1843

Informations générales
  • TD43.071
  • Observations sur la communauté de Marie-Thérèse, maison de Lyon.
  • Orig.ms. CQ 226; T.D. 43, pp. 71-73.
Informations détaillées
  • 1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 MANQUEMENTS A LA REGLE
    1 NOVICE
    1 NOVICIAT
    1 PENSIONNAIRES
    1 RELIGIEUSES
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 SURVEILLANCE DES ELEVES
    2 ALOYSIA, SOEUR
    2 CLOTILDE, SOEUR
    2 ELISABETH, SOEUR
    2 JULIE, MADEMOISELLE
    2 MARIE-THERESE, SOEUR
    2 SAINT-AMBROISE, SOEUR
    2 THAIS, MADAME
    2 XAVERINE, MADAME
    3 LYON
  • 1843
La lettre

Peu d’esprit de règle. – Conversations dans l’escalier. – Point d’énergie dans les commandements. – Irritation contre la Mère Elisabeth. – Attention extrême aux petites choses et presque point aux grandes. – Peu d’esprit de charité. – Jalousies entre les religieuses, favorisées par les supérieurs, quoique sans doute à leur insu. – On ne connaît pas assez positivement à quoi obligent les voeux.

Professes.

Elles s’entendent peu entre elles, sont vexées de ce que la bonne Mère dit tout à Mlle Julie plutôt qu’à elles; ce qui fait que Mlle Julie le répétant quelquefois, il leur arrive d’apprendre les affaires de la maison par les gens du dehors. Elles se plaignent encore de ce que la bonne Mère les abaisse toujours devant les novices et donne toujours raison à ces dernières; que la bonne Mère tient moins à un avis qui la contrarie, mais qui serait puisé dans l’intérêt de la maison, qu’à une soumission aveugle à sa manière de voir; ce qui fait qu’elle préfère les novices qui se taisent et obéissent aux professes qui parlent des améliorations à opérer. Elles demandent peu de permissions.

Elles devraient se voir un peu plus entre elles.

Novices/

Peu d’obéissance. – Peu formées. – Mme Thaïs peu propre à être maîtresse des novices. – Amitiés particulières. – On garde trop longtemps celles dont on n’est pas content. Soeur Aloysia et Soeur Saint-Ambroise devraient être parties depuis longtemps, et je considère comme un grand mal pour la communauté qu’on y souffre des sujets qui font perdre l’esprit religieux aux novices. Soeur Clotilde me paraît également incapable de pouvoir rester dans la maison.

Pensionnaires.

L’esprit d’indépendance y est porté à un degré déplorable. Il est triste qu’en ville même on parle de certains désordres de moeurs qui auraient lieu dans la maison. Il est absolument nécessaire de parer à cet abus, soit en exigeant plus de surveillance, soit en donnant plus d’autorité aux maîtresses, soit enfin en ne craignant pas de prononcer quelques exclusions, qui ne feront que ranimer l’esprit de discipline et inspirer de la confiance aux parents.

On se plaint de ce que les dortoirs sont ouverts pendant le jour, on se plaint de ce que l’escalier n’est pas éclairé. On trouve que le salon de musique est le rendez-vous des bavardages, parce que personne n’y préside pendant les récréations. On trouve que les récréations sont trop longues, que les enfants finissent par s’y ennuyer. On trouve que les maîtresses n’ont pas assez d’entente entre elles; les élèves s’en aperçoivent, d’où résulte peu de respect de leur part.

Mme Xavérine aurait sans doute tout ce qu’il faut pour bien enseigner, mais fait perdre beaucoup de temps par ses divagations soit avec les pensionnaires, soit avec les novices. Il faudrait le moins possible mettre des novices au pensionnat.

Il n’y a point d’ensemble dans le système d’instruction, d’où il résulte que chaque maîtresse enseigne comme elle l’entend.

Améliorations à proposer.

Il serait urgent, pour éviter la crise dont la Congrégation est menacée, de fortifier autant que possible la maison-mère. Pour cela il est indispensable que la Supérieure Générale, dont les forces physiques trahissent le zèle, donne au plus tôt sa démission. Il faut en second lieu que l’on appelle à la maison-mère un plus grand nombre de professes. Il faudrait mettre une maîtresse des novices capable de pénétrer mieux que ne le fait la maîtresse actuelle l’intérieur des jeunes personnes qui lui sont confiées.

Les novices n’ont presque point d’instruction. Il est urgent de les mettre en état de diriger une simple école gratuite. Pour cela elles ont à se former sur l’écriture, le calcul, l’orthographe et surtout le catéchisme. Il paraît nuisible à leur santé de les occuper à des travaux très pénibles, comme de laver la lessive, tandis qu’on devrait les distraire le moins possible des études qu’il convient de leur faire faire.

Le pensionnat doit pour le moment être peu augmenté, il réclame quelques épurations, sans lesquelles il y aura toujours un levain funeste. A cet égard on se fait d’étranges illusions en croyant que l’indulgence est de devoir. On laisse le mal se propager au point de devenir incurable, à moins de moyens extrêmes, et, pour vouloir ménager un sujet, on gâte toute une maison.

Notes et post-scriptum