- TD46.135
- [Autres plans de sermons et de conférences]
- [L'économie chrétienne]
- Orig.ms. CS 76; T.D. 46, p. 135.
- 1 ECONOMIE
1 PAUVRETE
1 SOCIETE - 1854-1870
L’économie politique chrétienne repose sur les principes suivants:
1° L’homme est composé d’une âme et d’un corps. Les plus nobles besoins sont ceux de l’âme. Plus l’âme se développe, plus l’homme devient grand. Les dépenses morales doivent être préférées aux dépenses pour les sens.
2° Les anges n’ont pas de besoins. Les besoins de l’âme se réduisent à fort peu de choses. Moins une société a de besoins, plus elle est spirituelle. Plus elle en a, plus elle penche vers la matière.
3° Plus l’homme réfrène un de ses appétits, plus il [se] réserve pour les autres, en d’autres termes plus l’individu se dépouille, plus la société s’enrichit.
4° Il est bien entendu que l’individu qui se prive par paresse est en dehors de la question. La question est dans l’effort du travail et dans la privation volontaire des fruits du travail.
Plus on mange à la table des maîtres, moins il reste pour la table des domestiques, et si à l’une et à l’autre chacun mange tant qu’il peut, bientôt il ne restera plus rien. Mais comme ordinairement ce sont les maîtres qui commencent, s’ils sont goulus: 1° ils donnent un mauvais exemple; 2° ils ne laissent souvent que des os à ronger, et comme on a toujours appétit, il en résulte que les domestiques n’ont souvent rien à manger, affamés qu’ils sont pourtant par l’exemple des maîtres.
Voilà pourquoi dans les sociétés matérialistes, à côté de certains excès de luxe, se trouvent de grands excès de misère. Voilà la raison économique de la pauvreté chrétienne.