1844-1854

Informations générales
  • TD44.025
  • DIEU SOUVERAINEMENT JUSTE
  • Orig.ms. CQ 69; T.D. 44, p. 25.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE DIEU POUR SA CREATURE
    1 BIEN SUPREME
    1 CREATURES
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 PECHE
  • 1844-1854
La lettre

Justus Dominus et justitiam dilexit.

Dieu est le bien infini, il s’aime d’un amour infini et il veut conserver ce bien. Mais il veut le communiquer sans en rien perdre par un acte de sa toute puissance. Il communique, avec l’être, la vie, le bien, puisque l’être, la vie, le bien sont identiques, ne sont qu’une seule et même chose conçue sous un triple point de vue. Et il aimera dans ses créatures ce qu’il leur aura donné de bien, et il les aimera plus ou moins selon qu’il leur en aura donné plus ou moins, depuis l’ange jusqu’à la brute.

Le bien implique l’idée d’ordre. L’ensemble des créatures est conçu sous l’idée d’ordre, et c’est un bien que Dieu veut conserver. Chaque créature est bonne en tant qu’elle possède une portion de Dieu, et Dieu veut qu’elle le conserve, afin de pouvoir l’aimer. Cela posé, je dis que Dieu qui aime le bien, par cela même est juste. Qu’est-ce que la justice, sinon une volonté très ferme de conserver ou de rendre à chacun ce qui lui appartient? Eh bien, Dieu a cette volonté très ferme; il la puise dans la connaissance de lui-même; il se connaît comme bien suprême. Tout bien lui appartient. Il s’aime, il se rend ce qui lui appartient, il veut que ses créatures lui rendent ce qui lui appartient.

Il veut qu’elles se le rendent entre elles. Lois des sociétés. Il veut que chaque créature se le rende à lui-même [= soi-même]. Grandeur et dignité de l’homme.

Mais l’homme ne veut pas; il veut plus pour lui: le vice, l’avarice, jalousie, passions de la chair. Il veut enlever aux autres: bouleversement des sociétés, vols, médisances, homicides, guerres, luttes sociales. Il veut enlever à Dieu; il veut se faire Dieu.

Que fera Dieu? Il tuera l’homme: la mort. Stipendium peccati mors. La mort et son cortège qui le précède.

Pour les sociétés, les guerres, les bouleversements, les invasions, l’esclavage, l’anéantissement. Pour lui l’enfer.

Mais Dieu fait mieux encore: il tire le bien du mal, et c’est le triomphe de sa miséricorde.

Notes et post-scriptum