CONVERSATIONS [A ROME]

Informations générales
  • TD43.022
  • CONVERSATIONS [A ROME]
  • [Chez le cardinal Micara, le 21 avril]
  • Orig.ms. BJ 1; T.D. 43, p. 22.
Informations détaillées
  • 1 ATHEISME
    1 CATHOLICISME
    1 EGLISE
    1 EGLISE NATIONALE
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 GOUVERNEMENTS ADVERSAIRES
    1 PROTESTANTISME
    1 SCHISME
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    2 LAMENNAIS, FELICITE DE
    2 MICARA, LODOVICO
  • 21 avril 1834
  • Rome
La lettre

21 avril 1834. Mic[ara].

M[oi]. Voici une lettre.

M[icara]. Je ne suis point de son avis (La Mennais). Il est faux qu’ici on ait généralement peur d’un schisme. Ce n’est pas le schisme, ni une Eglise nationale qui nous fait peur, c’est que les peuples perdent entièrement la foi. Aujourd’hui il n’y a plus de centre hors de l’Eglise; par conséquent, il n’y a plus de crainte. Le protestantisme a rendu impossibles tous les effets de ce côté, mais l’on peut craindre que les peuples ne perdent entièrement la foi. Pour moi, si j’avais à lui répondre, je m’emparerais de ses dernières paroles et je voudrais qu’il prouvât que l’Eglise a vie, foi et mouvement. Aujourd’hui la religion est attaquée par la liberté effrénée de penser, par la licence absolue de tout faire, par les doctrines semi-schismatiques du gallicanisme et par la persécution des gouvernements qui veulent anéantir le pouvoir de l’Eglise, et par la fureur qui a pris à chacun de ne pas obéir. Or, malgré qu’on en ait, il faut que chacun obéisse. Que la société soit monarchique, aristocratique, démocratique, il faut obéir. Il faut que le plus faible obéisse au plus fort, et la société n’est que le résultat de la combinaison des forces individuelles. Or le catholicisme donnant au suprême degré les notions nécessaires pour laisser chaque force à sa place, c’est-à-dire étant le code où est le mieux développé l’ordre des droits et des devoirs, c’est au catholicisme qu’il faut en revenir de toute nécessité pour rendre aux sociétés et l’ordre et le bonheur.

Notes et post-scriptum