DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION]

Informations générales
  • TD41.023
  • DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION]
  • Deuxième partie. Des vertus
    [Chapitre VI] Pauvreté
  • Orig.ms. CP 36 et CZ 14; T.D. 41, pp. 23-24.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CONCUPISCENCE DES YEUX
    1 DETACHEMENT
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 PECHE
    1 POSSESSION DE DIEU
    1 RELIGIEUSES
    1 RENONCEMENT
    1 TRAVAIL
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VERTU DE PAUVRETE
    1 VOEU DE PAUVRETE
  • Religieuses de l'Assomption
  • 1859
La lettre

L’estime de la possession de Dieu doit me faire mépriser tout bien qui n’est pas lui ou ne se rapporte pas à lui. Je puis détacher mon coeur de toute propriété terrestre et en jouir; mais il est plus parfait d’y renoncer et de sanctifier cette seconde disposition par le voeu de pauvreté. Je ne puis disposer de rien qu’autant que me le permettent mes supérieurs, et soit que j’aie apporté à la congrégation des sommes considérables, soit que je ne lui aie fait que l’offrande de ma personne et de mon travail, je ne possède rien.

Si je suis une bonne religieuse, cette pauvreté doit faire ma joie, et je dois non seulement la pratiquer selon ce que ma règle me prescrit, mais il m’est permis de la porter intérieurement aussi loin que mon amour pour Dieu me l’inspirera. Nul ne peut servir deux maîtres et mon dépouillement intérieur sera le meilleur moyen d’étendre l’empire de Dieu plus profondément dans mon âme. C’est donc à moi de voir à quel degré je suis pauvre. Ne regretté-je pas quelquefois certaines douceurs que la fortune peut procurer? Ne tiendrais-je pas à quelque objet si petit qu’il soit, suis-je détachée de tout? Ne laissé-je pas se former en moi certains désirs ou certains regrets de ce que je n’ai plus? Suis-je unie à Jésus-Christ pauvre dans le travail de Nazareth, n’ayant pas une pierre pour reposer sa tête pendant sa vie apostolique?

Cette sainte pauvreté de mon époux me séduit-elle? Me charme-t-elle? Me transporte-t-elle du désir de faire comme lui? Quel soin ai-je par esprit de pauvreté des objets, livres, vêtements qui me sont confiés?

La pauvreté implique le travail. Si je suis pauvre, je dois travailler pour gagner ma vie. Ainsi que le travail est le châtiment du péché, le travail est une condition d’une vie pauvre. Comment ai-je employé mon temps? Avec quel scrupule? Ne suis-pas paresseuse? Ne me suis-je pas laissé entraîner par ma lâcheté dans bien des circonstances? L’ennui du travail ne m’a-t-il pas conduite à perdre mon temps? Quel compte ne dois-je pas en rendre un jour? Comment veux-je l’employer désormais? En perdant mon temps en conversations inutiles ou autrement, je manque et je fais manquer mes Soeurs [à la] pauvreté. N’ai-je pas sous ce rapport bien des mauvais exemples à me reprocher, et comment les réparerai-je?

Notes et post-scriptum