COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE

Informations générales
  • TD41.160
  • COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE
  • III. Dieu
    1° *Existence de Dieu*
  • Ms du P. Alexis Dumazer CY 56; T.D. 41, pp. 160-161.
Informations détaillées
  • 1 AUGUSTIN
    1 CREATEUR
    1 CREATION
    1 CREATURES
    1 DIEU
    1 LIBRE PENSEE
    1 MAL MORAL
    1 PECHE
    1 PERFECTION
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 PUISSANCE DE DIEU
    1 REVOLTE
    1 THOMAS D'AQUIN
  • Etudiants assomptionistes
  • 1872-1873
La lettre

Après avoir indiqué les sources de la théologie mystique, nous aborderons la science elle-même, suivant les principes de saint Thomas, tout en laissant de côté un certain nombre de questions.

Existence de Dieu

Nous n’avons pas à prouver l’existence de Dieu, cependant une des preuves données par saint Thomas peut fournir des considérations utiles. La perfection de Dieu est une preuve de son existence, car suivant l’axiome: Nemo dat, quod non habet, il est impossible que le monde ait commencé par l’imperfection pour s’élever à la perfection. Dieu, être parfait, doit être placé au commencement de toutes choses, et nous avons ainsi la plus grande idée de Dieu: il est la plénitude de la perfection. Il résulte de là que j’ai été créé par un être parfait, que je suis appelé à m’unir à lui, que je dois comprendre l’obligation où je suis de tendre à la perfection, même dans l’ordre naturel, et à plus forte raison dans l’ordre surnaturel, si je veux obéir à cette parole divine: Estote perfecti, sicut et Pater vester coelestis perfectus est. Je suis un être perfectible, je me perfectionnerai en tendant vers mon Père qui est parfait. Combien ces premières notions de mysticité détruisent la libre pensée en montrant que la perfection ne vient pas de l’homme, mais de Dieu, et ne peut être en l’homme que par Dieu!

Mais, dit-on, si Dieu existe, comment expliquer l’existence du mal sur la terre? Saint Augustin a répondu d’une manière péremptoire à cette objection: Deus cum sit summe bonus, nullo modo sineret aliquid mali esse in operibus suis, nisi esset adeo omnipotens et bonus, ut bene faceret etiam de malo, à quoi saint Thomas ajoute: hoc ergo ad infinitam esse Dei bonitatem pertinet, ut esse permittat mala et ex eis eliciat bona. Su quoi il faut remarquer la différence à établir entre ce qui est mal en soi et ce qui est mal par l’absence d’un certain bien. Dieu seul est infiniment parfait et tous les autres êtres renferment des imperfections. En outre ces derniers n’atteindront jamais qu’une perfection relative, fixée par Dieu pour chacun d’eux. Mais le mal volontaire qui est la révolte, pourquoi Dieu l’a-t-il permis? Pourquoi a-t-il laissé introduire dans le monde cet élément qui en trouble l’harmonie? C’est ici que se manifeste cette toute puissance de Dieu signalée par saint Augustin, qui répare le mal et fait éclater ses attributs ad extra par la façon dont toutes choses tournent au bien des élus. Diligentibus Deum, omnia cooperantur in bonum.

Notes et post-scriptum