CONVERSATIONS [A ROME]

Informations générales
  • TD43.027
  • CONVERSATIONS [A ROME]
  • [Chez le P. Ventura, le 17 mai]
  • Orig.ms. BJ 1; T.D. 43, p. 27.
Informations détaillées
  • 1 CATHOLICISME
    1 EGLISE
    1 ERREURS MENAISIENNES
    1 LIBERAUX
    1 POLITIQUE
    1 REPUBLIQUE
    2 LAMENNAIS, FELICITE DE
    2 VENTURA, GIOACCHINO
    3 FRANCE
  • 17 mai 1834
  • Rome
La lettre

17 mai. V[entura].

M[oi]. Eh bien, mon Père, que pensez-vous de cet ouvrage, les Paroles d’un croyant?

V[entura]. Sa publication me fait une vive peine. J’aurais voulu qu’il séparât la politique de la religion, pour ne pas se mettre dans le cas d’être à l’Index.

M[oi]. Mais, mon Père, il me semble que c’est un bonheur; car de deux choses l’une. Ou bien il sera condamné, et alors on saura à quoi s’en tenir. Ou il ne le sera pas, et alors il pourra parler et publiera son autre ouvrage. Et puis, mon Père, comment voulez-vous séparer le nom de l’abbé de la Mennais de la religion? Sans le catholicisme l’abbé de la M[ennais] n’est rien: ce sont deux pensées inséparables.

V[entura]. Vous avez peut-être raison. Dans ce cas il faudrait que si l’abbé de la M[ennais] n’est pas condamné, il publiât son grand ouvrage sur l’état de l’Eglise. Qu’en pensez-vous? Et puis, il est possible que l’abbé de la M[ennais] voyant la République sur le point de triompher en France, il ait voulu donner aux libéraux une garantie que la religion n’était point leur ennemie, et dans ce cas il a bien fait.

M[oi]. En effet, que pourront les libéraux contre un homme dont les pensées sont si en harmonie avec les leurs, et qui leur prouve que tous les systèmes croulent si la religion ne les soutient.

Notes et post-scriptum