OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES.|TEXTES DIVERS PARUS DANS LES ECRITS SPIRITUELS.

Informations générales
  • ES-1395
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES.|TEXTES DIVERS PARUS DANS LES ECRITS SPIRITUELS.
  • DU TRAVAIL
    OUVERTURE DE CLASSES
  • Ecrits Spirituels, p. 1395-1397.
  • CT 31; TD 47, P. 177-179.
Informations détaillées
  • 1 ANCIENS ELEVES
    1 BIEN SUPREME
    1 CANDIDATS AU BACCALAUREAT
    1 CAPRICE
    1 CONTRARIETES
    1 ENSEIGNEMENT
    1 FILS DE L'EGLISE
    1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 LEGERETE
    1 PARESSE
    1 PATRIE
    1 PENITENCES
    1 PERSEVERANCE
    1 RADICAUX ADVERSAIRES
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    3 FRANCE
    3 NAZARETH
  • 1877
  • Nîmes
La lettre

Ego autem in laboribus a juventute mea (Ps. LXXXVII, 16.)

Ces paroles du psalmiste s’appliquaient à Jésus-Christ travaillant à Nazareth.

Ces paroles, je viens vous les proposer. Elles sont dures, mais c’est la condition humaine.

Or, votre travail doit être obéissant, persévérant, intelligent, sanctifiant.

1. Travail obéissant

Le travail est une peine; il faut s’y soumettre de force ou volontairement. Choisissez. Et pour vous montrer dès les commencements l’importance de l’obéissance dans le travail, prenons le terme, si absurde qu’il soit, de vos études universitaires, le baccalauréat. Ah! si dès votre entrée, vous aviez obéi, je ne crains pas de dire que vous ne verriez jamais d’échec. Mais on a ses idées; on veut travailler à sa façon; on ne travaille pas du tout ou, ce qui est pire, on travaille de travers. On est ensuite tout étonné d’avoir échoué.

2. Travail persévérant

Des obstacles s’opposent à la persévérance: la paresse, la légèreté, le caprice.

La paresse. On consent à laisser cette horrible rouille couvrir de belles intelligences. Pourtant on travaille partout, et comme on ne se soutient pas au niveau par le travail, on se perd bientôt dans la plus honteuse nullité, sauf de rares exceptions. D’où viennent les êtres nuls? De la paresse.

La légèreté. On n’est capable d’aucune attention, on ne sait pas se fixer. Se fixer est pénible; aucune persévérance, aucun effort. Que reste-t-il? Une nature dont les fruits seront nuls.

Le caprice. Les maisons d’éducation renferment des esprits bizarres, incapables de joug, qui procèdent par bonds, mais surtout par entêtement. Les mauvaises raisons font leur charme, et, pourvu qu’à des observations méritées ils aient fait une réponse, ils sont heureux. Cette réponse est absurde. N’importe. Ils ont répondu, ils sont heureux. Mais avec ces caprices ils compromettent leur avenir. Ils s’occupent bien de leur avenir, pourvu que leurs caprices aient triomphé! A quel résultat arriveront-ils? A être de pauvres êtres insupportables à tout ce qui sera condamné à vivre autour d’eux. Quant à leur carrière, n’en parlez pas. Quelle carrière est possible sans persévérance? Et leur caprice ne leur a permis de persévérer en rien.

3. Travail intelligent

J’explique ma pensée. Le jeune homme qui a apporté, dans ses études, l’obéissance à la direction de ses maîtres, qui a travaillé avec une persévérance acharnée, avec moins de moyens peut-être, arrivera sans nul doute à des résultats plus sérieux, que ces petits génies au maillot, garçons d’esprit en culotte, êtres vulgaires quand les moustaches poussent, nullités suprêmes au sortir du collège et qui, pour se consoler d’échouer en tout, n’ont qu’un dédommagement, se faire mauvais sujets et plus tard radicaux. Je connais plus d’un élève de l’Assomption qui a parcouru ces tristes chutes.

Au contraire, j’en connais, qui, sans être des génies, par l’obéissance et la persévérance, ont donné des résultats merveilleux. Certes, quand l’intelligence naturelle y est, on ne peut désirer rien de mieux. Mais prenez deux élèves à mérite égal; que l’un obéisse et persévère, que l’autre n’écoute que son indépendance et sa paresse, sa légèreté, ses caprices, vous verrez vite les résultats opposés.

4. Travail sanctifiant

Le travail est pénible, je le sais: c’est pour cela qu’il expie et qu’il sanctifie. Mais à quoi bon le travail, s’il n’a un terme digne de nous?

Il aura travaillé, ce jeune homme; il aura obtenu la fortune, les moyens de jouir, les honneurs, la gloire. A quoi bon sur son lit de mort? Nous voulons donner à votre travail un mobile, un terme supérieur. Vous êtes fils de la France et fils de l’Eglise. Eh bien! vous avez à travailler et pour la France et pour l’Eglise. Pour la France, que vous devez ramener à son ancienne destinée; pour l’Eglise, en qui sont les promesses éternelles, mais que Jésus- Christ n’a pas promis de maintenir toujours dans les mêmes contrées.

Travaillez avec foi pour la résurrection de la France chrétienne. Travaillez avec amour pour l’Eglise. La récompense éternelle est là (1).

Notes et post-scriptum
1. On trouve un écho à cette "belle allocution sur le caractère du travail chrétien" dans l'*Assomption* du 1er octobre 1877 (n°68, p.347).