mars-avril 1844

Informations générales
  • TD43.076
  • [Règlement de l'] Association des Dames de Miséricorde, d'Alais.
  • Orig.ms. CR 2; T.D. 43, pp. 76-78.
Informations détaillées
  • 1 ASSOCIATION
    1 FEMMES
    1 OEUVRES CARITATIVES
    3 ALES
  • mars-avril 1844
La lettre

Art. 1er.

Une association des Dames de Miséricorde est établie à Alais, sous la protection de la Sainte Vierge; la fête particulière de l’oeuvre est fixée au 25 mars.

Art. 2.

Les dames de l’Association se proposent un double but: leur propre sanctification par des exercices communs, par les bons exemples qu’elles se donnent réciproquement, et par les oeuvres de charité auxquelles elles prennent part.

Art. 3.

Les exercices communs sont: 1° des prières qu’elles réciteront les unes pour les autres; 2° des réunions mensuelles; 3° la sainte messe où elles assisteront en corps, à certaines époques, et une retraite annuelle qu’elles chercheront à se procurer chaque année.

Art. 4.

Les prières que chaque associée devra réciter chaque jour sont: un Pater pour les pauvres que l’oeuvre secourt, et un Sub tuum pour obtenir de la sainte Vierge, leur patronne, des grâces spéciales pour chaque associée.

Art. 5.

Les réunions mensuelles auront lieu le matin, autant que possible. Après avoir assisté à la sainte messe, on se rendra à la sacristie où M. le curé, directeur de l’oeuvre, leur adressera ou leur fera adresser quelques paroles d’édification et les consultera, s’il y a lieu, sur les bonnes oeuvres qui devront être proposées à leur zèle.

Art. 6.

Les messes auxquelles les dames de l’Association se feront un devoir d’assister, seront célébrées le 25 mars, jour de leur fête patronale; le jour de l’octave des morts, fixé par M. le curé, où l’on offrira le saint sacrifice pour le repos de l’âme des associées décédées; les jours de réunion mensuelle. Toutes les fois qu’une associée viendra à mourir, l’oeuvre fera dire une messe pour le repos de son âme; on en préviendra les membres de sa famille.

[Art.] 7.

L’expérience a prouvé le bien que font les retraites, et, quoique par leur position les dames associées ne puissent en faire une complète, elles feront tous leurs efforts pour assister à celle qui leur sera donnée pendant l’hiver.

[Art.] 8.

Les oeuvres de charité auxquelles se livrent les Dames de Miséricorde leur seront proposées par M. le curé. Elles ne s’engagent d’une manière irrévocable pour aucune et se proposent de soutenir, d’encourager ou de former, selon leurs ressources, toutes celles qu’ils jugeront utiles selon les circonstances.

[Art.] 9.

Les ressources pécuniaires de l’Association se composent d’une cotisation annuelle, qui est fixée à 10 francs pour les dames associées et 5 francs pour les demoiselles; d’une quête particulière qui se fera à la fin de chaque réunion mensuelle; des quêtes générales qui se feront une fois l’année, à l’époque que le Conseil de l’oeuvre désignera comme la plus favorable; de réunions pour confectionner des objets pour les pauvres auxquelles on pourra joindre de petites loteries.

[Art.] 10.

Le produit intégral de la souscription et de la quête générale sera jusqu’à nouvel ordre appliqué à payer les bourses des enfants placés à la Providence, soit à augmenter les ressources des Soeurs de Saint-Vincent de Paul pour le secours des pauvres et des malades. Le produit des quêtes mensuelles sera confié à Madame la présidente, qui, de concert avec M. le curé et les personnes qu’elle croira devoir désigner, emploieront le montant de ces quêtes au soulagement des pauvres honteux, ou [bien] à favoriser l’entrée des petites orphelines à la Providence.

[Art.] 11.

Les réunions pour le travail auront lieu surtout en hiver, une fois par semaine; les loteries qu’on pourra y tirer fourniront de petites sommes dont le produit pourra être confié aux jeunes personnes de l’oeuvre, pour leur faciliter les moyens de secourir une ou deux familles indigentes.

[Art.] 12.

On prendra les moyens de se procurer une mise de fonds de 500 à 600 francs, qui seront employés à monter un ouvroir pour les pauvres. Les dames achèteront des étoffes qu’elles couperont pour des vêtements, elles les feront confectionner par des ouvrières pauvres et sans travail. L’expérience a prouvé que ce moyen de soulager l’indigence est la plus avantageuse sous tous les rapports.

[Art.] 13.

Il serait vivement à désirer que les Dames de Miséricorde pussent faire quelquefois faire les visites des pauvres, et qu’elles s’entendissent avec les Soeurs de Saint-Vincent de Paul pour aller réciter les prières de la messe ou faire de bonnes lectures au chevet du lit des infirmes.

[Art.] 14.

Celles à qui leurs occupations le permettraient, exerceraient également une des oeuvres les plus méritoires en faisant quelquefois le catéchisme aux enfants.

Les dames de l’association devront se rappeler l’obligation rigoureuse où elles sont de donner de bons exemples, soit entre elles, soit dans leurs relations de société. Elles se souviendront de la responsabilité que la Providence leur impose et dont elles rendront un compte rigoureux.

Elles auront à chercher les moyens à prendre [pour] aider de leur influence la pratique d’une vraie et solide piété. Et pour cela elles s’efforceront premièrement de l’acquérir, secondement de la faire aimer.

Elles ne s’exposeront point au reproche fait aux membres de certaines Associations de n’en faire partie que de nom.

Les dames de l’oeuvre choisiront entre elles une personne dévouée qui prendra l’engagement de les avertir dans leurs maladies, afin qu’elles reçoivent à temps les sacrements et tous les secours de la religion.

Notes et post-scriptum