DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION]

Informations générales
  • TD41.036
  • DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION]
  • Troisième partie. Moyens de sanctification
    [Chapitre VIII] Vie intérieure
  • Orig.ms. CP 36 et CZ 27; T.D. 41, pp. 36-37.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 APOSTOLAT
    1 DETACHEMENT
    1 DOMINATION DE DIEU
    1 ETERNITE
    1 FILLE DE L'EGLISE
    1 FILLE DE LA SAINTE VIERGE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 LUTTE CONTRE LE CORPS
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 PERFECTION
    1 PURIFICATION
    1 RECHERCHE DE DIEU
    1 REFORME DU COEUR
    1 RELIGIEUSES
    1 RENONCEMENT
    1 SAINTS DESIRS
    1 SENS
    1 SOUFFRANCE
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOIE UNITIVE
  • Religieuses de l'Assomption
  • 1859
La lettre

La vie religieuse n’est à proprement parler que la vie plus parfaite de Notre-Seigneur dans nos âmes, et cette vie ne peut s’établir que par la mort complète à nous-mêmes. Pour mourir à soi il faut pratiquer la mort des sens, les subjuguant de telle sorte qu’ils soient entièrement des esclaves et n’exercent aucun empire sur nous. La mort des désirs. Tant que je désirerai autre chose que Dieu ou ce qui se rapporte à la gloire de Dieu, je ne serai pas morte à mes désirs. La mort des affections. La parole de Dieu pénètre plus profondément qu’un glaive à deux tranchants et elle atteint jusqu’à la division de l’âme. Dieu est un Dieu jaloux et il veut être le seul maître de mon coeur. La mort aux créatures. Depuis que je suis religieuse, le monde est mort pour moi et je suis morte au monde, tant qu’il y aura quelque chose à quoi je n’aurai pas renoncé, je serai vivante de la vie humaine, je ne pourrai parvenir à la perfection de la vie intérieure.

La mort à soi-même. – C’est là le plus dur et pourtant il faut y arriver. Sans doute cette mort ne s’accomplit pas sans de graves souffrances; il y a là à subir comme une agonie de l’âme pendant laquelle elle se purifie; il faut passer par la fatigue, l’ennui, les sécheresses, les tentations de toute espèce: telles sont les conditions de la vie intérieure.

Suis-je enfin décidée à passer par là, à renoncer à mes sens et à secouer leur tyrannie? N’avoir plus de désir que pour le ciel, d’affection que pour Dieu? Mes désirs sont-ils domptés? Mes affections sont-elles soumises? tout mon coeur, est-il consumé pour l’amour de Dieu? Que sont les créatures pour moi? Ne me préoccupent-elles pas encore? Ai-je tout donné autour de moi et en moi? Ai-je le courage d’accepter toutes les conditions de ce dépouillement absolu, de cette nudité de l’âme que je dois subir si je veux être revêtue de Notre-Seigneur? Suis-je morte pour que ma vie soit cachée avec Jésus-Christ en Dieu? Mais je ne puis aimer Jésus-Christ sans vouloir que toutes les créatures l’aiment et voilà ce qui doit faire le caractère apostolique de ma vie.

Tel est, ô mon Dieu, le terme de ma vie: être dépouillée, séparée de tout pour être revêtue de votre divin Fils et vous être éternellement unie. Donnez-moi la lumière pour voir ce qui me manque, la force pour acquérir les vertus que je n’ai pas. Donnez-moi la grâce de suivre ma vocation, afin qu’en vraie fille de l’Eglise et de la Sainte Vierge, je ne sois pas une trop indigne imitatrice des vertus de Jésus mon Epoux. Faites que mon union avec vous, ô mon Dieu, commencée sur la terre se consomme pendant l’éternité dans l’océan de vos miséricordes, de votre amour et de vos perfections infinies. Ainsi soit-il.

Notes et post-scriptum