[Nécessité de l’association]

Informations générales
  • TD46.091
  • [Nécessité de l'association]
  • 1. Nécessité de former une association pour la défense de l'Eglise.
  • Orig.ms. CS 42; T.D. 46, pp. 91-92.
Informations détaillées
  • 1 ASSOCIATION
    1 DEFENSE DE L'EGLISE
    1 IDEES REVOLUTIONNAIRES
    1 SOCIETE
    2 ABEL
    2 ABRAHAM
    2 CAIN
    2 MICHEL, SAINT
    2 NOE
    3 FRANCE
    3 ROME
  • Carême 1871
  • Nîmes
La lettre

Je vous ai souvent parlé de la nécessité de défendre l’Eglise, je viens vous en parler plus en détail pendant le carême et vous engager non seulement à vous en occuper, mais à inviter ceux que vous croiriez capables de s’y mettre, de s’en occuper avec nous. Mes instructions pendant ce carême auront ce but et j’espère, à force d’explications, faire pénétrer cette pensée dans vos esprits.

Aujourd’hui je vous parlerai de la néessité d’une semblable association.

Les sociétés modernes ne sont plus chrétiennes dans leurs institutions. Voyez les lois. Quelle négation constante de Dieu! Quelle suppression des droits de l’Eglise! Mais pourquoi cela? Parce que les moeurs ne sont plus chrétiennes. Le christianisme dit pénitence, aumône, charité, les sociétés modernes disent bien-être, plaisir, égoïsme.

Et pourquoi cette dégradation? Parce que les vérités ont été diminuées parmi les enfants des hommes. Depuis le commencement, sans doute, il y a lutte: Caïn et Abel; Noé est obligé de se réfugier dans l’arche, Abraham de quitter son pays. Mais au milieu de tout [cela], Dieu se choisit les siens, son peuple au milieu du paganisme.

Mais pourtant que faire, quand tout est pulvérisé, le chef insulté, l’ennemi vainqueur, – et je ne parle pas des Prussiens – que faire? Faire comme Israël au temps des Juges, crier vers le Seigneur, s’entendre, s’associer, lutter. Que de fois Dieu n’a-t-il pas sauvé son peuple? Or pour m’arrêter à Rome et à la France, la fille aînée de Rome, sommes-nous assez humiliés? Oui, sans doute. Mais dans cette humiliation ne vois-je pas un signe d’espérance? J’en vois de très grands.

1° L’affranchissment de l’esprit révolutionnaire;

2° La débâcle des fameux principes de 1789;

3° La possibilité de briser le joug du césarisme.

On peut voir où l’on va avec l’amour du bien-être, de la débauche, avec la perte de l’espérance surnaturelle, avec la destruction des vertus chrétiennes. On sent que si le pouvoir n’a pas l’intelligence de venir en aide à l’Eglise, pourtant l’Eglise jouit de la liberté commune. C’est de cette liberté qu’il faut profiter, tout en la laissant pour ce qu’elle vaut, et il faut en profiter pour assurer à l’Eglise le droit d’enseigner, le droit de s’associer, le droit de posséder. Il faut la faire revenir dans les intelligences, dans les moeurs, dans les institutions.

Pour cela il faut plus que des efforts individuels, il faut des efforts collectifs. Recommençons contre Satan et ses anges la lutte de Michel et de ses anges. Comme Michel répétons: Qui est comme Dieu? Et comme l’armée céleste unie, compacte, nous triompherons.

Il faut s’associer:

1° Parce que les sociétés modernes ne sont plus chrétiennes;

2° Parce qu’au milieu des malheurs publics on peut entrevoir de grands signes d’espérance;

3° Parce qu’il est urgent de profiter de la liberté que les circonstances nous donnent.

Notes et post-scriptum