COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE

Informations générales
  • TD41.156
  • COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE
  • II. *Des sources de la théologie mystique*
    3° De l'Eglise
  • Ms du P. Alexis Dumazer CY 56; T.D. 41, pp. 156-158.
Informations détaillées
  • 1 AUTORITE DE L'EGLISE
    1 BAPTEME
    1 CORPS MYSTIQUE
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 DOCTEURS DE L'EGLISE
    1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 EGLISE
    1 ENSEIGNEMENT DE LA VERITE
    1 EUCHARISTIE
    1 HERESIE
    1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
    1 INCARNATION MYSTIQUE
    1 JANSENISME
    1 LIBERTE
    1 PERFECTION
    1 SACREMENTS
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SAINTETE
    1 SECTE
    1 VERITE
    2 ANSELME, SAINT
    2 BOSSUET
    2 JEAN, SAINT
    2 THERESE, SAINTE
  • Etudiants assomptionistes
  • 1872-1873
La lettre

Nous avons vu que Dieu a parlé d’abord par les prophètes, puis par son Fils. Jésus-Christ monté au ciel nous parle par son Eglise qui le continue et que nous devons étudier. L’enseignement de l’Eglise est pour nous la source de la vérité et de la sainteté. Il se manifeste de deux façons, d’une manière publique par l’enseignement des docteurs, d’une manière plus intime par la direction. L’enseignement de l’Eglise est infaillible, mais la direction qui se passe dans le secret peut être faussée, et c’est pour cela qu’elle a besoin du contrôle de l’autorité suprême. De graves hérésies, à diverses époques, se sont fait jour par la direction: Gnostiques, Jansénistes, Molinos, etc.

Jésus-Christ a uni l’homme à Dieu dans son incarnation. Il s’incarne encore mystiquement dans l’humanité. Ipsum dedit caput supra omnem Ecclesiam, quae est corpus ipsius et plenitudo ejus. L’Eglise ne fait qu’un avec Jésus-Christ et le complète en quelque sorte, et c’est ce qui fait dire à saint Anselme: Nihil magis dilexit Deus in hoc mundo quam libertatem Ecclesiae suae. L’Eglise peut donc être pour nous une source de perfection qui descend de Jésus-Christ, tête de l’Eglise. Cette union de Notre-Seigneur avec l’Eglise peut être considérée à un double point de vue, car on peut dire de l’Eglise ce que saint Jean dit de Jésus-Christ: plenum gratiae et veritatis. Bossuet fait remarquer que l’Eglise nous donne l’enseignement et les sacrements. L’enseignement de la vérité est la source de la liberté, suivant ces paroles des livres saints: Qui facit peccatum, servus est peccati, et, Veritas liberabit vos. Les sacrements sont les sources de la grâce. Euntes, docete omnes gentes… docentes eos servare. Il faut enseigner ce que l’homme doit croire et ce qu’il doit observer: car la loi se résume en un mot, l’amour: Plenitudo legis dilectio, et en deux commandements: In his duobus mandatis, tota lex pendet et prophetae. Notre-Seigneur ajoute: Baptizantes eos; et voilà la grâce des sacrements. Par la grâce et la vérité que donne l’Eglise, Jésus-Christ est avec nous jusqu’à la consommation des siècles; il est avec l’Eglise enseignante et avec ceux qui sont enseignés, il est avec le corps pastoral pour l’enseignement des fidèles et des saints: Omnia vestra sunt, vos autem Christi, Christus autem Dei. Omnia propter electos.

Deux sacrements principaux nous unissent à Jésus-Christ par l’Eglise: le baptême efface les péchés, rend la pureté à notre âme, nous fait enfants de Dieu et de l’Eglise, et c’est là que l’action de Jésus-Christ et de l’Eglise semble se confondre. Pourquoi l’Eglise nous donne-t-elle le baptême? pour nous rendre capables de recevoir la vérité. Quotquot autem receperunt eum, dedit eis potestatem filios Dei fieri.

Jésus-Christ, après s’être incarné dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie et dans l’Eglise, s’incarne encore dans l’adorable sacrement de l’Eucharistie, dans lequel Jésus-Christ s’accomplit en tous: plenitudo ejus, qui omnia in omnibus adimpletur.

Notre âme se perfectionne dans l’Eucharistie et Notre-Seigneur lui-même semble vouloir tendre à s’y perfectionner, suivant une autre parole étonnante de ce divin maître: pro eis ego sanctifico meipsum, ut sint et ipsi sanctificati in veritate. Donec occuramus… in virum perfectum, in mensuram aetatis plenitudinis Christi. Nous devons donc par notre sainteté fournir à Jésus-Christ la possibilité de se sanctifier dans son corps mystique. D’où un double effet de la communion, l’un individuel, singulier: Vivo ego, jam non ego, vivit vero in me Christus; l’autre collectif et social: Unum corpus, multi sumus, qui de uno pane participamus. Et c’est là le grand avantage de l’Eglise catholique sur les sectes séparées qui n’admettent plus la présence réelle, et c’est ce qui explique la joyeuse parole de sainte Thrèse mourante: « Enfin, mon Dieu, je meurs fille de l’Eglise catholique ».

Notes et post-scriptum