INSTRUCTIONS ET NOTES SUR L’EGLISE

• TD46.020
• INSTRUCTIONS ET NOTES SUR L'EGLISE
• [Notes d'] Instructions à propos de l'encyclique et du Syllabus
• Orig.ms. CR 247-253; T.D. 46, pp. 20-24.

• 1 ACTES PONTIFICAUX
  1 CIEL
  1 ENCYCLIQUE
  1 ENFER
  1 LOI DIVINE
  1 ORDRE SURNATUREL
  1 PAPE
  1 PREDICATION
  1 REVOLUTION ADVERSAIRE
  1 ROI DIVIN
  1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
  1 SOCIETES SECRETES
  2 PHILIPS
  2 PIE VII
• Vers 1865

V. Sanction de la loi de Jésus-Christ(1).

Jésus-Christ est roi. Il a un enseignement, des lois. Il a des sujets, les consciences.

Quelle est la sanction de la loi? La promesse du ciel, la menace de l’enfer.

1. La promesse du ciel.

Mais avant, expliquons-nous. Il faut que cette promesse ne soit pas livrée à de philosophiques méditations, il faut que les consciences soient éclairées, instruites. Qui les éclairera, sinon l’Eglise; sans quoi les promesses changent et les menaces aussi, tout ira à la dérive.

La promesse du ciel? Mais il faut un coeur affranchi du péché pour désirer le ciel, il faut une foi vive, ardente. Alors la pensée du ciel fait faire des prodiges comme aux martyrs de Sébaste, elle en fait faire de plus grands encore à la mère de l’un d’eux, à saint Barulas et à sa mère aussi.

Mais pour être capable de ces sacrifices, il faut le coeur pur. Nous ne comprenons pas. Eh bien, à très peu d’exceptions près, savez-vous ce que cela prouve: 1° que vous êtes loin d’être des anges; 2° la beauté de la loi chrétienne qui ne fait sentir son enthousiasme qu’aux âmes évangéliques. Voyez donc où sont les saintes aspirations, les progrès de la terre. Voyez où est la grandeur, le sacrifice, le dévouement. Voyez quel mépris des obstacles terrestres. Faites des lois contre les martyrs, et dites ce que ces lois sont en face de la loi de Dieu, quand avec ses prescriptions elle ajoute l’espérance éternelle.

2. Seconde sanction, l’enfer.

Nous voici dans un autre ordre. Vous avez peu d’intelligence des choses divines, vous avez l’intelligence du feu. Vous frémissez d’horreur à la vue de ces parlements qui déchiquetaient les condamnés. Eh bien, que dites-vous de l’enfer? Quis ex vobis poterit habitare cum igne devorante? Voilà ce qui faisait fuir au désert les Antoine, les Hilarion.

Mais: l’Eglise catholique retient seule cette doctrine, voyez ce qu’en a fait le protestantisme.

2° Que seront toutes les sanctions terrestres, si vous avez la foi, auprès de celle-là?

Replacez le problème: le royaume de Jésus-Christ avec ses lois, les royaumes humains avec leurs lois. Il y a doute qui l’emportera. Sera-ce le royaume de la terre qui ne peut opposer que des gendarmes ou des bourreaux, ou le royaume du ciel qui parle au nom de Jésus-Christ, roi des consciences, à la conscience au nom de la menace de l’enfer?

Un vieux procureur général dit que les consciences sont troublées, qu’il faut par des lois les punir. – Votre loi sera-t-elle en harmonie avec la loi des consciences? C’est bien, vous fléchirez le genou devant Jésus-Christ et nous vous en bénirons. Ou bien vous ferez des lois contre la loi des consciences, et votre loi sera nulle, nous serons obligés de vous dire: Oportet obedire Deo magis quam hominibus.

VI. Jésus-Christ nous introduisant dans l’ordre surnaturel.

Il ne faut pas oublier que si Jésus-Christ est roi, il est Dieu, et Dieu de toute éternité. Il n’a voulu se faire homme et devenir roi que pour nous rendre participants de sa divinité, ut nos divinitatis suae tribueret esse participes. – Promissum Spiritum Sanctum in filios adoptionis effudit.

Voilà tout l’ordre surnaturel, être les enfants de Dieu par le Saint-Esprit, être participants de la divinité.

Abîme immense entre Dieu et l’homme. Dieu est-il obligé de le combler? Non. Lui est-il possible de le combler? Pourquoi pas? L’a-t-il comblé? C’est la foi catholique. Mais en le comblant a-t-il le droit d’imposer des conditions? Evidemment. J’en vois trois principales:

1° La prédication pour éclairer l’intelligence.

2° Les sacrements pour fortifier les volontés.

3° Le sacerdoce pour continuer sur la terre la société, prélude de sa société du ciel.

Qui dira que Jésus-Christ ne peut pas faire prêcher d’une manière infaillible, prendre des moyens extérieurs de communiquer sa grâce, constituer des représentants de son pouvoir?

L’orgueil de l’intelligence se révolte, la fureur des passions s’irrite, l’indépendance de la volonté se soulève devant le triple joug de la volonté, des sacrements, du sacerdoce. C’est à prendre ou à laisser. Seulement voyez deux faits: ce qui se passe autour de vous, ce qui se passe en vous. Ce qui se passe autour de vous peut vous annoncer des tempêtes. Ce qui se passe autour de [= en] vous doit faire trembler plus encore.

Je me contente de vous dire: voulez-vous être enfants de Dieu? Voulez-vous être participants de sa divinité? Voulez-vous le ciel? Eh bien, acceptez l’ordre surnaturel, acceptez les moyens de transformation que vous offre Jésus-Christ.

Non sunt condignae passiones hujus temporis ad futuram gloriam quae revelabitur in nobis.

VII. De la prédication.

Jésus-Christ a donné aux intelligences l’élément nécessaire, la vérité. Qu’est-ce que cette vérité? Le Credo – Exposé – Puis, il a choisi des hommes et leur a dit: Prêchez; euntes, docete.

Ces hommes sont partis in omnem terram, mais mal reçus; ils devaient l’être, car ils disaient des choses désagréables. Condamnation des passions, du plaisir, des richesses. Prédication de la vertu, des conseils, du sacrifice. C’est trop fort. Prêcher l’enfer, trop fort.

Mais voici la question: Dieu peut-il parler? En a-t-il le droit? A-t-il parlé? S’il a parlé, c’est divinement. Donc infaillible. Ceci est l’évangile. Euntes, docete. Ceci est de l’histoire, guerre inévitable de tous les condamnés.

Mais voyez que c’est beau! La vérité résistant sans cesse, luttant. Qui l’a fait résister? Qui la fait vivre, malgré les hommes? Spectacle admirable. Oui, il est bon que la vérité soit quelquefois dépouillée.

Malheur aux spoliateurs! Mais alors elle paraît plus forte. Dans tous les cas, si elle est divine, elle est infaillible. C’est donc le dernier tribunal.

Force de ce tribunal. Energie communiquée. Agrandissement de l’intelligence par ce tribunal.

XII. Du sacrifice(2).

Proposition 58. Aliae vires non sunt cognoscendae, nisi illae quae in materia positae sunt.

Doctrine du matérialisme.- Doctrine de l’égoïsme.

En face la morale, mais quelque chose de plus, le sacrifice.

Le sacrifice – Sans doute il y a un sacrifice des anges, mais laissons celui-là. Parlons du sacrifice tel que l’Eglise nous le représente.

Il repose sur l’idée de chute et de dégradation; 2° sur l’idée des droits de Dieu; 3° sur la réparation par Jésus-Christ; 4° sur la destruction de la victime; 5° sur l’imitation de l’oeuvre de Jésus-Christ.

XIV. Du Pape(3).

Les trois définitions de l’Eglise par Philips. Je prends les choses par un autre côté et je dis qu’il faut que le pouvoir dans l’Eglise soit infaillible, permanent, libre, universel.

Infaillible pour prêcher la vérité, pour promulguer les lois de la morale.

Permanent, et voilà pourquoi les conciles ne suffisent pas.

Libre et indépendant: c’est pourquoi il doit fixer [lui-même] ses limites, et s’il a besoin d’une situation temporelle, il a le droit de la défendre.

Universel, s’étendant aux rois et aux peuples.

XV. Sur les sociétés secrètes.

L’armée de Dieu, l’armée du diable. – Au ciel, sur la terre. Avant Jésus-Christ, l’armée du diable moins nécessaire. Le paganisme, les hérésies. Mais l’Eglise victorieuse avait les Ordres religieux, son armée.

Le diable voulut avoir son armée – Les sociétés secrètes – Les priscillianistes. – Les templiers. – Les francs-maçons. – les carbonari.

Que veulent-ils? – Passage de la bulle de Pie VII. Est-ce ce que nous voyons? Est-il permis d’y entrer? Non.

Divers degrés. Rangs inférieurs, les imbéciles. Rangs supérieurs, les pervers. Que faire? 1° les fuir; 2° les combattre; 3° ne s’y jamais laisser prendre. 4° s’engager dans les sociétés catholiques.

XVI. La révolution.

Royaume de Satan, Babylone.

Devise de la cité de Dieu: Factus est obediens.

Devise de la cité de Satan: Non serviam.

Trois négations: 1° négation de Jésus-Christ et de l’amour; 2° négation de l’ordre surnaturel et de l’espérance; 3° négation de l’Eglise et de la foi.