COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE

Informations générales
  • TD41.151
  • COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE
  • II. *Des sources de la théologie mystique*.
    1° De l'Ecriture Sainte
  • Ms du P. Alexis Dumazer CY 56; T.D. 41, pp. 151-152.
Informations détaillées
  • 1 AUGUSTIN
    1 ECRITURE SAINTE
    1 LOI ANCIENNE
    1 LOI NOUVELLE
    1 MIRACLES DE JESUS-CHRIST
    1 PAROLE DE DIEU
    1 REGLE DE SAINT-AUGUSTIN
    1 SAINT-ESPRIT
    1 THEOLOGIE MYSTIQUE
    1 THOMAS D'AQUIN
    2 DENYS L'AREOPAGITE
    2 GREGOIRE I LE GRAND, SAINT
  • Etudiants assomptionistes
  • 1872-1873
La lettre

Les sources de la théologie mystique sont évidemment les mêmes que celles de la dogmatique, mais employées différemment. La première et la plus importante est l’Ecriture Sainte. C’est une grande garantie de sécurité pour nous que d’avoir comme base de notre vie la parole de Dieu; nous devons donc nous appliquer ardemment à la connaître à fond. Dans cette étude nous aurons toujours devant les yeux deux règles données par saint Augustin, pour tirer de l’Ecriture Sainte tous les fruits qu’elle peut nous donner.

1ère règle. La Sainte Ecriture renferme des passages faciles et d’autres remplis d’obscurités. Les passages faciles à interpréter ont été donnés par Dieu, pour que tous les chrétiens qui lisent l’Ecriture puissent y trouver des règles de conduite; les passages difficiles ont pour but d’exercer la sagacité des docteurs et des pasteurs, et de les exciter à creuser les sens cachés de la Bible pour y trouver la solution des problèmes et réfuter les objections des adversaires. Les solutions tirées de la Bible seront toujours de deux espèces, dogmatiques et morales. Nous n’avons rien à dire des premières. Les secondes fournissent à notre intelligence de nombreux points de vue partout où l’Eglise, se contentant de diriger nos investigations, ne nous impose pas telle ou telle solution particulière. De là, les progrès que nous pouvons faire dans l’étude de la théologie mystique, progrès que nous ferons même en étudiant les points faciles pour profiter de la lumière qu’ils projettent ensuite sur les autres. – Quomodo dilexi legem tuam, Domine, tota die meditatio mea est.

IIe Règle. – Le Saint-Esprit a voulu donner à l’Ecriture Sainte tous les sens dont elle est susceptible. Le sens littéral, invariable dans les questions dogmatiques, peut fournir souvent beaucoup de [sens] moraux très pratiques, et la règle de saint Augustin trouve alors son application. Ainsi les miracles de Notre-Seigneur au sens littéral sont la plus magnifique preuve de la révélation; mais nous en pouvons tirer aussi un grand enseignement moral. Les résurrections, les guérisons, les paraboles nous élèvent par les choses sensibles aux enseignements surnaturels. Est naturale homini ut per sensibilia ad intelligibilia veniat (S. Thomas), et S. Denys: Impossibile est nobis aliter lucere divinum radium nisi varietate sacrorum velaminum circumvelatum. Ces paraboles sont utiles à tous, car les plus habiles dans les sciences humaines sont trop souvent les plus grossiers à l’égard des choses du ciel, et saint Grégoire pape fait remarquer que l’Ecriture est la science des sciences instruisant même par les faits: dum narrat gestum, prodit mysterium. Saint Denys, de son côté, observe qu’il y a une admirable proportion entre la loi ancienne, figure de la loi nouvelle, et la loi nouvelle, figure de la gloire: Ipsa nova lex est figura futurae gloriae. L’usage des saintes lettres nous en fera découvrir la richesse et la beauté, comme il arriva à saint Augustin, et nous comprendrons que si la discussion théologique des textes est nécessaire, néanmoins il y a quelque chose de plus à trouver dans l’Ecriture, car la parole du Saint-Esprit qui est amour ne peut manquer de renfermer de sublimes beautés et des idées capables d’enflammer les coeurs. Nous acquerrons par la théologie mystique la connaissance de ces idées et nous y trouverons même la source d’une littérature nouvelle.

Notes et post-scriptum