ES-0825
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES.|TEXTES DIVERS PARUS DANS LES ECRITS SPIRITUELS.
  • LES ANNEES FECONDES: 1858-1880
  • Ecrits Spirituels, p. 825-829.
  • BI 10-12; TD 43, P. 285-289.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PAPE
    1 APOSTOLAT SPIRITUEL
    1 BUT DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CHARITE BASE DE LA CHASTETE
    1 COMMANDEMENTS DE DIEU
    1 CONSTITUTIONS DES ASSOMPTIONNISTES
    1 DEFAUTS
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 DEVOIRS DU PRETRE
    1 DEVOTION A LA SAINTE VIERGE
    1 DEVOTION AUX ANGES GARDIENS
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 ENNEMIS DE DIEU
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 ENSEIGNEMENT DES LANGUES
    1 ESPRIT D'INDIFFERENCE
    1 EXAMEN DE CONSCIENCE
    1 HISTOIRE DE L'EGLISE
    1 HOMME DE PRIERE
    1 HUMILITE
    1 LITURGIES ORIENTALES
    1 LUTTE CONTRE LE MAL
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
    1 OFFICE DIVIN
    1 PRATIQUE DES CONSEILS EVANGELIQUES
    1 PRIERES AUX AMES DU PURGATOIRE
    1 PRUDENCE
    1 RENONCEMENT
    1 SAINT-SACREMENT
    1 SAINTE VIERGE
    1 SCHISME ORIENTAL
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    1 SUPERIEURS ASSOMPTIONNISTES
    1 UNION DES COEURS
    1 UNITE CATHOLIQUE
    1 VERTUS RELIGIEUSES
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOEU DU PLUS PARFAIT
    1 VOLONTE DE DIEU
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 CATHERINE DE SIENNE, SAINTE
    2 CESTAC, ABBE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 POLYCARPE, SAINT
    3 ALLEMAGNE
    3 ANGLETERRE
    3 ESPAGNE
    3 FRANCE
    3 ITALIE
  • 1858-1866
La lettre

30 avril 1858 -Près de deux ans d’interruption me prouvent que j’ai pris des résolutions et que je ne les ai pas tenues. Elles étaient bonnes pourtant, et pouvaient faire de moi un saint.

En disant ce matin la messe, et en réfléchissant sur la fête de sainte Catherine, j’ai prié Notre-Seigneur de me donner quelques grâces de vie contemplative, en ce sens que je puisse voir davantage le néant de tout ce qui n’est pas lui. La lecture des actes des martyrs m’a donné aussi une profonde confusion de ma lâcheté. Quand ma vie sera-t-elle uniquement la propriété de Notre-Seigneur?

Je m’offre à notre bon Maître, puisque je ne suis pas capable d’être un homme apostolique, afin qu’il en envoie dans sa moisson. Mitte operarios in messem tuam.

1er mai. -Nous commençons par l’humilité, pour nous élever ensuite à la grandeur d’âme, disait saint Polycarpe, menacé du supplice au milieu de l’amphithéâtre. Si je suis si lâche, c’est que je suis très peu humble ou plutôt très orgueilleux.

30 juillet. -J’ai fait la promesse de m’exercer d’ici au 15 août 59, à la perfection, afin d’en faire le voeu à partir de cette époque.

28 novembre. -Je fais le voeu de ne plus boire ni liqueur, ni café pur, ni thé, à moins d’un ordre exprès des médecins, et des cas d’urgence, comme par exemple la menace du choléra.

8 novembre 59. -L’histoire de l’abbé Cestac m’a profondément frappé, et il me semble que quelque chose me pousse à me mettre entre les mains de Notre-Seigneur au Saint-Sacrement, comme il s’est mis entre les mains de la Sainte Vierge.

Il me semble aussi que Notre-Seigneur veut que je montre moins d’affection aux âmes que je dirige, pour mieux établir en elles son amour sans mélange.

Je dois être toujours plus l’ami de l’époux.

10 janvier 60. -Je ne m’occupe pas assez de la sanctification des religieux.

23 janvier 61. -Me voilà acculé à faire le voeu du plus parfait. Depuis quinze ans que je veux le faire, que de temps perdu, que de lâchetés! Il consistera pour moi à faire le plus parfaitement toutes choses et les choses les plus parfaites. Quid nunc Christus? Toutefois, pour ne pas tomber dans les exagérations qui seraient l’abus de la perfection, voici quelques points sur lesquels je crois nécessaire de fixer plus particulièrement mon attention.

Ma devise sera: Mihi vivere Christus est; la vie de Notre-Seigneur reproduite en moi, autant qu’il dépendra de moi:

1° Dans la prière, où je consulterai Notre-Seigneur pour connaître le plus parfait, et où je lui demanderai la force de l’accomplir;

2° Par la pratique des vertus religieuses de notre petite congrégation, et surtout par l’humilité, l’esprit de sacrifice, de charité, de prudence et de zèle;

3° Par l’examen plus attentif de mes devoirs de religieux, de supérieur, de prêtre.

22 décembre 1863. -Dieu semble manifester sa volonté. Notre petite congrégation a son but marqué: la réunion de l’Eglise Orientale, la lutte contre le schisme; ce qui implique plus particulièrement un esprit d’humilité et de charité pour lutter contre l’esprit d’orgueil et de division qui a déchiré la robe du Christ; l’amour de l’unité, l’obéissance au chef de l’Eglise; comme conditions, l’étude des langues orientales, des canons, de l’histoire ecclésiastique, des rites et de la théologie proprement dite.

Je me sens pressé de pratiquer plus exactement la pauvreté, et de vendre au plus tôt mes terres. Si Notre-Seigneur approuve l’idée, je lui demande comme preuve la vocation de Marie Correnson.

6 novembre 1865. -Il paraît que la vente de mes terres n’est pas ce que Dieu me demande, car la vocation que je lui demandais ne semble pas se développer pour le moment.

Mais ce qui se développe, c’est notre petite association elle-même. Il me semble plus que jamais important de lui attirer des protecteurs spirituels, des âmes qui par la prière, la pénitence, les bonnes oeuvres, la communion obtiennent la bénédiction de Dieu sur l’oeuvre en général, et, cette année, sur le collège en particulier. Je me propose de pousser un certain nombre de personnes à réciter tous les jours, le Veni Creator, le Pange lingua, les litanies de la Sainte Vierge, le Miserere et l’hymne aux anges gardiens, à offrir chaque jour une mortification, et chaque semaine une communion à cette intention.

4 août 1866 Sur une feuille volante insérée dans le cahier.

Igitur qui dispersi erant pertransibant evangelizantes verbum Dei. -Aux époques de défaillance, de persécution, de combat, Dieu donne des secours spéciaux. Pourquoi dans ce moment où Dieu va disperser tant de prêtres, tant de religieux en Italie; où l’infidélité fait tant de progrès, en Angleterre, en France, en Allemagne, dans toute l’Europe en un mot, pourquoi n’aurions-nous pas Notre-Dame des Infidèles?… J’entends par ces mots, tous les païens, tous les protestants rationalistes, tous les gens qui n’ont de chrétien que le baptême sans avoir la foi explicite, tous les ennemis de l’Eglise, tous les membres des sociétés secrètes qui ont la connaissance explicite de leurs serments.

4 août 1866. –Igitur qui dispersi erant pertransibant, evangelizantes verbum Dei. -En relisant les pages précédentes, il m’est impossible de n’être pas frappé de la manière dont se manifeste peu à peu la volonté divine sur notre petite famille. Les événements extérieurs semblent devoir lui indiquer le sillon qu’elle tracera dans le champ du père de famille.

Quel est le mal universel? l’infidélité. Eh bien! nous invoquerons la Sainte Vierge sous le titre de Notre-Dame des Infidèles. Ceci peut paraître extraordinaire, et pourtant rien de plus évident. De quel mal l’Europe est-elle rongée, sinon du mal de l’infidélité? Elle s’étend en Angleterre, en Italie, en Allemagne, en Espagne, en France surtout. Il faut donc la combattre là où elle apparaît, et puisque ses progrès sont partout, il faut la combattre partout.

Les Assomptionnistes doivent préparer le triomphe de la Sainte Vierge sur les ennemis de la foi, et pour cela, ils doivent demander des indulgences spéciales pour ceux qui les y aideront, en se plaçant sous la protection de Notre-Dame des Infidèles. Triumphatrix infidelium -Ora pro nobis.

Si je faisais bâtir une église à Notre-Dame des Infidèles, j’y mettrais trois autels: au milieu, celui de Notre-Dame; d’un côté, celui des Anges Gardiens des hérétiques ou infidèles vivants; de l’autre, celui de toutes les âmes qui, mortes en dehors du corps de l’Eglise, sont pourtant sauvées, mais dans le purgatoire.

Je me propose d’engager les âmes pieuses à réciter les invocations à la Sainte Vierge:

Mater auctoris fidei nostrae.

Scutum fidei catholicae.

Triumphatrix infidelium et haereticorum, ora pro nobis. Sancti Angeli custodes infidelium et haereticorum, orate pro eis.

Un De profundis pour les âmes de ceux qui sont morts hors du corps de l’Eglise.

Vers 1866.

Abdication, entre les mains de Notre-Seigneur, de mes sens, de mon jugement, de mon amour-propre, de mon coeur, pour que tout cela lui soit un instrument. Mihi vivere, Christus est.

Vers 1866 Sur une feuille volante, insérée dans le cahier.

Ce que je voudrais être.

1. Un homme de foi, d’oraison, de véritable humilité.

2. Un religieux pénétré de l’esprit de sacrifice, grave, dans le vrai sens du mot, par-dessus tout surnaturel dans ses moindres intentions, sa tenue, sa conduite, ses paroles, son action.

3. Un supérieur préoccupé du devoir de développer et de sanctifier sa famille spirituelle en charité, union, piété, amour de Notre-Seigneur, de la Sainte Vierge, de l’Eglise, selon toute la perfection des conseils évangéliques et du zèle apostolique.

Vers 1866

SUJET DE MON EXAMEN

1. Ma Règle, mon office.

2. Ma vie d’oraison et de présence de Dieu.

3. Mon amour pour Notre-Seigneur au Saint-Sacrement.

4. Ma charité envers le prochain.

5. Mon esprit de servitude par rapport aux oeuvres.

6. Mon orgueil, mon caractère.

7. L’édification que je procure, mon zèle.

Notes et post-scriptum