- TD41.011
- DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION]
- [Première partie. De l'esprit de l'Assomption]
[Chapitre VI] Amour de l'Eglise. - Orig.ms. CP 36 et CZ 7; T.D. 41, pp. 11-14.
- 1 AMES DU PURGATOIRE
1 AMOUR DE L'EGLISE A L'ASSOMPTION
1 AMOUR DU CHRIST A L'ASSOMPTION
1 AMOUR DU PAPE
1 BAPTEME
1 DEVOTION AUX SAINTS
1 DOCTRINE CATHOLIQUE
1 EGLISE
1 EGLISE CELESTE
1 EGLISE EPOUSE DU CHRIST
1 EGLISE MILITANTE
1 EPOUSES DU CHRIST
1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
1 FILLE DE L'EGLISE
1 FOI
1 HIERARCHIE ECCLESIASTIQUE
1 PRIERES POUR LES AMES DU PURGATOIRE
1 QUATRIEME VOEU DES ASSOMPTIADES
1 REGNE
1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
1 SACERDOCE
1 SACREMENTS
1 SALUT DES AMES
1 VERITE - Religieuses de l'Assomption
- 1859
Cet amour est le principe du voeu que sont admises à faire, après un certain temps, les religieuses de l’Assomption et qui consiste à se dévouer à l’extension du règne de Notre-Seigneur dans les âmes.
1° Pourquoi dois-je aimer l’Eglise? Qu’est-ce que le règne de Notre-Seigneur sinon son action sur l’Eglise? Pour savoir comment il l’a aimée, il me faut considérer tout ce qu’il a fait pour elle. Pour elle, il est descendu du ciel, il s’est incarné, il est né dans une étable, a passé trente ans dans les travaux d’une vie pénible, pauvre et obscure, il a souffert les calomnies, les insultes, les persécutions, les douleurs les plus atroces, la mort sur la croix. Tout cela pour l’Eglise son épouse, son corps mystique. Si j’aime Jésus-Christ, combien dois-je aimer ce qu’il a de plus cher?
De plus, qu’est l’Eglise pour moi? C’est ma mère. En elle et par elle j’ai été enfantée à une nouvelle vie dans les eaux du saint baptême; par elle, Jésus-Christ entretient une vie divine en moi, à l’aide des Sacrements dont elle, l’Eglise, est la dispensatrice. Par elle, mon intelligence est éclairée dans la lumière de la foi, et de la vérité éternelle, qu’elle est chargée d’enseigner avec une autorité infaillible. Par elle j’obtiens sans cesse une foule de secours qui m’aident et m’encouragent au bien; par elle est bénie la petite congrégation à laquelle j’appartiens, cette famille que j’ai choisie pour mieux aimer et mieux servir Notre-Seigneur. Sans l’Eglise je ne connaîtrais pas autant, je ne pourrais servir aussi bien celui à qui je me suis consacrée. Epouse par excellence de Jésus-Christ, elle appelle les âmes privilégiées à devenir épouses à leur tour et, dans cet admirable mystère, c’est dans les flammes du Saint-Esprit qu’elle m’invite à consommer cette incompréhensible union.
Ce que Jésus-Christ aime dans son Eglise ce sont les âmes qui s’y sanctifient. Toutes ne sont pas élevées au même degré de perfection, mais toutes sont appelées. Or, dans son infinie bonté, Notre-Seigneur ne veut pas seul agir dans le travail de la conversion et de la sanctification des âmes; il y convie les chrétiens, c’est pour cela qu’il a institué le sacerdoce, mais il permet à tous, selon leur position, leurs forces, la mesure des grâces qu’ils ont reçues, de coopérer à la même oeuvre, et le quatrième voeu que j’ai eu le bonheur de faire ou auquel je dois me préparer, m’en fait une obligation spéciale.
2° Comment dois-je aimer l’Eglise?
D’abord je dois l’aimer comme ma patrie; c’est en effet, la patrie de mon âme, la société par laquelle je suis unie à Dieu. Ensuite comme ma mère. Je suis la fille de Dieu, et le même sacrement qui me fait enfant de Dieu me fait enfant de l’Eglise. Je dois aimer tout ce qui la fait vivre, son chef visible Notre Saint Père le Pape qui, depuis saint Pierre est le fondement inébranlable sur lequel elle est bâtie, et mon amour pour Jésus-Christ doit s’étendre particulièrement à son vicaire sur la terre. Je dois aimer toute la hiérarchie ecclésiastique, et beaucoup prier pour que ses membres aient les secours et les grâces nécessaires à leur mission. Je dois aimer les âmes, celles des justes, afin que Dieu les sanctifie tous les jours davantage, celles des pécheurs, afin d’obtenir leur conversion. Je dois aimer les âmes qui dans les flammes du purgatoire se purifient pour être dignes de jouir de la vue de Dieu. Je dois aimer et invoquer les âmes des justes qui règnent avec Jésus-Christ dans l’Eglise triomphante. Mon amour doit unir ces diverses parties de la même Eglise. Mais toutefois il m’importe surtout de me dévouer, autant qu’il dépend de moi et selon ma faiblesse, à l’Eglise qui combat sur la terre. Mes prières, mes mortifications doivent prendre un cachet tout particulier de ferveur quand je pense que je puis contribuer à sauver des âmes. Ma conduite, mes actions, mes paroles, mon enseignement, toutes les fonctions auxquelles on m’emploie, et qui se rapportent directement ou indirectement au même but, doivent s’empreindre du même sentiment et du même amour.
Ai-je aimé l’Eglise pour l’amour de Notre-Seigneur? L’ai-je remercié, ce bon Maître, de tout ce qu’il a fait pour fonder l’Eglise catholique dont j’ai le bonheur de faire partie? Ai-je médité quelquefois tout ce qu’il a enduré de fatigues, d’humiliations, de souffrances pour l’établir? Je suis enfant de l’Eglise, ai-je aimé l’Eglise comme ma mère? Suis-je suffisamment reconnaissante de la vie nouvelle que j’ai dans son sein, des grâces qui font l’aliment spirituel de mon âme, du bonheur incomparable de pouvoir m’y nourrir du corps et du sang de mon Dieu? Suis-je émue des persécutions de l’Eglise? Ai-je assez demandé à Dieu de lui donner la paix et la liberté dont elle a besoin? Ai-je prié avec assez de ferveur les âmes justes qui sont dans le ciel de nous venir en aide? Ai-je prié convenablement pour les âmes du purgatoire? Ai-je une compassion suffisante pour ces pauvres âmes? Ai-je prié pour Notre Saint Père le Pape afin que Dieu lui fasse gouverner l’Eglise comme il convient? Ai-je prié pour les Evêques, les prêtres consacrés au salut des âmes? Comment me suis-je acquittée de mon quatrième voeu? Ai-je prié, me suis-je mortifiée avec assez de ferveur pour obtenir la conversion des âmes et surtout des âmes avec qui je suis le plus en rapport et qui m’étaient plus spécialement confiées?
Ai-je eu cette ardeur qui desséchait le saint roi David quand il voyait les pécheurs? Ai-je fait de suffisants efforts pour me ployer à tout ce que me demandait de bonté, de prévenances, de bons procédés une âme à convertir et que je n’atteignais pas, parce que je n’ai pas eu le courage de devenir meilleure moi-même?