CONSTITUTIONS DES OBLATES DE L’ASSOMPTION TERTIAIRES DES RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION

Informations générales
  • TD41.130
  • CONSTITUTIONS DES OBLATES DE L'ASSOMPTION TERTIAIRES DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  • Chapitre V. De la charité et union qu'elles doivent avoir entr'elles.
  • Cop.ms. CI 4; T.D. 41, pp. 130-132.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR FRATERNEL
    1 ENTERREMENT
    1 MALADES
    1 MEDECIN
    1 MESSE DES MORTS
    1 REMEDES
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SUPERIEURE
    1 UNION DES COEURS
  • 1863-1864
La lettre

1° Elles tâcheront de se rendre dignes de leur vocation par un véritable et sincère amour envers Dieu et envers le prochain, surtout elles s’aimeront et se respecteront comme Soeurs que Notre-Seigneur a unies ensemble pour son service, par une particulière profession des oeuvres de charité, et feront leur possible pour conserver entr’elles une parfaite union. Pour cet effet, elles chasseront promptement de leur coeur tous les sentiments d’aversion et d’envie contre leurs Soeurs, et se donneront de garde de leur dire aucune parole rude et fâcheuse; elles mettront dans tous leurs rapports une douceur chrétienne d’une cordialité respectueuse, qui devra se montrer jusque sur leur visage et dans leurs paroles.

2° Elles supporteront volontiers leurs compagnes dans leurs imperfections, ainsi qu’elles voudraient être supportées dans les leurs, et s’accommoderont autant qu’il se pourra à leurs humeurs et sentiments en toutes les choses qui ne sont pas péché, ni contre les Règles, faisant surtout une attention particulière à témoigner toujours une grande charité à celles dont l’humeur a moins de sympathie avec la leur, car cette sainte condescendance jointe avec le support est un excellent moyen pour entretenir l’union et la paix dans la Communauté. S’il arrivait par une infirmité humaine qu’une Soeur eût donné sujet de mortification à une autre, elle ne manquera pas de lui demander pardon à genoux sur-le-champ, ou pour le plus tard le soir avant de se coucher; et l’autre recevra humblement et de bon coeur l’humiliation de sa Soeur et se mettra aussi à genoux, cette sainte pratique étant un souverain remède pour guérir promptement l’amertume du coeur et le ressentiment qui aurait pu rester de la faute commise. Aussi pour ne pas empêcher l’effet salutaire de cette sainte pratique, celle qui aura été offensée se donnera bien de garde de prendre occasion de l’humiliation de sa Soeur pour satisfaire l’inclination de sa nature en exagérant sa faute, en lui disant des paroles rudes et des reproches, quoiqu’elle fût tombée souvent dans une pareille faute.

3° Elles auront grand soin des Soeurs malades, particulièrement hors la maison de la Supérieure, les regardant comme servantes de Jésus-Christ et comme leurs propres Soeurs, en tant qu’elles sont toutes d’une manière particulière filles d’un même Père qui est Dieu et d’une même Mère qui est la Congrégation. Elles leur rendront service avec toute l’affection et toute l’exactitude qui leur sera possible. Elles auront surtout un soin particulier d’avertir de bonne heure le confesseur, lorsqu’une Soeur est malade, et de lui procurer tous les sacrements et autres assistances spirituelles dont elle aura besoin. Mais pour tout ce qui est du traitement du corps, elles observeront ce qui leur est prescrit ci-dessus dans la Règle, chapitre II de la Pauvreté.

4° Et d’autant que la trop grande tendresse sur soi-même, qui est fort contraire à la charité bien réglée et au soin modéré de sa santé, pourrait souvent porter les Soeurs, particulièrement celles des infirmeries, à dire leurs petits maux au médecin lequel les mettant aisément aux remèdes, les exposerait au danger de ruiner leur santé au lieu de la rétablir, elles n’useront d’aucun médicament, ni de saignée pour leurs personnes, ni ne consulteront le médecin ou autre personne, sans la permission de la Supérieure; ceci s’entend pour celles qui sont auprès d’elle ou dans la ville où elle réside, si ce n’est que le mal pressât trop, comme apoplexie, hémorragie, etc., mais quelle que soit la maladie, elles en donneront toujours avis à la supérieure, le deuxième ou troisième jour au plus tard. Pour celles qui sont éloignées il faudra demander cette permission à la Soeur Directrice, laquelle ne le permettra pas, si elle n’y voit de la nécessité, et tâchera elle-même de donner l’exemple aux autres en la pratique de cette règle; et toutes après leur guérison reprendront volontiers le train commun, sans prétendre d’user plus longtemps des dispenses particulières qu’on leur avait accordées pendant leurs maladies.

5° Elles assisteront à l’enterrement de leurs Soeurs qui décéderont au lieu de leur demeure, ou même aux lieux proches, si elles sont averties assez tôt. Elles offriront à l’intention de chacune les trois premières communions qu’elles feront aux jours ordinaires, et les neuf chapelets qu’elles diront les jours suivants. Elles feront encore célébrer pour chacune une messe haute et trois messes basses, et observeront pour le reste l’usage accoutumé dans leur Communauté, tel qu’on le garde dans la maison où réside la Supérieure. Elles assisteront aussi à l’enterrement des malades qu’elles auront servis, si leurs emplois le leur permettent, et prieront Dieu pour le repos de leurs âmes.

Notes et post-scriptum