DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION]

Informations générales
  • TD41.027
  • DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION]
  • Deuxième partie. Des vertus
    [Chapitre X] Mortification
  • Orig.ms. CP 36 et CZ 18; T.D. 41, pp. 27-28.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 ASSOMPTION
    1 AUSTERITE
    1 CHRETIEN
    1 CONTRARIETES
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 MORTIFICATION
    1 PECHE
    1 PECHEUR
    1 REGLES DES RELIGIEUX
    1 RELIGIEUSES
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VERTU DE PENITENCE
    1 VIE CONTEMPLATIVE
    1 VIE RELIGIEUSE
  • Religieuses de l'Assomption
  • 1859
La lettre

Ma bien-aimée est comme un lys entre les épines, dit le céleste époux. Si je veux que la fleur de ma chasteté conserve son éclat, je dois l’entourer d’épines, c’est-à-dire de l’esprit et des pratiques de la mortification, et quoique la mortification ne soit pas un des caractères particuliers de l’Assomption, elle se présente à moi et comme condition de toute vie chrétienne, comme gardienne de ma chasteté, et comme preuve de la ferveur, qui doit embraser une religieuse adoratrice du Saint-Sacrement. – Comme chrétienne je dois me souvenir que je suis pécheresse et que je dois payer par la pénitence la dette de mes péchés. Comme épouse de Jésus-Christ je dois veiller avec toute l’ardeur dont je suis capable à conserver mon plus précieux trésor. Comme religieuse adoratrice je dois entrer dans tous les sentiments de Notre-Seigneur et accomplir dans ma chair ce qui manque à la passion de Jésus-Christ. Ma mortification doit être une pénitence de satisfaction, de préservation et d’amour.

Me suis-je rendu compte de ce que j’ai à payer pour moi-même? Si je venais à mourir que serait mon purgatoire, combien de temps aurais-je à souffrir, et quelles douleurs serais-je condamnée à y endurer? Et pourtant la moindre gêne, la moindre incommodité m’épouvante, je ne sais rien supporter, je n’offre qu’avec une répugnance extrême quelque chose des mille riens qui se présentent dans la vie et qui seraient de très précieuses mortifications si je le voulais.

Que fais-je pour conserver la sainte vertu de chasteté? par quelles précautions l’ai-je tenue à l’abri de tout souffle impur? Dans mes conversations, mes lectures, mes regards, les entraînements de mon imagination, n’y a-t-il rien à retrancher? Comment ai-je pris ce qu’il y a d’austère dans la vie religieuse?

Quelle horreur n’ai-je pas eue pour ces épines dont Jésus veut pourtant que j’entoure mon coeur? Si je suis plus particulièrement consacrée à l’adoration du Saint-Sacrement, il m’est impossible de me présenter à notre divin Maître sans lui demander d’avoir pitié de son peuple, sans m’offrir comme victime pour apaiser sa colère. Que veux-je ajouter à ma prière pour qu’elle soit agréée? Jésus obtient le salut des pécheurs sur la croix au milieu des douleurs les plus vives de l’âme et du corps, que veux-je offrir pour les pécheurs en union avec Jésus?

Si je mène plus spécialement une vie contemplative au pied du Saint Sacrement, je dois avoir une vie d’oraison et de pénitence; qu’ai-je fait jusqu’à présent pour vivre de cette vie selon l’esprit de ma règle?

Notes et post-scriptum