[Conférences aux hommes sur l’organisation des catholiques]

Informations générales
  • TD46.107
  • [Conférences aux hommes sur l'organisation des catholiques]
  • I. SUR L'ENSEIGNEMENT.
  • Orig.ms. CS 54; T.D. 46, p. 107.
Informations détaillées
  • 1 ENSEIGNEMENT
    1 ENSEIGNEMENT OFFICIEL
  • Hommes de Nîmes
  • Entre le 14 et le 21 janvier 1872
  • Cathédrale de Nîmes
La lettre

J’étudie avec angoisse le travail des esprits. Il est lent. J’aime à croire qu’il est profond. Pour y aider, j’ai cru [devoir] vous adresser quelques conférences. Or ce qui m’a frappé, c’est la guerre contre Dieu.

Je veux vous révéler le plan. J’aurai trois conférences cette semaine. Vous serez surpris de suivre le plan adopté. Je pourrais m’adresser à trois espèces d’auditeurs: les francs ennemis, les adversaires inintelligents, les catholiques. Pour abréger je ne parlerai qu’à ceux-là, sauf à leur montrer en passant les sophismes, l’imbécillité ou la haine très savante des autres.

La vérité catholique est la grande ennemie de la révolution. Il faut l’étouffer dans les intelligences par un enseignement impie. La franchise de l’impiété épouvanterait, on dit: nous ne nous occuperons pas de la religion.

Ceci d’abord est contraire à la foi catholique, à la notion du baptême et de ses effets. Ceci est contraire à la liberté. Ceci est contraire au bon sens. Qu’est le citoyen qui ne s’occupe pas du pouvoir, le soldat de ses chefs, le fils de son père? L’homme ne s’occupera pas de son auteur? Est-ce que les idées ne sont pas sous chaque mot de la langue, les faits et leur sens sous chaque fait de l’histoire?

Et quand vous parlez de l’enseignement gratuit, vous dites un mensonge; obligatoire, vous commettez un vol; laïque, dans votre pensée vous faites une impiété.

Voici la conspiration. On rendra impossibles les écoles catholiques, on forcera à envoyer aux écoles de l’Etat, on n’y parlera de Dieu que le moins possible, on y attaquera toutes les croyances. On avait autrefois la religion d’Etat, on aura aujourd’hui l’incrédulité et l’impiété de l’Etat.

Notes et post-scriptum