1844-1854

Informations générales
  • TD44.011
  • SUR LA CONFESSION
  • Orig.ms. CQ 59; T.D. 44, pp. 11-12.
Informations détaillées
  • 1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 EGLISE
    1 ERREUR
    1 FEMMES
    1 SACREMENT DE PENITENCE
    1 VERITE
  • 1844-1854
La lettre

Quorum remiseritis peccata, remittuntur eis, et quorum retinueritis, retenta sunt.

Question controversée, embrouillée à plaisir; il faut la représenter à son point de vue véritable.

Etablissement de la confession, raisons de la confession. Réponse aux objections, avantages de la confession.

Etablissement.

Deux mots. Ou J.-C. est Dieu ou il ne l’est pas. S’il ne l’est pas, plus de discussion; s’il l’est, il ne peut qu’enseigner la vérité, il faut croire ce qu’il a dit. Mais il a dit qu’il faudrait une Eglise, avec laquelle il serait jusqu’à la consommation des siècles. Donc il y sera. Mais en y étant, l’Eglise ne peut enseigner l’erreur. Donc il faut la croire. Mais l’Eglise dit qu’il faut se confesser. Donc il faut se confesser. Et elle le dit se fondant sur les paroles de J.-C.: Quorum remiseritis peccata. – Donc le pouvoir subsiste.

Une fois la thèse établie sur cette base, il n’y a plus à discuter même les mouvements de la confession. J.-C., Dieu, vérité, peut-il être, oui ou non, avec l’erreur? Là est toute la question.

Motifs.

Mais on peut donner les motifs. Toute société a des lois, ces lois une sanction, cette sanction un tribunal. – Tribunal de la nature, de la société et des crimes commis contre cette société. Crimes publics et secrets, tribunal public et secret. Avantage du tribunal secret.

Mais, dites-vous, le tribunal, c’est celui de l’éternité. Oui, pour l’Eglise faisant son entrée dans l’éternité; mais auparavant il faut que l’Eglise de la terre subsiste. Mais, direz-vous, les tribunaux humains ne font qu’appliquer la loi, le tribunal de la confession fait plus. Nierez-vous à Dieu le droit de faire grâce? Lui nierez-vous le droit de le communiquer? En nierez-vous l’utilité aux conditions de repentir, de ferme propos et d’expiation temporaire?

Insensé, et vous qui repoussez ce droit, n’en avez-vous pas besoin? Vous affaiblissez la morale pour avoir le droit de vous justifier, ou vous niez la perfection de Dieu, ou vous accusez son insouciance.

Abus.

Mais il y a des abus. – Qui le nie? Là où il y a des hommes, faut-il faire descendre un ange? Dieu ne pouvait-il pas se servir des hommes? Qui punit plus ces abus que l’Eglise? Vous citez des faits, où les avez-vous pris? Dans les annales du tribunal qui les punit. Dites qu’en voyant les procès-verbaux des condamnations portées par les cours d’assise, la société favorise le meurtre et récompense le vol. Et puisque j’ai nommé les tribunaux humains, de ce que ces tribunaux ont des abus, d’où suit-il qu’ils ne soient pas nécessaires? Comparez maintenant les précautions de la loi civile et de la loi divine par rapport à leurs juges et décidez.

La confession, dites-vous, divise: Cela est vrai, J.-C. l’a dit. Mais qu’est- ce que cela prouve? S’il y a diversité d’opinion, avez-vous le droit de conclure a priori que l’Eglise enseignant l’erreur doit céder. Mais si elle enseigne la vérité?

J’ai envie de proposer une croisade aux femmes. Elles savent ce qu’elles croient, et le mari pas toujours. Division? Mais si le mari et la femme ont la même croyance, plus de division.

Avantage, quand la femme se confesserait seule. Au nom de son libre arbitre qui ne doit pas être soumis au mari. Au nom du mari qui sait ce qu’il fait, quand il ne se confesse pas et est un imbécile, même dans ce cas, de ne pas faire confesser sa femme.

Au nom de la famille.

Au nom de la société qui n’est plus forcée de punir un si grand nombre de crimes.

Douceur de ce tribunal. Avantage de prévenir.

Notes et post-scriptum