- TD44.022
- DIEU INCOMPREHENSIBLE, INFINI
- Orig.ms. CQ 67; T.D. 44, pp. 22-23.
- 1 CONNAISSANCE DE DIEU
1 DOGME
1 PERFECTIONS DE DIEU
1 VERTU DE CHASTETE
2 BERNARD DE CLAIRVAUX, SAINT
2 BOSSUET
2 FENELON
2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
2 SIMONIDE - 1844-1854
Je crois que plus que jamais nous avons besoin d’instruction. Mais au milieu de tant de discussions philosophiques, je pense que c’est à la théologie à donner son mot. Je vous invite à venir entendre parler théologie, et vraiment c’est plus nécessaire que vous ne pensez, lorsque vous entendrez des gens, dans certaines histoires de France, dire que les catholiques en admettant le dogme de l’Incarnation admettaient un quatrième Dieu. Cependant si j’interrogeais un de ces enfants du catéchisme et si je lui demandais: combien y a-t-il de Dieu? il me répondrait: Il n’y en a qu’un. Mais nous avons changé tout cela. L’invention des cathédrales et les découvertes du moyen âge ne suffisent plus à certaines ambitions, il leur faut découvrir ou inventer quatre dieux dans le dogme chrétien, dans l’enseignement catholique.
Mais laissons tous ces inventeurs de côté et poursuivons notre sujet d’hier. Nous avons reconnu que l’homme a un but et que ce but est Dieu, que ce but donne à l’homme la plus grande activité, puisqu’il s’adresse en principe à son être pour le développer, à son intelligence en se présentant à elle comme vérité, à sa liberté en la perfectionnant par le choix du bien, à son désir d’être heureux en rapprochant ses lèvres de la source même du bonheur.
Dieu est donc le but de l’homme. Mais qu’est-ce que Dieu? Vous savez tous l’histoire de Simonide, et cet aveu de la raison humaine, la théologie le confirme en disant qu’on le connaît plus par ce qu’il n’est pas que par ce qu’il est.
Impossible de pénétrer la substance divine. Comment le prouver? A priori jamais; mais en établissant qu’on ne peut avoir aucune idée, si celle de Dieu ne précède.
Témoignage universel. Des sourds n’ont pas voulu l’entendre; des aveugles n’ont pas voulu voir. Mais qu’importe? Dieu est, il est par lui-même qui [a] tout fait; il puise en lui les principes de son être.
Simple, on ne peut rien en retrancher. Qui est non sane occurrit melius quam qui est (?), saint Bernard.
Infini, on ne peut rien y ajouter: plénitude de l’être, plénitude de la perfection. Infini dans son être, sans mesure. Infini dans son action, sans limite. Infini dans sa durée, éternel. Si infini, incompréhensible. Comment saisissable par la foi et l’amour? La foi implique un moyen extérieur, une révélation. Une révélation implique des dépositaires irrécusables, infaillibles, un sacerdoce. Dès lors nécessité du sacerdoce catholique. Qui prendriez-vous? Un bonze, un brahme, un marabout ou mandarin? Direz-vous que l’infinité de Dieu suppose l’impossibilité de comprendre pleinement la vérité? Oui! Mais non pas de l’affirmer.
Supériorité de l’enseignement catholique sur le paganisme et la philosophie. Là où vous tâtonnez, nous sommes certains. Efforts de l’homme pour comprendre Dieu; son impuissance, son ignorance, son orgueil, ses systèmes: le panthéisme, le matérialisme, l’athéisme. Mais qu’expliquent ces systèmes? Vere tu es Deus absconditus.
Méthode catholique, la foi: Quicumque vult accedere ad Deum, oportet credere quia est.
La foi, la pureté, la charité.
La foi, bonheur des petits.
La pureté: Beati mundo corde. Raison de bien des ténèbres. Vous direz: omnia munda mundis; et c’est une grande preuve que vous ne l’êtes guère, vous qui trouvez au bout de votre plume de la boue pour des mémoires telles que celles de François de Sales, de Fénelon, de Bossuet. Omnia munda mundis. Oui, et c’est le mystère que vous ne comprendrez jamais. Omnia munda mundis, mais avez-vous tout lu?
Incoinquinatis autem et infidelibus nihil est mundum; sed inquinatae sunt eorum et mens et conscientia; confitentur se nosse deum, factis autem negant, cum sint abominati, et incredibiles et ad omne opus bonum reprobi.