- TD44.061
- LA FOI
- Orig.ms. CQ 99; T.D. 44, pp. 61-63.
- 1 AUGUSTIN
1 DOCTRINE CATHOLIQUE
1 DOUTE
1 FOI
1 INTELLIGENCE
1 PAROLE DE DIEU
1 PENSEE
1 ROI DIVIN
1 VERITE - 1844-1854
Sunt autem stulti qui dicunt, non poterat aliter sapientia Dei liberare, nisi susciperet hominem et nasceretur de femina.
Si enim non appareret oculis peccatorum lumen ejus aeternum, utique quod per interiores oculos, videtur iniquitatis mentibus videri non posset. Prouver la nécessité de l’incarnation du Verbe, de la parole. St Aug. t. 6 427.
Jésus commence à établir son règne dans le chrétien par la foi qui captive l’intelligence; il le développe par l’espérance et le perfectionne par la charité.
La foi.
L’homme livré à lui-même se croit quelque chose, il remue les grands problèmes, et parce qu’il se les a [= est] posés, il croit les avoir résolus. Erreur – Ce n’est pas avec la raison qu’il découvrira ce qu’il doit savoir, mais avec la foi – Si non credideritis, non intelligetis.
Examinez, en effet, le corps de doctrine de l’Eglise immobile au milieu des variations de l’espèce humaine. Mais à quoi cela tient-il? Et ne voyez-vous pas qu’il faut, quoi que vous prétendiez, qu’il y ait quelque chose pour soutenir cette unité? Oui, il y a la parole de Dieu. Mais cette parole de Dieu veut être considérée sous deux points de vue. Parole prononcée de toute éternité, et parole prononcée dans le temps.
Si c’est la parole éternelle, l’homme est incapable de l’entendre. Si c’est la parole prononcée dans le temps, quelle différence d’autorité aura-t-elle avec une parole humaine? Que fera Dieu pour être entendu des hommes? Il commandera à sa Parole de s’incarner et de se faire entendre aux hommes, de façon qu’elle aura et une puissance divine et des propositions humaines.
Elle aura l’autorité de Dieu et la mesure de la capacité de l’homme. Prononcée par un homme, elle sera comprise de tous; prononcée avec l’autorité d’un Dieu, confirmée par des prodiges, elle aura à l’obéissance les mêmes droits que Dieu même. Annoncée par les prophètes comme par un prélude, répétée par les apôtres comme par un écho.
Ne venez plus me dire: comment est-il possible que Dieu parle à l’homme? Il a parlé par son Fils incarné, qui a entendu les choses du Père et qui les répète.
Le propète disait: qui plantavit aurem, non audiet; et qui finxit oculum, non considerat. Et Dieu qui a donné à l’homme de parler ne pourra parler pour lui commander? [Par]ce que le Seigneur sait aussi que les pensées des hommes sont vaines. Dominus scit cogitationes hominum, quoniam vanae sunt. Et c’est pour cela qu’il veut que l’homme ait quelque chose de mieux, et qu’il lui donne sa propre lumière pour l’éclairer.
C’est donc le Fils qui vient éclairer l’intelligence(1). Mais cette intelligence, trop faible pour recevoir cette masse de clarté, ne peut l’accepter que par la foi. Elle ne comprend pas encore, mais elle croit, et voilà le Seigneur qui se fait connaître, et, dissipant les ténèbres, subjugue l’intelligence, et en la subjuguant la délivre. Il lui dit: « jusqu’ici tu t’es conduite toi-même et tu t’es égarée ».
Il est donc nécessaire de croire. Mais à qui croire sinon à un Dieu? Et voilà le Christ qui se présente à nous avec l’autorité de son Père. Lors donc que je soumets mon intelligence à Jésus, je la soumets à un Dieu.
Le premier titre à la royauté de J.-C., c’est l’impuissance de l’homme; le second, c’est l’autorité de la mission de J.-C.; le troisième, c’est le bien de la vérité apportée.
En voici un quatrième, c’est la vérité comprise – non pas que je prétende que l’homme comprenne entièrement ici-bas, mais aux yeux de la foi il voit les choses tout différemment, l’ordre de la Providence lui apparaît. – Il éprouve des tentations. – Qui n’en a pas? Mais il en triomphe.
Une lumière intérieure le guide et le conduit et le soutient.
Semblables à ces nuées qui par un ciel d’hiver cachent le soleil à nos regards et semblent voiler tout sur la terre, les tentations viennent parfois assallir le chrétien; il se prend à douter, mais une lumière intérieure l’éclaire, les puissances ennemies sont vaincues, et la victoire rend l’empire du Christ plus fort.