Informations générales
  • TD44.283
  • LA CROIX
  • Orig.ms. CQ 206; T.D. 44, pp. 283-284.
Informations détaillées
  • 1 AUGUSTIN
    1 BONHEUR
    1 CROIX DE JESUS-CHRIST
    1 CROIX DU CHRETIEN
    1 PORTEMENT DE LA CROIX PAR LE CHRETIEN
La lettre

Et bajulans sibi crucem, exivit ad eum qui dicitur Calvariae locum. s. Jean.

Voilà Jésus en face de sa croix; on la lui place sur les épaules.

La croix: symbole de la vie, force du chrétien, gage de son bonheur.

I. [Symbole de la vie.]

Quel est le jeune homme, à qui la vie ne semble pas dorée? Que de projets! Interrogez ceux qui ont fourni leur carrière. Risum reputavi errorem: et gaudio dixi: Quid frustra deciperis? – Multis repletur miseriis. – Vapor ad modicum. – Le désenchantement suit le dégoût.

Le chrétien a d’autres idées. La croix est son symbole, il sait qu’il faut souffrir. Mais la croix est un symbole divin. Tout pour lui s’explique par la croix. La croix est un flambeau. Il n’a pas d’illusion, il n’a pas de découragement.

Science de la croix. Que viennent les épreuves, qu’importe!

Donc voulez-vous ne pas vous tromper, étudiez la croix, soulevez le voile de ses mystères. Là est la vérité. Quand la vérité la mit sur ses épaules il y eut un échange: elle devint lumineuse, tandis que la vérité s’obscurcissait.

II. Force.

Oui, force immense. Toute créature gémit.

Mais on fuit la douleur! Non seulement le chrétien sait par la croix qu’il faut souffrir et pourquoi il faut souffrir, il trouve dans la croix la force de souffrir.

Mais porter sa croix est chose honteuse! Oui, si Jésus-Christ n’avait pas mis dans la croix la puissance qui terrasse l’orgueil.

Mais la doctrine de la croix est absurde! Oui, si l’auteur et le consommateur de la foi n’avait pas donné, avec la lumière à votre oeil, la force d’en accepter les rayons.

Mais se courber sous la croix est trop douloureux! oui, [si] Jésus-Christ n’avait pas mis dans la croix la force qui subjugue les sens. L’orgueil, la raison, les sens, le monde, tout est vaincu par la croix et voilà sa puissance.

III. Gage de bonheur.

Quoi de plus insensé que la croix? Mais qui l’accepte? Un Dieu, sans doute pour nous condamner, mais aussi pour nous relever et nous prouver son amour. Un Dieu portant la croix, et nous ne la porterons pas! « Je l’ai portée, portez-la donc, car voye où elle conduit. Au Calvaire, et du Calvaire au ciel. Ubi praecursor pro nobis introivit Jesus.

Qui, proposito sibi gaudio, sustinuit crucem, confusione contempta. Il n’est permis de nuire qu’aux hommes qui n’ont pas le signe de Dieu sur leurs fronts: nisi tantum hominibus, qui non habent signum Dei vivi in frontibus suis.

A ligno nolito recedere, per quod possitis non transire. S. Augustin.

Notes et post-scriptum