[Notes et fragments de sermons et conférences]

Informations générales
  • TD46.265
  • [Notes et fragments de sermons et conférences]
  • [Textes divers sur l'Eglise.]
  • Orig.ms. CS 104; T.D. 46, pp. 265-267 et 270.
Informations détaillées
  • 1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 EGLISE
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 SALUT DES AMES
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 UNITE DE L'EGLISE
    2 BOSSUET
    2 CALVIN, JEAN
    2 IGNACE D'ANTIOCHE, SAINT
    2 JEAN CHRYSOSTOME, SAINT
    2 JEAN, SAINT
    2 JURIEU, PIERRE
    2 PLATON
    3 BOHEME
  • 1844-1854
La lettre

[1]. [Le droit d’enseigner de l’Eglise.]

Je veux considérer l’Eglise dans son droit d’enseigner. Pour enseigner, il faut qu’elle soit infaillible, il faut qu’elle soit visible, il faut qu’elle soit perpétuellement visible. Il faut qu’elle soit une dans son enseignement, perpétuelle dans son autorité.

Infaillibilité, visibilité, perpétuité, unité dans la vérité, perpétuité dans le développement. Ou elle ne l’a eu jamais, ou elle l’a eu toujours.

Profonde insulte faite par ceux qui parlent d’une Eglise nationale.

[2]. Eglise enseignante.

Comparaison entre s. Jean et les philosophes païens: les uns habiles, sages, instruits, puissants génies mais pauvres en doctrine, prêchant des absurdités, ayant recours à la magie; Jean pauvre, grossier, ignorant, mais sublime, mais assuré dans la prédication de la vérité. Voyez-le s’élever au-dessus de la terre, de la mer, du ciel, des anges, des archanges, des séraphins, pour aller plonger dans le sein de Dieu et saisir la vérité pour l’apporter aux hommes.

Quel crime que ceux que Jésus-Christ veut faire égaux aux anges fassent leurs efforts pour devenir les égaux des brutes! (s. Jean Chrysostome).

[3]. Eglise.

Vous êtes des pierres dans le temple du Père, préparées pour la construction de son édifice, élevées en l’air par le levier de J.-C., c’est-à-dire par sa croix, et qui sont mues par le Saint-Esprit (s. Ignace).

Selon s. Ignace, l’unité de l’Eglise est le moyen de l’union à Dieu.

Votre charité unanime est un hymne à J.-C., et chacun de vous y prend part, l’unanimité de vos sentiments recevant l’accord de Dieu forme comme une seule voix pour chanter avec J.-C. les louanges du Père.

Dans le mystère de l’Eglise les chrétiens sont unis à Jésus-Christ, comme dans l’incarnation la nature humaine est unie à la nature divine. De même que dans l’incarnation le Verbe s’est manifesté d’une manière visible, de même J.-C. dans l’Eglise se doit manifester d’une manière visible. D’où nécessité d’une Eglise visible. Le moyen visible, c’est l’évêque représentant J.-C. Personne ne méprise cet évêque visible, dit saint Ignace, sans mépriser l’invisible.

Selon saint Ignace, l’union avec J.-C. dans l’Eglise doit être non seulement invisible, mais visible, et l’union visible n’a lieu avec J.-C. que par l’évêque qui tient la place de Dieu.

J.-C. a reçu sur sa tête l’onction de la divinité, afin d’envoyer à l’Eglise le parfum de l’indéfectibilité, (s. Ignace); c’est-à-dire de même que J.-C. est Dieu, l’Eglise est indéfectible. Son infaillibilité a sa raison dans la divinité de J.-C. et dans son union avec un pareil chef.

[4]. Eglise enseignante.

Ceux qui ne sont pas avec l’Eglise sont seseque discentes, et numquam ad scientiam veritatis pervenientes.

Chacun peut errer, tous peuvent errer. Et cependant vous êtes sûrs, vous, de ne pas errer, quand vous avouez que vous avez pu changer d’avis.

Les protestants ont d’abord reconnu la nécessité d’une Eglise réellement existante et visible, qui ne fût pas comme la cité chimérique de Platon. L’Eglise de Bohême qui envoie des députés chercher des gens de sa foi [et] n’en trouve pas, n’ose pas se déclarer, à elle seule, la véritable Eglise et se déclare cependant membre de la véritable Eglise. Où était donc le corps de l’Eglise, dont l’Eglise de Bohême était membre?

Calvin affirme que la doctrine essentielle du catholicisme était entièrement oubliée dans l’Eglise. Comme aujourd’hui disent-ils qu’un catholique peut se sauver?

On ne dit jamais bien la première fois dans la Réforme. (Bossuet).

Jurieu appelle cruelle, inhumaine, barbare, opinion de bourreau, l’opinion de ceux qui veulent que les catholiques [soient] impuissants [à] se sauver dans leur Eglise. Jurieu avoue que non seulement on peut rester dans une Eglise corrompue, mais qu’on peut passer d’une Eglise vraie dans une Eglise fausse par voie de séduction, sans péril pour son salut, pourvu qu’on soit de bonne foi.

Les catholiques disent: Hors de l’Eglise, point de salut. Mais le catéchisme protestant ne dit-il pas: Hors de l’Eglise, il n’y a que damnation et que mort? Vous êtes forcés de voir l’erreur dès le berceau de l’Eglise, lorsque le sang de J.-C. sortait pour ainsi dire encore tout chaud, selon Bossuet.

Notes et post-scriptum