COURS DE RELIGION

Informations générales
  • TD41.239
  • COURS DE RELIGION
  • XVIIe leçon
    *Deuxième du Traité de Dieu*
  • Ms d'inconnue CB 5; T.D. 41, pp. 239-241.
Informations détaillées
  • 1 AUGUSTIN
    1 CORPS
    1 CREATEUR
    1 CREATION
    1 CREATURES
    1 DIEU
    1 MATERIALISME
    1 NATURE
    1 PANTHEISME
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 PROVIDENCE
    1 REPRODUCTION
    1 THEOLOGIE
    1 THOMAS D'AQUIN
  • PRIEURE DE NIMES
  • 1873-1874
La lettre

Dieu ne peut pas être prouvé a priori, parce qu’il est la première des causes, mais seulement a posteriori.

1° Preuve: Il faut qu’il y ait dans la nature un premier moteur qui soit lui-même immobile.

2° Nécessité d’une première cause efficiente: rien ne subsiste s’il n’a sa cause.

3° De la contingence et de la nécessité d’un être nécessaire par lui-même; d’un être qui ne trouve pas en autrui la cause de la nécessité, mais qui est la cause et la nécessité des autres.

4° Gradation des êtres. – S. Thomas: Nous voyons dans le monde des choses plus ou moins vraies, plus ou moins bonnes, plus ou moins parfaites et ainsi de suite. Or, plus ou moins se disent des choses diverses suivant qu’elles approchent à divers degrés de ce qui est le plus. Il y a par conséquent quelque chose qui est le mmeilleur, le plus vrai, le plus parfait, par conséquent le plus être.

5° Gouvernement du monde. Intelligence, justice, rectitude.

2e Question: Qu’est-ce que Dieu? Si Dieu est, il faut qu’il soit parfait, à l’abri du changement: il n’a donc pas de corps, car il n’y a pas en lui du plus ou du moins. Si cela était, il serait mobile et ne serait plus le premier moteur mobile.

Si Dieu n’est pas un corps, le matérialisme et le panthéisme tombent.

S. Thomas: « Le créateur a pour ainsi dire jeté sur l’univers ce manteau royal dont parle le prophète, ce vêtement couvert de toutes sortes de pierres précieuses, offrant une admirable variété dans ses ornements. Non seulement il a produit à la lumière les êtres si multiples, si divers qui remplissent les degrés du possible, depuis les sublimes intelligences jusqu’aux corps inorganiques; mais encore il a donné à plusieurs catégories de ces êtres, en compensation de leur existence abrégée, le pouvoir de se survivre en quelque sorte à eux-mêmes, de se multiplier et de se diversifier encore par la reproduction; de sorte que de nouvelles créatures viennent incessamment, comme des fleurs nouvelles, embellir le spectacle qui se déroule sous nos yeux. – Mais qu’est-ce que paraître sur le théâtre du monde? Qu’est-ce que naître? C’est passer du non-être à l’être. Et pour cela que faut-il? deux choses: un sujet qui change d’état, puis un modèle qu’affecte ce changement. – Suivant l’axiome antique: la nature ne fait rien de rien: elle tire donc comme d’une mine les êtres qu’elle étale à nos regards; puis elle ne ramène rien à rien: elle laisse donc subsister quelque chose des êtres qu’elle détruit. Or, ce qui reste des êtres après leur destruction, le premier élément dont ils sont formés, le sujet qui de la non existence à l’existence dans leur génération: voilà la matière. Et ce qui disparaît des êtres à leur dissolution, l’entité actuelle qu’ils atteignent dans leur naissance, le type qu’ils réalisent dans leur complément: voilà la forme.

« La matière première, c’est le premier sujet d’où la nature forme toute chose. Indifférent à toute forme, inerte de sa nature, simple puissance, ce sujet n’a ni acte entitatif, ni existence propre. D’abord si la matière avait quelque acte entitatif, elle serait être, elle serait substance; dès lors elle ne pourrait devenir ni substance ni être, car ce qui est, ne se fait pas, disaient les anciens. Ensuite exister, c’est être hors des causes et du néant, c’est avoir atteint son complément, sa perfection; or la matière, bien loin d’avoir atteint sa plénitude, est seulement dans la voie de l’être. – Elle se trouve encore sous le coup des causes soit efficientes, soit perficientes, soit finales. – On chercherait donc vainement l’existence dans ses attributs. Elle n’est pas hors du néant, mais elle tend à en sortir; elle n’est pas l’être actuel, mais elle forme l’être incomplet, commencé; privée de tout acte, mais pouvant les recevoir tous, elle se tient entre ce qui existe et ce qui n’existe pas, elle est une pure puissance. « Seigneur, s’écrie saint Augustin (Conf. XII, 7), vous avez fait deux choses, l’une près de vous, les substances; l’autre près du néant, le chaos. » La forme est ce qui fait passer la matière de la puissance à l’acte. – Elle complète l’être commencé dans la matière: c’est ce qui fait dire à saint Thomas: « Dieu est une forme, mais une forme sans matière, et c’est la plus pure ». – Il donne la forme à tout. – Il est un acte pur. – Il est l’être qui est tout ce qu’il peut être. – Etre très pur dans un éternel présent auquel on ne peut rien ajouter, ni rien retrancher.

Notes et post-scriptum