SERMONS PRECHES A ALAIS, 1861.

Informations générales
  • TD45.353
  • SERMONS PRECHES A ALAIS, 1861.
  • [VI] - Pensée de la MORT.
  • Orig.ms. CR 215; T.D. 45, pp. 353-354.
Informations détaillées
  • 1 AUGUSTIN
    1 DETACHEMENT
    1 MORT
    1 SOUFFRANCE
  • 15-22 décembre 1861
  • Cathédrale d'Alais
La lettre

Il m’est impossible de traverser cette octave des morts(1), sans fixer votre esprit sur ce sujet lugubre. Représentez-vous tous ceux qui ont passé par cette chapelle. Il y a quarante ans qu’elle est bâtie, si nous y entassons les religieuses, les élèves, les parents qui y ont prié et qui ne sont plus, les cercueils s’élèveraient jusqu’au plafond. Que sont devenus tous ces corps? Que sont devenues toutes ces âmes? Les corps subissent le châtiment de la corruption. Les âmes se présentent en trois catégories: Le ciel, le purgatoire et l’enfer.

Un jour vous mourrez; Un jour votre corps pourrira et votre âme sera jugée. Or il est bon de penser à ce mystère effrayant, et si comme on le dit, la pensée de la mort est une pensée amère, elle est aussi une pensée utile.

Voyons trois faits dans la mort: La souffrance, La séparation, L’humiliation.

1. La Souffrance.

Qui meurt sans souffrir? J’aperçois bien quelques morts subites; ce sont les plus effrayantes. Mais qui passe sa vie sans quelque souffrance? C’est l’apprentissage de la mort. Or si nous sommes éclairés par les pensées de la foi, nous devons accepter cette souffrance comme nous devons accepter la mort. Mais écoutez ce que dit Saint Augustin: Mori nolle fidelibus non consilium est ut proficiant, sed indicium est quod parum proficiunt [S. August.]. Je dis la même chose de la souffrance; Ne vouloir pas souffrir est une preuve de peu de progrès. Et pourquoi vouloir souffrir? Pour expier le péché. Carni peccati debita mors est. La mort est due à la chair de péché, et dès lors la mortification. Que faites-vous quand vous vous mortifiez? Vous acceptez la peine des péchés, mais vous l’acceptez volontairement. Il ne vous est jamais permis de vous donner la mort, il vous est permis de vous mortifier. Mais là encore, il peut y avoir une manifestation d’amour!

Comment la mort éternelle a-t-elle été détruite? Par la mort douloureuse de Jésus-Christ. De même la douleur, volontairement acceptée, nous unit aux souffrances du Sauveur, nous prépare à entrer dans les mystères de sa mort.

2. La Séparation.

Saint Augustin commente ce passage: Fortis est ut mors dilectio. Il ajoute: Hac dilectione fit ut in isto corruptibili corpore constituti, moriamur huic saeculo, et vita nostra abscondatur cum Christo in Deo. Immo ipsa dilectio est mors nostra saeculo et vita cum Deo. Je retourne la proposition: Notre amour du monde est notre mort à Dieu et notre vie au monde.

Voyez donc où vous en êtes. A quoi vivez-vous? A quoi mourez-vous? Ah! Il faudra se séparer un jour de tout! De quoi vous séparez-vous aujourd’hui?

3. L’Humiliation.

Voilà que votre dernier soupir est rendu. Que reste-t-il? Pulvis es et in pulverem reverteris.

Les humiliations de la mort.

Notes et post-scriptum
1. Ce sermon doit donc avoir été prononcé dans les premiers jours d'un mois de novembre et n'appartient pas à cette série.