1844-1854

Informations générales
  • TD44.106
  • COMPASSION
  • Orig.ms. CQ 4; T.D. 44, pp. 106-107.
Informations détaillées
  • 1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 CROIX DE JESUS-CHRIST
    1 FEMMES
    1 MARIE
    1 MERE DE FAMILLE
    1 PECHE ORIGINEL
    1 SATAN
    2 ADAM
    2 EVE
  • 1844-1854
La lettre

Stabant juxta crucem Jesu mater ejus, et soror matris ejus, Maria Cleophae, et Maria Magdalenae.

Une mère au pied de la croix de son fils. Voilà le spectacle. Une mère au pied d’un gibet, quel est ce mystère?

Le ministère de la femme chrétienne. – Grandeur toute différente de ce que peut se la figurer l’esprit humain.

Au commencement des temps j’aperçois un arbre, un ange, une femme. La femme entraînée, et à sa suite les femmes ont été l’instrument du diable le plus redoutable pour perdre l’autre portion du genre humain. Les passions, les haines qu’elles ont excitées.

Toujours le désir d’écouter les hommages. Eritis sicut Dei. Châtiment infligé à la femme. Dans l’adoration de la raison Satan se faisait adorer à travers la femme, et c’était le dernier châtiment que Dieu pût vous infliger, mes dames, que d’aller prendre parmi vous l’emblème de la demeure humaine poussée à son plus haut degré.

Mais vais-je ici vous insulter? A Dieu ne plaise! Mais j’ai à dire de vous des choses si grandes, si hautes, si divines, que j’avais besoin de vous montrer ce que vous étiez par nature, afin que vous ne puissiez tirer vanité de ce que la grâce a opéré en vous et par vous de merveilles.

Je vous ai montré l’arbre de la science du bien et du mal. Venez et contemplez sur le Calvaire l’être qui porte l’éternité [= éternelle] vérité, le Verbe de Dieu fait chair. Au pied de cet arbre est une femme, à qui un ange avait aussi parlé pour lui annoncer les mystères les plus hauts. Elle aussi avait répondu, mais pour s’abaisser, s’anéantir, obéir et croire.

A quelques jours de là on lui avait annoncé qu’un glaive percerait son âme, elle avait accepté la douleur. Et maintenant la voilà aux pieds de son fils. Qu’est-ce que ce mystère? Marie est le représentant de l’humanité. La volonté d’Adam a perdu le monde, la volonté de Marie le sauve. Sans doute le nouvel Adam suffisait, mais il fallait une volonté purement humaine, la volonté de Marie. Elle est là donc debout. Elle a donné son adhésion au moment de l’incarnation, elle la renouvelle en ce moment si terrible. Et, de plus, il convient qu’elle soit là. N’est-ce pas la source de ce sang par qui le monde sera sauvé? Car Marie est devenue l’aide de Dieu, elle lui fournit le sang dont il sauvera le monde. Alors elle est proclamée reine de tous les saints, puisque toute sainteté découle du sang de Jésus.

Voilà cette aide que J.C. prend. La femme créée pour être l’aide de l’homme, [est] par le péché l’aide de Satan, et par la grâce affranchie de ce joug. Affranchie plus haut que l’homme, elle sera l’aide de Dieu. Comment cela? Déjà vous l’avez vu en Marie, mais il faut en approfondissant le mystère voir comme toute femme est l’aide de Dieu.

Marie reçoit l’annonce des douleurs que lui causera son fils. Tuam ipsius animam… Quelles douleurs que celles de Marie!

Vous tous qui souffrez, unissez vos douleurs à celles de Marie. Quelle est la douleur de Marie? Douleur de mère. Venez toutes, mères chrétiennes. Les angoisses que vous éprouvez, les regrets qu’ils vous causent. Unissez-vous à Marie [pour] les donner à Dieu, les donner par la mort par [phrase inachevée].

J.-C. vous appelle en aide à le soigner dans la personne des pauvres, à le laver dans la personne des enfants, à le soutenir dans la personne des mourants. Mais là où la femme chrétienne se montre la plus grande, c’est surtout dans le ministère qui convient le mieux, c’est la prière.

Notes et post-scriptum