[Autres notes et fragments de sermons et de conférences]

Informations générales
  • TD46.353
  • [Autres notes et fragments de sermons et de conférences]
  • Impénitence finale.
  • Orig.ms. CS 152; T.D. 46, pp. 353-354.
Informations détaillées
  • 1 CHATIMENT DU PECHE
    1 ORGUEIL
    1 PECHE
    2 JEAN CHRYSOSTOME, SAINT
  • 1838-1839
La lettre

(p. 481)

Orgueil du mal. – Comment voulez-vous avoir un jour le repentir de certaines fautes qui empêchent votre conversion, lorsque aujourd’hui, loin de vous humilier à la pensée de l’outrage qu’elles font à Dieu, loin de rougir de honte au souvenir de la dégradation à laquelle vous êtes descendu, vous en tirez une coupable vanité, vous êtes fier d’avoir été loin sur le chemin du vice, et vous espérez pouvoir un jour répandre des larmes sur vos démarches coupables? Erreur funeste! Ah! si vous ne sentez aucun remords aujourd’hui, comment l’éprouverez-vous un jour? Si vous n’y réfléchissez sérieusement tandis que vous jouissez du libre usage de vos facultés, ou bien si vos vanteries ne sont qu’un mensonge de plus; si, tandis que vous affectez de triompher par le vice aux yeux de vos rivaux dans la débauche, vous portez au dedans du coeur un remords de plus en plus languissant, mais non pas encore éteint, pourquoi faire tous vos efforts pour l’étouffer? Et qui vous dit que le souffle vengeur du Très-Haut n’enlèvera pas de votre âme coupable, avec la dernière heure de repentir, tout moyen de salut pour vous?

Le premier pas que fait l’homme dans la perdition, c’est d’endurcir son coeur. On peut s’égarer sans doute, mais tant qu’il y a remords, il y a espoir de retour. Mais quand on commence à aimer le mal et à trouver importune la voix de la conscience, oh! alors que les dangers deviennent terribles? car le Seigneur se met de la partie. Indurabo…

Si celui qui se vante de ses bonnes actions est impur, dit saint Chrysostome, qu’est donc celui qui se vante du mal qu’il a fait? Vous dites: Dieu ne voit pas, parce que nous sommes dans les ténèbres. Ah! vous avez raison, vous êtes dans des ténèbres qui n’empêchent pas Dieu de vous voir, mais qui vous empêchent de voir Dieu, semblable à un aveugle.

Quid est quod debui ultra facere vineae meae, et non feci ei? An quod expectavi ut faceret uvas, et fecit labruscas? Et nunc ostendam vobis quid ego faciam vineae meae, etc. Is. IV, 4 à 6.

Haec dicit Dominus: Insanabilis fractura tua, pessima plaga tua. Non est qui judicet judicium tuum ad alligandum… propter multitudinem iniquitatis tuae dura facta sunt peccata tua. Jer. XXX, 12-14.

Non est, ait Dominus, qui judicet judicium, nec Altissimo vulneris valeat cicatrices obturare. Quocumque te converteris, utilitas non est tibi, quia offendisti eum qui verus et solus est medicus. Omnes amatores tui obliti sunt tui, vel sacerdotes, vel principes, aut certe angelorum praesidia quibus, priusquam offenderes Dominum, vallaberis… Plaga enim… Aliter inimicus, aliter amicus percutit; aliter pater, aliter hostis. Ille caedit ut corrigat, iste percutit ut occidat. Hieron., p. 672.

Péroraison. – Quid clamas super contritione tua? Insanabilis est dolor tuus propter multitudinem iniquitatis tuae, et propter dura peccata tua feci hoc tibi. Propterea… sanabo te, dicit Dominus. Jer., XXX, 15 à 17.

On peut faire une péroraison en montrant que jamais les menaces de Dieu n’ont été séparées de paroles d’espérance.

Si je n’étais pas venu, si je ne leur eusse pas parlé, ils n’auraient peut-être aucun sujet de condamnation. Quoi donc, ô mon Sauveur! C’est parce que vous m’avez envoyé, afin d’être un instrument de miséricorde, que je serai pour ceux qui m’écoutent un sujet de condamnation. Quoi, si je n’étais monté dans cette chaire, si je n’eusse réveillé le remords dans le sein de ce pécheur qui depuis longtemps l’avait étouffé, il serait moins coupable, et chacune de mes paroles est un poids de plus posé dans vos balances éternelles, pour faire pencher rapidement les âmes qui m’écoutent du côté de l’enfer!

Super quo percutiam vos, ultra addentes praevaricationum…

Et conteret scelestos et peccatores simul, et qui dereliquerunt Dominum, consumentur.

Notes et post-scriptum