DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION]

Informations générales
  • TD41.015
  • DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION]
  • Deuxième partie. Des vertus
    [Chapitre I] La foi
  • Orig.ms. CP 36 et CZ 9; T.D. 41, pp. 15-17.
Informations détaillées
  • 1 ANNONCIATION
    1 DIEU
    1 DIEU LE FILS
    1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 ESPRIT DE L'EGLISE
    1 FILLE DE L'EGLISE
    1 FOI
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
    1 MYSTERE
    1 ORDRE SURNATUREL
    1 RESPECT HUMAIN
    1 REVELATION
    1 TEMOIN
    1 VERBE INCARNE
    1 VERITE
  • Religieuses de l'Assomption
  • 1859
La lettre

La foi est une vertu par laquelle je crois toutes les vérités que l’Eglise me propose de croire, parce que c’est Dieu la vérité infaillible qui les a révélées.

En un certain sens Jésus auteur et consommateur de ma foi, ne peut pas être mon modèle dans la pratique de la foi. Mais il m’en donne un dans la personne de Marie qui a mérité de devenir la Mère d’un Dieu par l’acte de foi le plus sublime qu’une créature ait pu faire, lorsqu’elle coopéra de toute la puissance de son être au mystère de l’Incarnation. La foi peut opérer en moi un mystère analogue.

Quel est l’objet de ma foi? N’est-ce pas la vérité divine et n’est-ce pas par la lumière de Jésus-Christ Verbe éternel, vérité infinie que je crois? J’attire Jésus-Christ dans mon coeur par la foi, par la foi il subsiste en moi selon le souhait de l’Apôtre: Que Jésus-Christ habite dans vos coeurs par la foi.

Quelle est la force de ma foi, quelle en est l’énergie? Ai-je compris le bonheur de croire et d’être chrétienne catholique? Me suis-je fait une idée de la valeur de la vérité, ai-je compris que c’est par l’enseignement de l’Eglise que je connais Dieu comme je dois le connaître? Ai-je fait souvent des actes de foi aux principaux mystères de la religion dont la méditation devrait être après tout la première nourriture de mon âme? Ai-je remercié Dieu avec assez de reconnaissance de m’avoir fait fille de l’Eglise catholique? Ai-je cherché à étudier les vérités de la foi comme il convient à une religieuse? S’il s’est agi pour moi de les enseigner, n’ai-je pas mis quelquefois mes opinions et même mes imaginations personnelles à la place de l’enseignement de l’Eglise, soit par faute de préparation, soit par cette fausse idée de certaines personnes pieuses que parce qu’elles suivent les pratiques de l’Eglise elles ont la science de sa doctrine?

La première conséquence de la foi, c’est de me révéler l’ordre surnaturel et de m’y transporter si je le veux. La foi me montre les choses comme Dieu lui-même les voit et les juge, au moins celles qui ont un rapport direct à mon salut. Ai-je cherché à apprécier les choses comme Dieu même les apprécie, à tirer des grands mystères de la Trinité, de l’Incarnation, de la rédemption, de la vie de Notre-Seigneur les enseignements pratiques qui y sont renfermés, pour donner un sens à chacune de mes actions en les unissant à Dieu et aux intentions de son Fils fait homme pour moi?

N’ai-je pas, subissant peut-être les effets d’une première éducation peu chrétienne, traité légèrement ce qui se rapporte soit aux vérités que prêche l’Eglise, soit aux pratiques qu’elle conseille, soit aux objets qu’elle vénère? N’ai-je pas dans les choses qui me paraissaient de peu d’importance élevé le tribunal de ma raison en face de son tribunal, et ne me suis-je pas complue dans certaines objections?

Enfin serais-je prête s’il le fallait à répandre mon sang pour témoigner comme les martyrs, de ma foi à Notre-Seigneur et à son Eglise? Et le respect humain ne m’a-t-il pas fait rougir même au milieu de mes Soeurs lorsqu’il s’est agi de faire quelque pratique qui en manisfestant mon adhésion à la vie de la foi blessait mon amour-propre?

Notes et post-scriptum