TEXTES AYANT TRAIT AU COLLEGE DE NIMES|TEXTES DIVERS AYANT TRAIT AU COLLEGE DE NIMES

Nîmes
Informations générales
  • TEXTES AYANT TRAIT AU COLLEGE DE NIMES|TEXTES DIVERS AYANT TRAIT AU COLLEGE DE NIMES
  • DISCOURS PRONONCE PAR LE P. D'ALZON A LA REUNION DES ANCIENS ELEVES DE L'ASSOMPTION EN 1873.
  • Association des Anciens Elèves de l'Assomption, Nîmes, janvier 1874, p.5-7.
  • A 109.
Informations détaillées
  • 1 BANQUET ANNUEL DES ANCIENS ELEVES
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 ENSEIGNEMENT
    1 JEUNESSE
    1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
    1 MAISONS D'EDUCATION CHRETIENNE
    1 PERSECUTIONS
    1 PRIERES PUBLIQUES
    1 VIE DE PRIERE
    2 PIE IX
    3 ANGLETERRE
    3 FRANCE
    3 PRUSSE
    3 RUSSIE
  • 22 octobre 1873
  • Nîmes
La lettre

« Messieurs,

« Je remercie le président du banquet des paroles qu’il vient de prononcer, et je demande la permission de lui répondre par quelques conseils que me suggère mon expérience de vieux maître.

« Il est évident pour quiconque lit avec un peu d’attention les journaux étrangers, que tous les yeux sont tournés vers la France, que tous les coeurs espèrent en elle. Le désordre social, personnifié dans la Prusse et le franc-maçonnerie, a triomphé dans la dernière guerre. Nous sommes entourés de nations qui persécutent l’Eglise. Celles qui ne la persécutent pas sont séparées d’elle; L’Angleterre est toujours protestante, la Russie toujours schismatique. Nous sommes les vaincus, et cependant les catholiques du monde entier tournent leurs regards vers la France; c’est d’elle qu’ils attendent le salut. Le Vicaire de Jésus-Christ ne compte que sur elle. Nous semblions un peuple anéanti; mais Pie IX sait que l’Eglise, dépositaire immortelle de la vérité, communique quelque chose de sa vie et de son immortalité aux peuples qui ont reçu de Dieu la mission d’être ses champions sur la terre. Et voilà que nous assistons au réveil, réveil produit par les excès mêmes de la Révolution, qui ont rejeté notre patrie dans les bras de l’Eglise. Ces faits nous montrent que nous sommes encore le peuple aimé de Dieu, que la cause de la France est inséparablement unie à celle de l’Eglise, qu’il n’y a de salut pour nous que dans une recrudescence de vie catholique. Pour la développer, cette vie, trois éléments sont nécessaires:

« 1° La prière: vous avez donné un grand exemple en allant à Lourdes, et je vous en remercie. Il faut quelque chose de plus. Dans quelques jours, va s’ouvrir une neuvaine de prières solennelles. Vous y prendrez part avec l’ardeur qui convient à des chrétiens, convaincus que Dieu conduit les événements et exauce ceux qui se confient en lui.

« 2° L’action, mais l’action à un point de vue supérieur. Il faut sans doute agir avec une modération convenable, mais sans jamais sacrifier les droits de la vérité. Nous traversons une époque difficile, admirable cependant. La France se régénère par son union avec l’Eglise; c’est donc avec l’Eglise qu’il faut agir, et, sur ce point, laissez-moi vous recommander les comités catholiques. Ils ont déjà fait un très grand bien; ils sont appelés à faire davantage: donnez-leur votre concours le plus dévoué, partout où ils existent; travaillez à en fonder de nouveaux, dans les villes qui n’en auraient pas encore.

« L’enseignement. Où se forme la jeunesse ? Dans les maisons d’éducation. Si donc nous voulons former des générations chrétiennes, il faut répandre les maisons chrétiennes. C’est par là seulement que nous aurons enfin des jeunes gens comprenant ce qu’est le devoir, et appuyant leur patriotisme sur des sentiments nobles et chrétiens. Si on vous demande de signer et de faire signer des pétitions en faveur de la liberté d’enseignement, occupez-vous en, même au prix de quelques peines. Le droit de l’Eglise à enseigner doit être énergiquement affirmé, et nous ne devons pas nous arrêter à l’espérance.Il faut insister et combattre jusqu’à ce que justice nous ait été rendue, jusqu’à ce que cette liberté indispensable soit un fait acquis.

« Voilà, Messieurs, les conseils qui me paraissent le plus en harmonie avec la situation présente. Prier, pour obtenir le secours de Dieu, si nécessaire dans les graves circonstances que nous traversons; agir, mais en union avec l’Eglise, et par le développement des comités catholiques; revendiquer les droits de l’Eglise en matière d’enseignement, pour assurer notre action et former une société vraiment française et chrétienne ».

Notes et post-scriptum