1844-1854

Informations générales
  • TD44.018
  • SUR DIEU
  • Orig.ms. CQ 65; T.D. 44, pp. 18-19.
Informations détaillées
  • 1 CONNAISSANCE DE DIEU
    1 CREATURES
    1 DIEU
    1 MORT
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    2 MOISE
  • 1844-1854
La lettre

Dominum Deum tuum adorabis, et illi soli servies.

Le voyageur qui aborde aux rives du nouveau monde, peut remonter le fleuve qu’il rencontre de son embouchure à sa source. Des efforts. Pénible travail; à la fin magnifique horizon. Le naturel peut descendre ces mêmes fleuves sur son embarcation jusqu’à l’océan.

De même celui qui cherche la vérité en remonte le fleuve de flot en flot, et celui qui la possède le descend. Parlant à des chrétiens, je suivrai la seconde méthode. Je partirai de Dieu, la Trinité, etc., jusqu’aux vertus morales.

Aujourd’hui, je voulais aborder des sujets de circonstance, mais l’aigle au temps des tempêtes s’élève au-dessus. – Pour ce travail, besoin de l’évêque, du chapitre, des fidèles, mais par-dessus tout de la Sainte Vierge.

Première partie.

J’ai dit que je parlerai de Dieu. Ecoutons Dieu lui-même parler par un de ses serviteurs. Il y a quatre mille ans, Moïse dans les déserts voit sur Horeb le buisson ardent. Ego sum qui sum. Arrêtons-nous.

Dieu est l’être par excellence. Mais quoi? Ne sommes-nous pas? A moitié seulement pour la durée, l’existence reçue.

Plénitude de l’être. Il ne l’a reçu de personne; il le communique à tous. Il est toujours tout ce qu’il peut être, toujours, toujours infini. – L’homme tantôt d’une manière, tantôt de l’autre. Effroi de ces changements.

Le gouffre du néant est là pour tout recevoir. Notre pensée, nos paroles, notre respiration, cette puissance d’activité qui se dépense. La mort me ravit tout cela. Nous sommes emportés comme un vaisseau en perdition contre ce roc, et nous allons, nous allons jusqu’au moment fatal. L’avenir quel est-il? Nous allons, nous allons toujours. Pour Dieu, il est toujours le même: Tu autem semper idem ipse es, et anni tui non deficient.

Infini dans sa durée, éternel; tu autem semper idem ipse es, et anni tui non deficient.

En Dieu point de changement. Il ne peut changer que pour acquérir ou pour perdre; et s’il acquiert, il peut perdre; et s’il perd, il pourra défaillir. Impossible. Tu autem semper.

Immense, il occupe. Là où il y a un être, il est; là où l’être n’est pas, il est encore. Tu autem semper.

Et pourtant simple, sans division. Ce n’est pas un corps, ce n’est pas un esprit comme le nôtre. Qu’est-il donc? Dieu.

Infini par son être, infini en perfection, il n’est pas puissant, sage, bon; il est la puissance, la sagesse, la bonté, le bien suprême. – Et maintenant comparons la folie de l’orgueil de l’homme de se comparer à Dieu: il s’aime plus que Dieu.

Puissance infinie, principe de tous les êtres.

Sagesse infinie, principe de tout ordre et de toute justice. Les sociétés qui n’en veulent pas tombent.

Bien infini. Folie de l’homme qui veut se faire à lui-même son bonheur. Mais Dieu est-il inaccesible?

IIe Partie.

Infini, donc incompréhensible. Vains efforts que fait la raison pour le comprendre.

Dieu se révèle. Il s’abaisse vers l’homme. Sic Deus dilexit mundum. Et omnis qui credit. Il donne la foi. Mais la foi que Dieu donne veut l’adhésion de notre âme. Union qui s’opère entre Dieu et l’homme par la foi.

Orgueil de l’homme qui repousse la foi. Bonheur de croire.

Par sa bonté et sa perfection, sa pureté.

Si la connaissance de Dieu n’était qu’un système spéculatif, il n’aurait pas plus de contradicteurs que les mathématiques; mais il n’en est pas ainsi, il faut être purs: Beati mundo corde. Donc deux préparations, la foi et la pureté. – Préparation dans la philosophie antique, préparation chez les chrétiens.

Notes et post-scriptum