[Autres notes et fragments de sermons et de conférences]

Informations générales
  • TD46.364
  • [Autres notes et fragments de sermons et de conférences]
  • [Notes diverses sur l'avarice]
  • Orig.ms. CS 155; T.D. 46, pp. 364-365.
Informations détaillées
  • 1 AVARICE
    1 TRAHISON
    2 JEAN CHRYSOSTOME, SAINT
    2 JUDAS
    2 NABUCHODONOSOR
    2 SALOMON
  • 1838-1839
La lettre

[I]

(p. 41)

Sur l’avarice.

Etudier le plan que donne saint Jean Chrysostome dans la 11e homélie de la 1a ad Corinthios.

Repleta est terra auro et argento, et non est finis thesaurorum ejus. Is., II, 7. Plusieurs interprètes pensent que Salomon est ici blâmé pour avoir amassé des sommes immenses, et que cet amour de l’or fut le premier pas vers sa chute. Facilité des illusions dans l’amour des richesses.

Voir la fin de la 13e hom. sur l’épître aux Romains. S. Jean Chrys., p. 631 (572).

[II]

Plan. Sur l’amour des richesses.

L’homme est créé pour posséder. Mais au lieu de vouloir posséder Dieu qui veut être son héritage, il s’attache aux biens d’ici-bas. Il faut montrer: 1° sa dégradation dans le but qu’il se propose; 2° son crime dans les moyens qu’il emploie.

1° Sa dégradation.

Rien ne dégrade plus que l’amour de la richesse: 1. envers les objets terrestres dont il se fait l’esclave; 2. l’âme s’avilit par rapport au corps; 3. par rapport à Dieu qu’elle abandonne.

2° Son crime.

1. Crime envers Dieu; 2. crime envers les hommes; 3. envers les pauvres. Il fait maudire la Providence. – Envers les hommes, par la haine qu’il exploite, par les injustices qu’il commet, la dureté qu’il engendre.

Crime et dégradation envers Dieu, envers ses semblables, envers les pauvres.

Dégradation dans le but que l’on se propose, dans les moyens que l’on emploie, dans les effets que l’on en éprouve. – Dureté du coeur. – Haine et mépris.

[III]

Ce que la fumée est aux yeux du corps, les richesses, l’empressement aux choses de la terre le sont aux yeux de l’âme. Voyez comme l’amour de la gloire nous avilit. Nabuchodonosor, pour augmenter sa gloire, fait adorer une statue, semblable à celui qui se glorifierait de sa maison, parce qu’elle a un magnifique escalier.

Les Livres saints rapportent qu’un roi puissant avait fait élever une statue d’or au milieu d’une place publique; il avait ordonné que quiconque ne l’adorerait pas au signal donné, serait immédiatement précipité dans une fournaise ardente. Le monde est la statue d’or, la fournaise l’âme prise, et la pauvreté [?]. – Jeunes gens préservés.

[IV]

(p. 43)

L’avarice [autre plan].

Quid vultis mihi dare, et ego vobiscum tradam?

Effrayante lâcheté de l’homme qui est arrivé à faire de l’amour de son or [son dieu?] et qui rêve de se grandir sur un piédestal fait avec des sacs d’argent.

Tous les moyens lui sont bons. Que voulez-vous lui donner, et il vous livrera tout ce que vous pouvez réclamer. C’est un homme en place, et dans un siècle où le mérite est apprécié à l’ampleur des émoluments, il se trouve trop peu payé, mais il faut qu’il vous fasse le sacrifice de sa dignité, et les dignités publiques seront le prix du sacrifice de sa dignité personnelle. Mais qu’importe! Il sacrifiera tout. Quid vultis mihi dare?

C’est un juge: l’innocence est d’une part, et les offres de l’autre. Quid vultis?… C’est un négociant. Il sait qu’il a contracté des engagements sacrés, mais l’amour de l’argent le presse. Que voulez-vous lui donner pour entrer dans cette spéculation aventureuse, et il vous confiera les dépôts que de confiants créanciers ont mis entre ses mains. Quid vultis mihi dare, et ego vobis eum tradam?

L’homme sacrifiera tout: l’intégrité du juge, la parole du négociant, le secret des familles, la confidence de l’amitié, le bien de l’Etat, l’honneur, la religion.

Cherchez au fond de la question de la liberté d’enseignement, ce n’est qu’une question d’argent. La vertu, la foi des enfants est livrée au tribut universitaire. Quid vultis?

Notes et post-scriptum