CONSTITUTIONS DES OBLATES DE L’ASSOMPTION TERTIAIRES DES RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION

Informations générales
  • TD41.133
  • CONSTITUTIONS DES OBLATES DE L'ASSOMPTION TERTIAIRES DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  • Chapitre VI. De quelques moyens pour conserver la charité et union entr'elles
  • Cop.ms. CI 4; T.D. 41, pp. 133-134.
Informations détaillées
  • 1 AMITIES PARTICULIERES
    1 AMOUR FRATERNEL
    1 CONVERSATIONS
    1 CRITIQUES
    1 CURIOSITE MALSAINE
    1 DEFAUTS
    1 SUPERIEUR
    1 SUPERIEURE
    1 VIE DE SILENCE
  • 1863-1864
La lettre

1° Quoiqu’elles doivent avoir un grand amour les unes pour les autres, elles se garderont pourtant soigneusement des amitiés particulières, qui sont d’autant plus dangereuses qu’elles paraissent moins l’être, parce qu’on les couvre d’ordinaire du manteau de la charité, encore qu’elles ne soient en effet qu’une affection déréglée de la chair et du sang; c’est pourquoi elles les fuiront avec autant et même plus de soin que les aversions, ces deux extrémités vicieuses étant capables de perdre en peu de temps toute une communauté.

2° Pour retrancher l’occasion des murmures qui ne sont pas moins préjudiciables à la paix et union d’une communauté que les deux vices précédents, et qui naissent d’ordinaire de la curiosité de savoir tout ce qui s’y passe, sous prétexte d’un faux zèle du bien commun, elles ne s’enquerront, ni ne parleront point de la conduite de la Communauté, ni des raisons pourquoi on envoie celle-ci et on rappelle celle-là, ni des qualités des lieux ou des emplois, ni des offices des autres, où elles ne doivent point entrer ni s’intégrer sans permission, ni enfin de leurs Règles pour y trouver à redire, et encore moins pour s’en plaindre; s’il se rencontre en ces différents points quelque chose qui leur paraisse de conséquence, elles en diront humblement et simplement leur pensée au supérieur, ou au Directeur, ou à la Supérieure, sans s’en mettre davantage en peine, se donnant bien de garde de murmurer jamais de leur conduite ou des procédés de la Soeur Directrice; toutes ces sortes de murmures étant un sujet de scandales et de divisions qui attirent la malédiction de Dieu, non seulement sur les personnes qui les font, mais encore sur celles qui les écoutent avec complaisance, et même sur toute la communauté.

3° Elles se donneront bien de garde dans leurs conversations de s’entretenir jamais des défauts du prochain, particulièrement de leurs Soeurs, ni de rapporter à la maison ce qu’elles auraient appris dehors, si ce n’est aux supérieurs. Mais si quelqu’une d’entr’elles s’oubliait de son devoir jusqu’à tenir de tels discours contraires à la charité devant les Soeurs, les autres, bien loin de l’écouter, feront leur possible pour l’empêcher de continuer se mettant même à genoux devant elle, si besoin est, pour la prier de cesser; et si elle ne s’arrêtait pas pour cela, elles se retireront promptement, comme si elles entendaient le sifflement d’un serpent.

4° Comme le silence est le moyen le plus efficace pour remédier non seulement à quantité de fautes contraires à la charité qu’on commet par la langue, mais encore à plusieurs autres péchés qui ne manquent point de se rencontrer dans le beaucoup parler, selon le témoignage de l’Ecriture Sainte, elles feront une attention toute particulière à l’observer exactement, au temps marqué dans leur règlement de la journée, et entr’autres depuis les prières du soir jusqu’après la messe du lendemain qu’elles entendent vers les sept heures; en sorte qu’elles se souviennent toujours, même allant par les rues, que c’est là le temps du grand silence, et que si elles ont pour lors la nécessité de parler ensemble, elles le fassent à voix basse et en peu de paroles. Elles observeront encore en tout temps le même silence dans les églises, les sacristies des collèges ou autres dont elles ont le soin, les oratoires domestiques et le réfectoire, surtout pendant le repas. Elles se souviendront aussi de ne point faire de bruit dans les chambres, en allant par la maison, en fermant et ouvrant les portes, particulièrement pendant la nuit. Dans le temps même où il leur est permis de converser ensemble, elles prendront garde de ne point trop élever la voix, mais elles s’étudieront à parler toujours d’un ton fort modéré, comme il est convenable à leur état et à l’édification qu’elles doivent au prochain.

Notes et post-scriptum