[Autres notes et fragments de sermons et de conférences]

Informations générales
  • TD46.316
  • [Autres notes et fragments de sermons et de conférences]
  • Finis legis Christus.
  • Orig.ms. CS 145; T.D. 46, pp. 316-317.
Informations détaillées
  • 1 JESUS-CHRIST
    1 LOI ANCIENNE
    2 PAUL, SAINT
  • 1838-1839
La lettre

Il est vrai, Jésus-Christ est la fin de la Loi. Et ces deux mots de saint Paul nous donnent l’explication des desseins de Dieu, nous font comprendre tout ce que la loi de Moïse avait de mystérieux, tout ce que les observances judaïques pouvaient avoir de choquant, tout ce que la conduite des patriarches pouvait avoir d’extraordinaire et de contraire en apparence à la loi même de Dieu.

Finis legis Christus. En méditant ces paroles nous entrons dans un monde plus élevé, nous découvrons pourquoi la terre a attendu si longtemps son libérateur, pourquoi il a fallu que la plénitude des temps fût arrivée, pour que les cieux répandissent leur rosée et que les nuées fissent pleuvoir le Juste.

Finis legis Christus. Oui, la loi donnée aux Juifs était une loi de crainte, et cette loi devait être donnée et peser de longs siècles comme un joug insupportable sur le front de ce peuple indocile, afin de faire mieux sentir toute la douceur du joug de Jésus-Christ.

Finis legis Christus. Pour le chrétien animé de la foi ces paroles déchirent le voile du Temple et lui montrent au fond du Saint des saints la majesté du Dieu vivant reposant sur l’arche d’alliance. O Dieu, quel spectacle! Je vois un peuple conduit au milieu des merveilles, du sein de l’esclavage, à travers les mers miraculeusement divisées pour leur [= lui] laisser un libre passage, s’avancer au milieu de vastes déserts, nourri dans un désert par une nourriture tombée des cieux, abreuvé d’une eau que la verge d’un homme avait fait couler du rocher aride, arriver enfin au pied d’une haute montagne. Et cette montagne se couvre d’une épaisse fumée, les éclairs sillonnent les nues, le tonnerre multiple roulant avec fracas ébranle la solitude, se mêle aux retentissements des trompettes célestes et porte l’effroi dans tous les coeurs. Un homme se détache de la multitude s’élève au sommet de la montagne, y demeure quarante jours et quarante nuits, enveloppé de la gloire du Seigneur, et enfin redescend vers son peuple, portant sur des tables de pierre la loi que le doigt de Dieu venait d’y graver. Cette loi, le peuple jure de la conserver, et Dieu, à son tour, jure que tant que la nation à qui il l’impose, l’observera, lui, le Dieu des armées le fera triompher de tous ses ennemis.

Israël lève ses tentes et commence, du pied du mont Sinaï, cette course longue et errante qu’il poursuivra quarante ans dans le désert. Il s’établit dans la Terre promise, et toujours portant sa loi il la conservera précieusement, alors même que cette loi l’accuse et le condamne dans ses révoltes contre le Seigneur. Et l’on ne sait ce qui surprend le plus ou de ses rébellions continuelles aux volontés de Dieu, ou de sa persévérance à retenir les preuves mêmes de sa révolte.

Mes frères, cette loi que Dieu publie au milieu des prodiges, qu’il [= il la] maintient par d’épouvantables épreuves dont il accable le peuple juif, dont il punit les violateurs par la captivité, la faim, la peste et tous les fléaux qu’il envoie au peuple prévaricateur; car cette loi n’était que la figure, dont Jésus-Christ est la réalité. Finis legis Christus.

Notes et post-scriptum