[Nécessité de l’association]

Informations générales
  • TD46.094
  • [Nécessité de l'association]
  • 8. *Restauration d'une société chrétienne*.
  • Orig.ms. CS 44; T.D. 46, pp. 94-95.
Informations détaillées
  • 1 FRANCHEMENT CATHOLIQUES
    1 LIBERALISME
    1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SOCIETE
  • Carême 1871
  • Nîmes
La lettre

Si quelque chose est évident, c’est: 1° le mouvement de la révolution vers l’abîme; 2° l’impossibilité des idées libérales à conjurer la catastrophe; 3° la nécessité pour les catholiques de travailler à reconstruire la société.

D’où je conclus à l’obligation: 1° de combattre la révolution; 2° de se séparer du libéralisme; 3° de se poser en catholiques purement et franchement.

1° Obligation de combattre la révolution.

Mais, me direz-vous, nous ne sommes pas révolutionnaires. Vous l’êtes par la violation de la loi de Dieu, par l’indépendance de vos idées, par votre facilité à lâcher le frein à vos passions, par votre respect humain, par votre peur de l’Eglise, par toutes les idées fausses que vous vous mettez dans la cervelle.

Eh bien, il faut lutter contre vous-même, il faut lutter publiquement contre la fureur révolutionnaire, contre l’imbécillité bourgeoise, contre le respect humain politique.

2° Obligation de se séparer du libéralisme.

Qu’est-ce que le libéralisme? C’est l’exclusion de toute idée chrétienne du monde social et politique. Les révolutionnaires disent: le catholicisme est faux. Les libéraux disent: il est possible qu’il soit vrai, il est possible qu’il soit faux. Les catholiques libéraux disent: nous croyons que le catholicisme est vrai, mais au point de vue politique il est plus prudent que nous n’en parlions pas, et quoique nous le croyons vrai, nous ferons non pas comme s’il était faux, mais comme s’il n’existait pas.

Erreur profonde. Avant Jésus-Christ les sociétés existaient sans l’élément chrétien. Depuis Jésus-Christ, de même que l’eucharistie ne conserve que les apparences [du pain], de même que dans le mariage le sacrement absorbe le contrat, de même l’élément chrétien ne peut disparaître sans d’affreuses perturbations.

Eh bien, ces hommes sans s’en douter donnent la main à la révolution. Il faut donc absolument se séparer d’eux et affirmer la vérité catholique au point de vue social.

Honte de la proclamation du gouvernement qui par là est frappé d’impuissance, sinon de malédiction.

3° Obligation de se poser en catholiques dans toute l’étendue du mot.

Si la vérité est le principe de la vraie liberté, pour avoir la vraie liberté il faut avoir la vérité. Et plus nous aurons de vérité, plus nous aurons de liberté. Or la plénitude de la vérité se trouvant uniquement dans le sein de l’Eglise catholique, c’est dans l’Eglise catholique aussi que se trouve la vraie liberté. En effet, elle seule au-dessus des intérêts pose les principes éternels. D’où l’on peut hardiment conclure à la stupidité de ceux qui veulent de la liberté en dehors du catholicisme.

Mais ils parlent de principes nouveaux. – C’est comme si l’on voulait faire de nouvelles mathématiques. Mais à quoi se réduisent les principes nouveaux? Aux intérêts matériels. – Eh bien, il faut mettre Dieu dans la société, il faut y mettre Jésus-Christ, il faut y mettre l’Eglise.

Il faut y mettre Dieu, sa vérité et sa loi.

Il faut y mettre Jésus-Christ apportant une plus abondante lumière de vérité, une loi plus parfaite.

Il faut y mettre l’Eglise dépositaire de la vérité, interprète de la loi nouvelle.

Notes et post-scriptum