- TD45.343
- SERMONS PRECHES A ALAIS, 1861.
- [I] - Du DOUTE.
- Orig.ms. CR 210; T.D. 45, pp. 343-345.
- 1 AUGUSTIN
1 AVARICE
1 DOUTE
1 INDIFFERENCE
1 MAUVAISES LECTURES
1 PASSIONS
2 MARIE-MADELEINE, SAINTE
2 PILATE
2 VERONIQUE, SAINTE - 15-22 décembre 1861
- Cathédrale d'Alais
Modicae fidei, quare dubitasti? [Matt. 14-31].
Saint Pierre et Jésus sur les eaux.
Il y a un doute théorique que je ne veux pas examiner: la foi s’éteint, on se trouve dans les ténèbres.
Mais il y a un doute d’engourdissement; – On ne se sent pas le courage de faire un effort, on doute. C’est ce doute que je viens attaquer en vous indiquant les causes que je trouve dans votre âme.
J’en vois quatre principales: – 1° L’Indifférence.
– 2° Les Passions.
– 3° L’Intérêt.
– 4° Les Influences.
1. L’Indifférence.
Il faut du bois à la flamme, de l’huile à la lampe, un aliment au besoin que l’âme a de la vérité.
Et pour cela il faut faire un effort. Or tandis que tout s’agite dans le monde, un des signes les plus funestes de tous c’est l’engourdissement des bons. On doute s’il est nécessaire d’agir. Je ne sais quelle paresse s’empare de l’âme, on laisse engourdir l’esprit de foi, l’esprit des apôtres, de nos aïeux les martyrs! On se réfugie derrière la tolérance! La tolérance de quoi? La tolérance de l’erreur, la tolérance du mal. A force de respect pour la conscience des autres, on finit par en avoir peu pour la sienne. Maledictus qui facit opus Dei fraudulenter [Jerem. 48-10].
Oui, vous avez la foi, mais endormie et cet engourdissement altère l’anathème de Dieu.
Et toutefois, je viens vous réveiller. Hora est iam nos de somno surgere [Rom. 13-11].
2. Les Passions.
Laissez-moi pénétrer dans votre coeur. Vous avez reçu une éducation chrétienne, au moins celle de votre mère, et pourtant je ne sais quelles objections se dressent devant vous! Depuis quand doutez-vous? Depuis l’âge de dix-huit, vingt, vingt-cinq ans, depuis l’âge des passions je comprends! La vérité vous gênait, vous avez laissé la fumée du désordre obscurcir son flambeau. Votre coeur est subjugué par les choses d’ici-bas.
Il y a en vous des combas, des tempêtes, ah! je vous plains! Oh! si je pouvais vous donner la passion de la vérité si insultée! Mon Sauveur Jésus! rien ne me touche comme le spectacle de la Véronique et de Madeleine; c’est le propre des femmes d’avoir du courage, quand celui des hommes vient à défaillir! Eh bien, elle essuyait votre visage couvert de votre sang, de vos sueurs, et des crachats de vos bourreaux. Mon Dieu aujourd’hui où vous êtes tant insulté dans votre Eglise, je voudrais faire de mon âme un voile respectueux et empreindre votre vérité en moi, par l’amour de vos opprobres mêmes.
3. L’Intérêt.
Les affaires – l’agent – l’ambition – la maladie du jour, plus de principes.
Pilate, c’est l’industriel au milieu de ses machines. Pilat c’est le négociant dans ses combinaisons.
Pilate, c’est l’ambitieux de toute espèce d’intérêt. L’Intérêt! A-t-on le temps de penser au ciel et à la vérité qui l’habite?
Ah! Qui dira ce qu’éteint en l’homme l’intérêt? Il éteint le dévouement, pour mettre en place la prudence.
4. Les Influences.
Influences des lectures: Romans, journaux, livres philosophiques.
Influences des conversations.
Influences des exemples.
Tout cela est de la faiblesse, du respect humain.
Ce n’est pas à vous à recevoir d’influence, mais à la communiquer. Vous ne connaissez pas votre dignité par la foi. C’est une grande chose, dit Saint Augustin, que l’homme créé à l’image de Dieu; C’est une plus grande chose que l’homme réparé! Voilà votre travail par la connaissance de la vérité.