OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES.|TEXTES DIVERS PARUS DANS LES ECRITS SPIRITUELS.

Informations générales
  • ES-1448
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES.|TEXTES DIVERS PARUS DANS LES ECRITS SPIRITUELS.
  • AFFAIRE D'ORIENT (1)
    JUIN 1862
  • Ecrits Spirituels, p. 1448-1451.
  • CR 34; TD 43, P. 299-301.
Informations détaillées
  • 1 BULGARES
    1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
    1 LITURGIE ROMAINE
    1 LITURGIES ORIENTALES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 OEUVRES D'ORIENT
    1 PEUPLES DU MONDE
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 REGLE DE SAINT-BASILE
    1 SAINT-SIEGE
    1 SALUT DES AMES
    2 BARNABO, ALESSANDRO
    2 BERARDI, GIUSEPPE
    2 CZARTORYSKI, JERZY-ADAM
    2 HOWARD, EDWARD
    2 LAVIGERIE, CHARLES
    2 PIE IX
    2 SIMEONI, GIOVANNI
    2 TALBOT, GEORGE
    3 BULGARIE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 OCCIDENT
    3 ORIENT
    3 ROME
    3 SYRIE
  • juin 1862
La lettre

En arrivant à Rome, Mgr Howard me poussa à m’occuper des Bulgares, Mgr Lavigerie et Mgr Talbot m’y poussèrent également; je répondis que j’avais commencé une oeuvre pour les Syriens du consentement du cardinal Barnabo, que je ne pouvais changer sans une manifestation de la volonté du Saint-Père ou de la propagande, sous peine de passer pour un homme léger.

Mgr Talbot me promit de parler au Saint-Père, Mgr Lavigerie me demanda des rendez-vous auxquels il manqua parfaitement, Mgr Howard me proposa de me conduire chez Mgr Simeoni, qui fut parfait. Howard voulait que sur-le-champ nous mettions de côté nos règles pour adopter la règle de saint Basile; il parlait aussi de nous faire obtenir la permission de prendre tantôt un rite, tantôt un autre, selon que nous serions en Orient ou en Occident.

Simeoni m’accueillit à merveille; il me promit de faire tout ce qu’il pourrait pour faciliter l’accomplissement de nos projets. Toutefois, il ne dissimula pas: 1° que si l’affaire la plus importante en ce moment est celle des Bulgares, ces pauvres gens sont dans l’ignorance la plus absolue; 2° qu’il faudrait un ordre du Pape pour changer les règles de la propagande qui permettent bien le changement d’un rite à un autre, mais d’une manière définitive.

J’oubliais de dire que c’était le mardi 27 au matin que j’avais vu Howard et Talbot, que Talbot qui était de service avait parlé à Simeoni qui a son audience le mardi soir, que probablement il en avait parlé même au Pape, mais que du moins Simeoni prévenu par Talbot avait pris les ordres de Pie IX, lequel m’avait fait dire de voir Barnabo.

Quand Simeoni m’en parla, je fis observer qu’il ne serait pas prudent que je visse Barnabo, avant qu’il n’eût été prévenu. Il me promit de le mettre au courant de tout, et de plus de parler de nouveau au Saint-Père.

C’était le lundi 2 juin, à 10 heures, que je lui parlai; il me donnait rendez-vous pour le surlendemain matin. En effet, le mercredi 4, je me trouvais chez lui; il me rapportait sa conversation avec le Saint-Père, à qui il avait fait part de plusieurs objections de Barnabo, lequel toutefois avait déclaré qu’il ne faisait point une opposition absolue. Il paraît que le Pape avait dit à plusieurs reprises: E se io dico che lo voglio. D’où Simeoni concluait que, puisque le Pape le voulait si positivement, il fallait aller en avant.

Je posai alors ces questions: Faut-il s’occuper des Bulgares? Comment et quand? Je ne me rappelle pas si c’est à la première ou à la seconde conversation que ces questions furent ainsi posées. La première était tranchée par la réponse du Pape. La seconde, comment, fut, si je ne me trompe, examinée plus attentivement. Je fis observer que, depuis quelque temps, les religieux Polonais avaient parlé d’un rapprochement des deux Congrégations; qu’il serait très facile de trouver parmi eux les hommes à envoyer sur le champ dans l’Orient. Je proposai, pour procéder avec ordre, de choisir quelqu’un qui se rendrait sur les lieux, verrait, examinerait tout et viendrait nous en rendre compte. Simeoni approuva. D’autant plus, faisais-je observer, que je ne pourrais disposer de la somme que j’avais l’intention de consacrer à l’oeuvre que dans deux ou trois ans.

Simeoni me prévint que le Pape voulait me voir et me faisait dire de me faire présenter, le vendredi suivant, par Berardi. J’allai vite trouver celui-ci, mais Simeoni l’avait prévenu déjà. Enfin, le vendredi 6 juin, je me rendis au Vatican, à 9 h. 15; je n’attendis que cinq minutes. Le Pape me reçut dans sa bibliothèque particulière.

Il parla le premier, me dit qu’il était au courant de tout, qu’il approuvait tout, qu’un collège pour préparer les Bulgares au retour à la foi catholique lui semblait une oeuvre très nécessaire, que la difficulté était de régénérer le pays par les prêtres, quand les prêtres étaient plus corrompus que les populations. Je lui parlai des Polonais qui pourraient nous aider; il approuva l’idée à la condition que la propagande donnerait son consentement au choix que je pourrais faire; il me dit que les Polonais étaient de braves gens, mais lui avaient fait quelquefois des imprudences. Je fis observer que le prince Czartoriski nous avait offert un collège à prendre dans ces contrées, que nous n’acceptions pas pour ne pas faire de politique.

(J’ai eu, en y réfléchissant, un petit scrupule de n’avoir pas été ici très exact dans ce que je dis au Saint-Père.)

Quoiqu’il en soit, le Pape approuva très fort que nous laissassions de côté toute nuance politique et que nous ne fissions que de l’apostolat.

Je lui demandai une maison d’études, à Rome, pour les Polonais et pour nous; il me la promit, à condition qu’on la trouverait.

En sortant de chez le Pape, je me rendis chez Simeoni qui était en conseil avec Barnabo; il fut enchanté de la tournure que prenaient les affaires et il m’engagea à suivre la voie indiquée par pie IX. Je le priai d’aller demander pour moi une audience à Barnabo, qui m’indiqua le soir même.

Je fus exact. Je m’excusai auprès de Barnabo qui fut parfait. Je dois déclarer qu’il m’édifia profondément par la rondeur avec laquelle il me dit qu’il fallait toujours suivre la direction du Pape, qui avait l’assistance perpétuelle du Saint-Esprit, tandis qu’il ne l’avait pas. Il me proposa d’envoyer deux personnes à Constantinople et en Bulgarie, pour étudier l’état des choses; il m’offrit des lettres…

Notes et post-scriptum
1. Note demeurée incomplète.