1844-1854

Informations générales
  • TD44.073
  • *Impénitence finale*
  • Orig.ms. CQ 108; T.D. 44, pp. 73-75.
Informations détaillées
  • 1 ABUS DES GRACES
    1 CHATIMENT DU PECHE
    1 CREATION
    1 ENFER
    1 INDIFFERENCE
    1 JUGEMENT DERNIER
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 PECHE
    1 PECHEUR
    2 JEAN CHRYSOSTOME, SAINT
  • 1844-1854
La lettre

Chap. 5, Jérémie.

Est via quae videtur homini recta, et novissima ejus ducunt ad mortem.

L’impénitence finale, suite inévitable de l’abus des grâces, est la conséquence de la vie du pécheur, est un châtiment dû à la justice de Dieu.

1° Conséquence de la conduite.

Vous serez ce que vous êtes. Adolescens juxta viam suam, etiam cum senuerit, non recedet ab ea.

Epuisement de la volonté, perte des résolutions, dégoût de la piété. Affaiblissement de la conscience, plus de remords. Pourquoi ces désirs d’incrédulité? Endurcissement du coeur: Nemo duri cordis salutem umquam adeptus est. Endurcissement du coeur. Voyez saint Bernard: Quid est cor durum?

Force de l’habitude. – Et fiunt novissima hominis illius pejora prioribus. Et cependant n’en accusez que vous; perditio tua ex te.

2° Châtiment dû à la justice de Dieu.

Explication de la damnation des pécheurs. Dieu ne refuse sa grâce à personne, mais quand on la repousse, Dieu se retire. Clamo, et non exaudis me, sto, et non respicis me; mutatus es mihi in crudelem, et in malitia manus tuas adversaris mihi.

Parce que Jésus se retire: Ego vado, et quaeretis me, et in peccato vestro moriemini.

Parce que Dieu veut que d’autres profitent: Auferetur a vobis regnum, et dabitur genti facienti fructus ejus.

Parce que vous avez l’orgueil du mal. Heu, consolabor super hostibus meis.

Mort de l’impénitent.

Les blessures de l’âme, dit saint Chrysostome, donnent la mort aussi bien que les blessures du corps.

Dieu, se demande saint Jean Chrysostome, ne nous a-t-il pas créés pour notre bonheur? N’était-ce pas pour nous rendre heureux qu’il nous a tirés du néant? et lorsqu’il appellera les élus au jugement dernier, ne leur dira-t-il pas: « Venez les bénis de mon père, posséder la demeure qui vous est préparée dès le commencement du monde? » Dès le commencement du monde Dieu prévoyait, voulait, préparait votre bonheur, que voulez-vous donc maintenant que Dieu fasse de plus, et ne serez-vous pas bien coupables si vous ne l’acceptez pas comme il vous l’offre? Dieu veut votre bonheur, il vous le prépare de toute éternité; n’accusez que vous, si vous ne l’obtenez pas.

Mais direz-vous, Dieu est bien loin de moi. Vous mentez, car Dieu dit lui- même: Appropinquans ego sum, et non Deus procul. (Jér. 23.23). Ce qui vous sépare de Dieu, ce sont vos péchés, mais vos péchés c’est vous qui les commettez, c’est donc encore votre faute: Nonne peccata vestra dividunt inter me et vos. (Isaïe, 59, 2). Donc vous êtes seul coupable.

O folie de l’indifférence! Transportez-vous, mes frères, dans une de ces maisons de l’indifférence, accumulez-y tout ce que les indifférents pour le ciel recherchent le plus, mettez-y les richesses, les honneurs, les plaisirs, les joies, les danses. C’était hier; qu’y a-t-il aujourd’hui? Voyez ces larmes, écoutez ces cris, que reste-t-il de tout cela? Le remords. Mais celui qui en jouissait? Venez, soulevez cette pierre sépulcrale, que voyez-vous? Un cercueil, des vers, un peu de poussière, quelques ossements, voilà pour le corps. Mais pour l’âme, où est sa demeure? Et qui peindra les flammes de l’enfer, le ver qui ne meurt pas? Qui peindra les supplices de l’éternité pour une vie d’indifférence?

Quelle différence entre un songe et la vie du monde? Oh, je vais vous l’apprendre. Un songe ne laisse rien après lui; la vie du monde, la vie d’indifférence a pour cortège une éternité et l’enfer.

Ah! qu’il est donc cruel le réveil de l’indifférent, alors que sortant de sa torpeur il voit succéder à l’illusion du songe qui le berçait dans sa coupable torpeur, il voit succéder l’affreuse réalité de la justice divine, et les vengeances éternelles!

Voyez, mon frère, à l’âge où vous êtes parvenu, il vous reste au plus cinquante ou soixante ans de vie; vous ne pouvez [le] nier. Qu’est-ce votre indifférence pour le salut? Si vous veniez à mourir, vous mériteriez l’enfer. Mais quoi! Cinquante, soixante [ans] seraient-ils trop pour expier sur la terre dans la pénitence une vie qui a mérité un supplice éternel au-delà du tombeau?

Songez sérieusement et tirez la conséquence.

Notes et post-scriptum