- TD46.151
- [Notes de sermons divers]
- [Le rationalisme]
- Orig.ms. CS 79; T.D. 46, pp. 151-153.
- 1 GRACE
1 RATIONALISME - 1844-1854
[1]. La grâce et le rationalisme.
La question du rationalisme a des rapports plus directs qu’on ne le pense avec celle de la grâce. Qu’est-ce que le rationalisme, sinon la raison humaine se déclarant capable de découvrir la vérité par ses seules forces. Or cela est impossible sans la grâce.
[1°] Distinction des vérités naturelles et surn[aturelles], mais il faut aussi observer que les vérités naturelles ne sont données qu’au milieu d’une foule d’erreurs, et dès que l’on part de la vérité absolue, il faut arriver à la vérité surnaturelle. Aucune question sérieuse ne peut être traitée si nous n’abordons pas cet ordre de vérités.
2° Ce que l’on pouvait autrefois devient plus difficile aujourd’hui. On était philosophe et théologien, parce qu’avant tout on était théologien. Aujourd’hui qu’on ne veut plus de théologie, il faut revenir à la philosophie païenne dont nous avons le dernier mot dans les oeuvres de Cicéron, l’impossibilité où est la raison humaine d’affirmer quoi que ce soit.
3° Influence de la grâce sur la philosophie chrétienne.
4° Le rationalisme détruit la grâce. La grâce détruit-elle la prière?
5° D’autre part, le monde surnaturel étant un et Dieu donné comme créant sans cesse pour faire arriver le monde à sa plus haute perfection, le dogme du fatalisme s’établit bien vite, et si le dogme du fatalisme s’établit, pourquoi murmurer contre ce qui existe? Il faut qu’il en soit ainsi, cela est un mal nécessaire. On peut faire aux hommes qui demandent si avec les seules forces de la raison on peut découvrir la vérité le même raisonnement qu’on faisait à ceux qui demandaient si l’on peut trouver un homme sans péché.
[2]. Questions à examiner [à propos du rationalisme].
1° Qu’est-ce que le rationalisme?
2° De quoi le rationalisme est-il fils?
3° Le protestantisme est-il forcé d’aboutir au rationalisme?
4° Quelle est la portée du rationalisme?
5° Le rationalisme qui a nié l’autorité de l’Eglise n’est-il pas conséquent en niant l’inspiration des Livres Saints?
6° Le rationalisme en niant l’inspiration des Livres Saints, et dès lors toute révélation, ne nie-t-il pas tout ordre surnaturel ou la grâce?
7° En attaquant la grâce et la révélation, le rationalisme ne rompt-il pas tout rapport certain entre l’homme et Dieu?
8° N’est-il pas important aujourd’hui plus que jamais d’établir, avec la nécessité de la révélation, le dogme de la grâce, où aboutit l’ordre des rapports et la distinction entre Dieu et l’homme, et où aboutit la question du panthéisme?
9° Comment procéder pour établir aux yeux des rationalistes le dogme de la grâce?
[Du rationalisme.]
Plusieurs questions se présentent dans celle du rationalisme.
1° L’homme peut-il par ses seules forces découvrir la vérité?
2° Le peut-il avec la Bible seule?
3° Quel secours lui est nécessaire?
4° Un secours extérieur d’instructeur seul suffit-il?
5° Le rationalisme n’attaque-t-il pas par sa base l’ordre surnaturel de la grâce?
6° Comment procéder avec un rationaliste pour lui prouver la nécessité: 1° d’une révélation; 2° d’une révélation vivante; 3° d’une grâce qui aide à accepter cette révélation?
7° Le rationalisme n’est-il pas le dernier mot du protestantisme?
8° Ne convient-il pas de prouver que du moment qu’on est protestant, il est impossible de n’être pas rationaliste?