CONSTITUTIONS DES OBLATES DE L’ASSOMPTION TERTIAIRES DES RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION

Informations générales
  • TD41.119
  • CONSTITUTIONS DES OBLATES DE L'ASSOMPTION TERTIAIRES DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  • Chapitre II. De la pauvreté
  • Cop.ms. CI 4; T.D. 41, pp. 119-123.
Informations détaillées
  • 1 CADRE DE LA VIE RELIGIEUSE
    1 HABILLEMENT DU RELIGIEUX
    1 MALADIES
    1 MORTIFICATION
    1 NUTRITION
    1 PAUVRETE DE JESUS-CHRIST
    1 PRATIQUE DE LA PAUVRETE
    1 REMEDES
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SUPERIEUR
    1 SUPERIEURE
    1 VERTU DE PAUVRETE
  • 1863-1864
La lettre

1° Elles honoreront la pauvreté de Notre-Seigneur, se contentant d’avoir leurs petites nécessités dans la simplicité ordinaire et selon l’usage de leur communauté; considérant qu’elles sont de pauvres petites servantes du prochain et qu’ainsi elles doivent vivre pauvrement. Elles mettront tout en commun ainsi que faisaient les premiers chrétiens, en sorte que nulle d’entre elles n’aura ni dans la maison, ni au-dehors, aucune chose pour la garder et en user comme propre à elle seule; et elles ne pourront disposer, ni donner, ni prêter le bien de la communauté, ni même le leur propre, ou de ce qui leur peut rester après leur entretien, et beaucoup moins de ce qui leur est confié; ni emprunter, acquérir ou recevoir d’ailleurs, sans le consentement de la Supérieure aux choses petites et ordinaires. Pour celles qui sont extraordinaires et de conséquence, il faut de plus la permission du supérieur.

2° Elles feront leur possible pour se mettre dans la sainte pratique, tant recommandée par les saints, de ne rien demander ni refuser de ce qui est des choses de la terre. Si l’on a pourtant une véritable nécessité de quelque chose, on pourra la proposer tout simplement et avec indifférence aux personnes à qui il appartient d’y pourvoir et puis demeurer en repos, soit qu’on l’accorde ou non. Mais afin qu’on n’ait point occasion de manquer à cette sainte pratique, les officières et les soeurs Directrices demanderont toutes les semaines les besoins de chacune en particulier et les leur fourniront en retranchant tout le superflu.

3° Comme elles ne doivent pas se servir sans permission de ce qui est destiné à l’usage de la communauté ou d’une Soeur en particulier, aussi ne doivent- elles pas se plaindre si l’on pourvoit à la nécessité d’une autre avec des choses dont on leur avait accordé l’usage, mais plutôt être bien aises d’avoir en cela sujet de pratiquer la sainte pauvreté et la mortification. S’il est pourtant nécessaire d’en parler, comme lorsqu’elles ont sujet de croire ou de douter qu’on leur ait pris quelque chose sans permission, elles ne le diront point en public ni même en particulier à d’autres qu’à la supérieure, à celle qui la remplace, ou à la Soeur Directrice, quand cela arrive dans une maison éloignée. Quand les choses qu’on leur donne pour leur usage sont vieilles ou ne leur plaisent pas, elles se garderont bien de les quitter ou de les changer sans permission, bien plus encore de les jeter ou de les défaire pour les façonner à leur goût.

4° Elles se feront grande conscience de ne pas bien ménager l’argent et les autres choses, dont elles ont le maniement pour l’usage des Soeurs, se représentant que ce serait pécher contre la vertu de pauvreté qu’elles ont promis de pratiquer, dès qu’elles ont pris l’habit et le nom d’Oblates. Et pour empêcher les abus qui se pourraient glisser dans l’usage qu’elles feront de ce bien-là, particulièrement à l’égard du vêtement, comme il arriverait si chacune avait la liberté d’acheter du linge et de l’étoffe et de faire ses habits, ce qui causerait un grand désordre et ruinerait la sainte uniformité si nécessaire aux communautés, les Soeurs des établissements emploieront l’argent qui leur sera donné pour leur nourriture et leur entretien, conformément à l’ordinaire pauvre et simple observé dans la communauté; et celles des collèges tâcheront de s’y ajuster autant qu’elles pourront, même en ceux où on leur donne la portion commune des élèves; et tant les unes que les autres, auxquelles on fournit l’argent nécessaire pour leurs habits et menu linge, n’achèteront aucune serge ni toile pour leur vêtement, mais en demanderont à la Supérieure et lui enverront le prix, lui rendant compte au moins une fois chaque année, soit de bouche, soit par écrit, de l’argent qui leur a été donné. Les Soeurs Directrices des établissements fort éloignés enverront à la Supérieure un échantillon de l’étoffe et de la toile qu’elles y trouvent, pour voir s’il est conforme à l’usage de la communauté, et elles suivront là-dessus sa résolution. Que si elles ont besoin d’autres choses, elles ne les achèteront pas sans lui avoir auparavant demandé la permission.

5° Elles garderont autant qu’il se pourra l’uniformité en toutes choses, comme la vertu qui entretient non seulement l’esprit de pauvreté, mais encore l’union et le bon ordre dans les communautés, et elles fuiront toute singularité comme la source des divisions et des désordres. Pour cet effet elles s’accommoderont en tout à la commune manière de vivre de la maison où réside la Supérieure, se conformant aux maximes et aux pratiques qu’on y enseigne tant pour la conduite spirituelle que pour la temporelle, sans jamais en prendre d’autres, quoique bonnes ou meilleures en apparence. Quant aux nécessités du corps, elles se donneront bien de garde d’être habillées, coiffées, chaussées, couchées, nourries ou meublées autrement ni mieux que les autres. Si néanmoins quelqu’une, après y avoir pensé devant Dieu, croit avoir besoin de quelques particularités à raison de son indisposition, elle le proposera tout simplement et avec indifférence à la même supérieure, laquelle avisera avec le supérieur ce qui sera le plus expédient de faire là-dessus.

6° Elles observeront encore la sainte Pauvreté durant leurs maladies, se contentant de ce qu’on leur donnera tant pour les médicaments que pour la nourriture et autres semblables nécessités, sans s’impatienter ni murmurer de n’être pas traitées à leur gré. Elles considéreront surtout en cette occasion que les humbles servantes de Jésus-Christ ne doivent pas être mieux traitées que leur Maître, et que ce leur est un grand bonheur de souffrir quelque chose pour l’amour de Dieu qui veut ainsi exercer leur patience pour augmenter leur mérite, outre qu’elles ne savent pas aussi bien ce qui leur est convenable que le médecin et les infirmières, auxquels par conséquent il est juste qu’elles laissent le soin de leur santé. Selon cela, elles ne mangeront qu’aux heures qui leur sont réglées, ni en d’autres lieux que dans l’infirmerie ou au réfectoire; et elles ne recevront ni ne se feront acheter aucune chose sans la permission de la Supérieure ou de la Soeur Directrice, et les autres Soeurs qui les visiteront ne leur donneront rien aussi sans la même permission. Que si quelques personnes du dehors voulaient les traiter plus délicatement et largement, elles les remercieraient humblement de leur bonne volonté et les prieraient avec grand respect de ne les point empêcher d’observer leurs règles en ce point; lesquelles pourtant ne leur défendent point de recevoir, avec la permission de la Supérieure ou de la Soeur Directrice, quelques petites douceurs quand elles en ont grand besoin.

7° Pendant qu’elles demeurent dans la maison où réside la Supérieure, elles s’y garderont bien d’y faire manger ni loger personne du dehors sans sa permission. Celles aussi qui sont dans les maisons séparées, en useront de même à l’égard de la Soeur directrice, laquelle ne le fera, ni ne le permettra sans grande nécessité et sans une permission particulière ou générale de la Supérieure; et cela seulement à l’égard des personnes de leur sexe, quand bien même il n’y aurait d’autre mal en cela que celui de disposer d’un bien qui ne leur appartient pas, et dont elles n’ont que l’usage pour la nécessité de leurs personnes.

Notes et post-scriptum