COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE

Informations générales
  • TD41.163
  • COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE
  • III. Dieu
    4° *Bonté de Dieu*
  • Ms du P. Alexis Dumazer CY 56; T.D. 41, pp. 163-164.
Informations détaillées
  • 1 AUGUSTIN
    1 BIEN SUPREME
    1 BONTE MORALE
    1 CREATURES
    1 DEMARCHE DE L'AME VERS DIEU
    1 DIEU
    1 DIEU CENTRE DE LA VIE SPIRITUELLE
    1 FOI
    1 HOMME CREE A L'IMAGE DE DIEU
    1 MAL MORAL
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 RECHERCHE DE DIEU
    1 THOMAS D'AQUIN
    2 ARISTOTE
    2 DENYS L'AREOPAGITE
  • Etudiants assomptionistes
  • 1872-1873
La lettre

Remarquons, avant d’aller plus loin, combien la méditation des attributs de Dieu serait utile au chrétien. Nous avons trop souvent des idées vulgaires sur Dieu; elles disparaîtraient à la lumière de la foi.

Dieu est infiniment bon. Pour le prouver, il suffit de se demander avec saint Thomas quelle différence il y a entre l’être et le bien: ce sont une seule et même chose considérée à des points de vue différents. L’être est le commencement de tout, et le bien, suivant Aristote, est quod omnia appetunt. Or l’être ne peut désirer que d’être. Les êtres mauvais sont être, avant d’être mauvais, et sous ce point de vue ils sont bons. In quantum sumus, boni sumus, dit saint Augustin. L’être n’est pas mauvais par nature. Le mal n’est qu’un défaut, et c’est pour cela qu’il est appelé la privation ou la diminution de l’être. Nous sommes bons, mais nous n’avons pas l’être par nous-mêmes, et cet être a besoin d’être conservé par l’air et les aliments. Nous remontons à un autre bien et comme nous avons reçu l’être de celui qui est la plénitude de l’être, ainsi avons-nous reçu le bien de celui qui est la plénitude du bien.

Dieu, être infini par essence, est aussi le bien par essence; il communique l’être et le bien aux créatures, surtout aux âmes. Bonus est Dominus sperantibus in eum, animae quaerenti illum; sur quoi S. Denys fait observer que Dieu est bon en tant que tous les êtres procèdent de lui: bonus dicitur Deus, ex quo omnia subsistunt. Il nous conserve par un acte de sa bonté et nous sommes bons non par une participation à l’être de Dieu, mais par une effusion de sa bonté qui nous a faits à son image. Aussi l’être, à la perfection duquel rien ne s’oppose, désire le repos dans le bien infini. Tous les êtres, il est vrai, ne désirent pas Dieu directement; car ils peuvent désirer légitimement le bien placé dans les créatures, pourvu qu’ils le rapportent à Dieu en quelque manière. On peut ainsi désirer Dieu d’une manière inconsciente en désirant l’ordre. Il vaut mieux se rendre compte de ce désir et chercher en Dieu la plus grande somme possible de bien. C’est là ce qui constitue la différence de l’homme animal et de l’homme spirituel. Animalis homo non percipit ea quae sunt spiritus Dei: il ne s’élève pas au-dessus de la matière, bonne en soi sans doute. Spiritualis autem judicat omnia, etiam profunda Dei, il va directement à Dieu et cherche le bien infini. Il a besoin d’un accroissement d’être et de bien. L’homme désire quelquefois cet accroissement pour la seule jouissance qu’il y trouve, c’est une bonne chose mal ordonnée. Ego veni, ut vitam habeant, et abundantius habeant. Il faut désirer la vie divine en nous. Dieu, qui est notre principe, est en même temps notre but.

Notes et post-scriptum