COURS d’INTRODUCTION à l’ETUDE de l’HISTOIRE ECCLESIASTIQUE.

Informations générales
  • TD45.207
  • COURS d'INTRODUCTION à l'ETUDE de l'HISTOIRE ECCLESIASTIQUE.
  • TROISIEME LECON. Jésus-Christ Fondateur de l'Eglise.
  • Orig.ms. CR 148; T.D. 45, pp. 207-210.
Informations détaillées
  • 1 EGLISE
    1 JESUS-CHRIST
    1 PECHE
    1 REDEMPTION
    1 SACERDOCE DE JESUS-CHRIST
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 MELCHISEDECH
  • Conférences universitaires
  • Hiver 1875-1876 (1).
  • Nîmes
La lettre

Personne ne peut établir un autre fondement que celui qui a été choisi, J.-C. Fundamentum enim aliud nemo potest ponere, praeter id quod positum est, quod est Jesus Christus [I Corinth. 3-11]. Telle est la base de l’Eglise affirmée par le Saint-Esprit sous la plume de saint Paul.

Après quarante siècles de préparation, le fondement de cet édifice est posé, et c’est Jésus-Christ Lui-même. Si nous voulons comprendre quelque chose à l’Eglise, étudions-la dans son assise divine, dans le Dieu fait homme.

1° Jésus-Christ se présente à nous comme réparateur du péché. Le péché a chassé nos parents du Paradis terrestre, a brisé dans la révolte du premier homme cet enchaînement admirable des êtres intelligents descendant jusqu’aux êtres les plus rapprochés du néant. Pour réparer ce désordre, il faut un Dieu; C’est par Jésus-Christ que le monde a été créé, c’est par Jésus-Christ qu’il faut qu’il soit réparé. Jésus-Christ se fait homme, et ce que l’homme dans son orgueil a défait, Jésus-Christ dans son humilité le refera; Tout sera restauré en Jésus-Christ: Instaurare omnia in Christo! [Ephes. 1-10]. Et comment? Pacificans per sanguinem crucis ejus, sive quae in terris, sive quae in coelis sunt in ipso. [Col. 1-20]. Ce travail commence à Nazareth, à l’Incarnation, et se poursuit à travers les âges. C’est cette étude de réparation qui est un des plus magnifiques points de vue de l’Eglise.

2° Jésus-Christ est le commencement et la fin de toutes choses.

In principio erat Verbum. [Joan. 1-1]. Par lui toute créature commence; Par lui toute créature a sa fin: Ego sum alpha et omega, principium et finis. [Apoc. 1-8]. Jésus-Christ, Dieu engendré avant le temps, crée le monde par sa puissance et sa sagesse qui n’est autre que Lui-même; Christum Dei virtutem et Dei sapientiam. [I Corinth. 1-24]. Il est le centre de toutes choses, Il se place entre le ciel et la terre: Unus et mediator Dei et hominum, homo Christus Jesus. [I Tim. 2-5].

C’est là où il faut le contempler, dans la place qu’Il prend entre le ciel et la terre: Unus mediator homo.

Jésus-Christ relevait la création en se plaçant entre les êtres matériels et les anges. Ici, nouveau mystère, Il se place entre les hommes et Dieu! C’est la création toute entière qu’Il sanctifie. Des docteurs ont affirmé que Jésus-Christ se serait fait homme, quand même l’homme n’eût pas péché. L’Eglise en déclarant saint François de Sales docteur, autorisa cette idée repoussée, il est vrai, par d’autres. Quoi qu’il en soit, le péché de l’homme prévu de toute éternité, avait de toute éternité son réparateur arrêté dans les décrets de la justice divine; Et c’est ce qui montre un nouveau caractère de Jésus-Christ: Son sacerdoce.

3° Jésus-Christ Prêtre.

Juravit Dominus , et non poenitebit eum, tu es sacerdos in aeternum secundum ordinem Melchisedech. [Psal. 109-4]. Le sacerdoce de Jésus-Christ commencé par les sacrifices des Patriarches et de Moyse, accompli sur la croix et poursuivi à travers les temps!

Pourquoi cet agneau immolé dès l’origine du monde? Pourquoi la nécessité de ce sang? Sine sanguinis effusione non fit remissio. [Hebr. 9-22]. Pourquoi ce sacrifice de l’aurore au couchant? Ab ortu enim solis usque ad occasum, magnum est nomen meum in gentibus; et in omni loco sacrificatur et offertur nomini meo oblatio munda. [Mala. 1-11]. Qu’est-ce que ce sacrifice sinon l’Eucharistie, dont l’universalité et la perpétuité se transforment en preuves de la divinité de la religion qui le possède?

4° Jésus-Christ donnant la sainteté.

Ce travail perpétuel d’enfantement des saints est un des plus admirables privilèges de l’Eglise. Quelle perpétuité! Quelle variété! Et tout cela remonte à Jésus-Christ, qui se reproduit dans les saints sous mille formes toujours nouvelles, jamais épuisées!

5° Perpétuité de l’Eglise.

Christus heri et hodie: ipse et in saecula. [Hebr. 13-8]. Il en est de même de l’Eglise. Ecce ego vobiscum sum omnibus diebus usque ad consummationem saeculi. [Matt. 28-20]. Et pendant tous ces siècles, l’histoire de l’Eglise n’est que l’histoire de Jésus-Christ!

Il naît dans une étable, des anges Lui envoient des bergers pour l’adorer. L’humiliation est suivie de la gloire: Les mages viennent. Bientôt Il est obligé de fuir. La gloire est suivie des humiliations. Il travaille des mains: exemple d’humilité donné à son Eglise. Il fait des miracles, on les lui reproche. Il attire les foules, on s’en scandalise, on complote sa mort, Il est mis en croix, Il ressuscite le troisième jour.

Son Eglise est fondée, mais quelles persécutions de toutes sortes n’est-elle pas exposée à subir! Mais elle ressuscite au milieu de tous les périls.

Jésus-Christ vit dans son Eglise, et son Eglise partage ses destinées.

5° Jésus-Christ donne la gloire.

Jésus-Christ est venu pour nous ouvrir les portes du ciel à la fin des temps. Après l’Eglise qui combat, l’Eglise qui triomphe! Et c’est toujours Jésus-Christ!

Les nations auront part à sa gloire: Gentes esse concorporales.

Le triage se fait. Les morts ressuscitent, – L’abîme est ouvert, – Satan et les siens y sont précipités.

Jésus-Christ et les siens entrent dans le triomphe!

Jésus-Christ donne à son Eglise triomphante une éternité de bonheur!

Notes et post-scriptum
1. Voir D00675 note.