[Huit conférences données à Saint-Charles de Nîmes, décembre 1868]

Informations générales
  • TD45.218
  • [Huit conférences données à Saint-Charles de Nîmes, décembre 1868]
  • I - DIEU.
  • Orig.ms. CR 151; T.D. 45, pp. 218-220.
Informations détaillées
  • 1 ATHEISME
    1 CATHOLIQUE
    1 DIEU
    1 DROITS DE DIEU
  • Hommes de Nîmes
  • 9-19 décembre 1868
La lettre

Custos, quid de nocte?

Question faite au prophète, – Question au sacerdoce.

Ruines, – trônes renversés, – révolution, – enfer, Dieu nié, – voilà ce que je vois, – puis le néant.

Etablissons que la négation de Dieu veut une réparation, car:

1° Quelles [sont] les conséquences de cette négation?

2° Quels [sont nos] devoirs en face de cette négation?

1. Conséquences de la négation de Dieu.

Quelles conséquences? Point de Dieu, point de vérité. – Point de Dieu, point de morale. – Point de Dieu, point de droit. – Point de Dieu, point de loi. – Point de loi, point de société, l’état sauvage.

On parle de la libre-pensée pour arriver à la morale indépendante; avec la morale indépendante, plus de famille; – des bêtes qui s’accouplent! Les Bestialitaires.

Ne dites pas, c’est exagéré. Cela se voit, cela se dit. Pourquoi cela se dit-il? Pourquoi le laisse-t-on dire? Il y a des moments où Dieu prend en mains sa cause, et alors il se passe des choses terribles.

Or je ne suis ni prophète, ni fils de prophète, mais on a attaqué Dieu, il faut qu’Il soit vengé.

Mais quoi les catholiques n’ont-ils rien à faire, et quels sont leurs devoirs? C’est ce qu’il faut examiner.

2. Devoirs des catholiques de défendre les droits de Dieu.

1° Par l’affirmation. – 2° Par l’action.

1°) Par l’affirmation. – Entendons bien du premier coup. Nous ne sommes pas des hommes d’opposition.

Nous sommes les représentants du principe d’autorité. Qui ne reconnaît pas de principe, n’est pas catholique. Nous ne sommes pas des hommes de coalition. Quae enim participatio [justitiae cum iniquitate? aut quae societas] lucis ad tenebras? [Quae autem conventio] Christi ad Belial? [2 Corinth. 6-14].

Entre hommes de principes communs la coalition est possible, autrement à nos yeux elle est immorale.

Ce que nous avons à faire c’est d’affirmer les droits de Dieu. Comme hommes nous sommes ses créatures, et non pas les enfants de singes. Comme chrétiens, nous sommes baptisés, nous appartenons à Jésus-Christ, et pour le dire en passant, je ne considère guère comme chrétiens que les catholiques. Et je tiens à dire tout de suite pourquoi. Les Protestants restés chrétiens deviennent une si petite minorité, qu’il n’y a plus à s’en occuper, et pour mon compte je ne m’en occuperai plus.

Comme catholiques, seuls, nous conservons les principes de la société dont Dieu est la base. Mais il faut non seulement affirmer, il faut agir. Comment agir? Ah! je touche à des charbons ardents. Eh bien, il faut mêler la pensée catholique à tout ce qui peut en être vivifié. Pas d’opposition, pas de coalition, mais sachons affirmer, sachons agir, sur tout ce qu’il est permis de faire.

Dans les entretiens suivants, nous traiterons les sujets spéciaux de ces devoirs. Ainsi la question démocratique que j’aborderai demain, nous fournira, je l’espère, quelques horizons intéressants.

Mais pour me faire comprendre, à qui donc veux-je m’adresser? A la race de ces catholiques nîmois qui ont tant fait, parce qu’ils étaient catholiques!

Notes et post-scriptum