[Autres notes et fragments de sermons et de conférences]

Informations générales
  • TD46.371
  • [Autres notes et fragments de sermons et de conférences]
  • [Sur l'esprit de foi. - Autre sermon]
  • Orig.ms. CS 158; T.D. 46, pp. 371-379.
Informations détaillées
  • 1 CONVERSIONS
    1 CREATION
    1 DECADENCE
    1 DEGOUTS
    1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 EGLISE
    1 ETRE HUMAIN
    1 FILS DE L'EGLISE
    1 FOI
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 GRANDEUR MORALE
    1 ORDRE SURNATUREL
    1 PARESSE
    1 PECHE
    1 PERFECTION
    1 PROVIDENCE
    1 RACE DE SATAN
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    2 ABRAHAM
    2 JACOB
    2 JEAN CHRYSOSTOME, SAINT
    2 JEREMIE
    2 PAUL, SAINT
  • 1838-1839
La lettre

[Deuxième texte]

(p. 7)

Quis ex vobis arguet me de peccato? Si veritatem dico vobis, quare non creditis mihi?

La doctrine, les vertus, les prodiges du Sauveur des hommes avaient irrité contre lui la fureur des pharisiens. Leur haine, quelque violente qu’elle fût, ne pouvait sans doute encore s’assouvir, parce que l’heure des ténèbres n’était pas arrivée. Mais Jésus savait que les temps allaient bientôt s’accomplir, et, pour rendre encore plus éclatante l’injustice des accusateurs qui allaient bientôt demander son sang et [celle] des juges qui allaient prononcer sur lui la sentence de mort, il prend lui-même la peine de faire son apologie. Je suis la lumière du monde: celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. Je m’en vais, leur dit-il, et bientôt vous ne me trouverez plus et vous mourrez dans votre péché. Lorsque vous m’aurez élevé sur la croix, vous connaîtrez bien que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que mon père m’a enseigné. Qui de vous peut me reprocher une seule faute? Si donc je vous dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas? Déjà les Juifs lui avaient répondu qu’ils étaient les enfants d’Abraham, et Jésus reprenant: Il ne s’agit plus d’être enfants d’Abraham, mais d’être enfant de Dieu.

Exorde. – Si veritatem dico vobis, quare non creditis mihi? Les temps approchent, où le Christ va être mis à mort et où la fureur de ses ennemis va, par le plus grand des crimes, coopérer à l’oeuvre la plus merveilleuse du créateur. Cependant afin de montrer l’injustice de la condamnation qu’il subira bientôt, le Sauveur veut f[aire] même son apologie. Qui de vous, dit-il, m’accusera de péché? A quoi les Juifs ne répondent pas. Si donc, poursuit le Sauveur, je vous dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas? Celui qui sert Dieu écoute les paroles de Dieu, et c’est parce que vous ne servez pas Dieu que vous n’écoutez pas sa parole. Que répondent les Juifs? Des injures. Vous êtes un Samaritain, vous êtes possédé du démon. – Je ne suis nullement possédé du démon, reprend le Sauveur, l’honore mon père, et vous, vous me déshonorez.

Arrêtons-nous ici, mes frères, car si tout a été fait pour notre utilité, je trouve dans ces premières paroles de l’évangile de ce jour d’assez abondantes ressources. Comme autrefois son divin fondateur, l’Eglise est aujourd’hui citée pour rendre compte de ses oeuvres, et de même que les docteurs de l’ancienne loi citaient à leur tribunal celui dont cette loi n’était que l’ombre et la figure, de même ce sont les propres enfants de l’Eglise qui aujourd’hui prétendent l’obliger à rendre compte de sa conduite, de sa doctrine et de ses bienfaits. Eh bien, ne pensez pas que je vienne aujourd’hui faire l’apologie de l’Eglise devant l’incrédulité du siècle. Je sais devant qui je parle, je sais que je m’adresse à des catholiques à la conviction profonde. Eh bien, c’est à eux que je viens au nom de l’Eglise adresser les mêmes questions qu’autrefois le Sauveur aux Juifs, lorsqu’il voulait confondre leur hypocrisie et leur endurcissement. Qui de vous, leur demande cette Eglise, épouse de Jésus-Christ et leur mère, qui de vous m’accusera de péché? Ai-je trahi le dépôt qui me fut confié sur le Calvaire? Ai-je jamais transigé avec l’erreur? Ai-je par des vapeurs impures obscurci l’éclat de celui qui est la lumière du monde? Ai-je troublé les eaux de vie qu’il m’a confiées pour étancher votre soif? Ai-je aggravé le joug imposé à vos pères, et ces préceptes que je vous fais, ne les ai-je pas de jour en jour adoucis afin de les proportionner à votre faiblesse? Si donc je vous prêche toujours la même vérité, pourquoi ne me croyez-vous plus?

Je vous entends, mes frères, vous récrier et me taxer de calomnie: Quoi! nous ne croyons plus à l’Eglise! Et qui plus que nous a sa foi gravée dans le coeur? Les Juifs aussi, mes frères, avaient la foi, ils croyaient aux promesses faites aux patriarches et ils disaient: Abraham est notre père avec le même orgueil que vous dites: Notre mère c’est l’Eglise. Que leur avait répondu Jésus quelques instants avant de prononcer les paroles de notre texte? Si vous êtes les enfants d’Abraham, faites des oeuvres dignes d’Abraham. Et moi je vous dis: Si vous êtes les enfants de l’Eglise, faites donc les oeuvres de votre mère.

Le Seigneur poursuit: Votre père, c’est le tentateur, c’est Satan, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Vos ex patre diabolo estis, et opera patris vestri vultis facere. Vous ne cherchez qu’à me mettre à mort. Ah! mes frères, serait-il vrai qu’au lieu d’être les enfants de l’Eglise vous fussiez les enfants de son plus grand ennemi? Serait-il vrai que, même à votre insu, vous fussiez les instruments de celui dont le plus grand désir est son anéantissement? Vous ne voulez pas lui donner la mort, et cependant que faites-vous lorsque vous la trahissez, lorsque vous ne croyez pas à elle? Mes frères, encore un coup, si elle vous prêche la vérité, pourquoi ne la croyez-vous pas? Et ici, je le répète, je ne veux point parler de cette foi de théorie qui semble revenir dans plusieurs intelligences par un mouvement que je ne prétends pas nier, mais de cette foi pratique qui pénètre jusqu’au fond du coeur et qui se manifeste par les oeuvres. Cette foi, mes frères, pourquoi l’avouez-vous si peu?

Mon but est donc aujourd’hui de la ranimer en vous, afin que vous ne méritiez pas la sentence que le Sauveur du monde porta dans le même entretien contre ces malheureux enfants de Jacob atteints d’un aveuglement volontaire: Je m’en vais, et vous me chercherez et vous mourrez dans votre péché. Je viens donc vous parler de cet esprit de foi pratique, complément de cette foi vague qui est en nos coeurs un don divin, mais qui n’y a pas encore passé à l’état de vertu. Or cette foi pratique se présente à moi avec deux caractères principaux, que le sauveur du monde nous révèle lorsqu’il dit: Celui qui appartient à Dieu écoute les paroles de Dieu…, et plus bas: Pour moi, j’honore mon père.

Première partie.

Pour comprendre les choses de Dieu, mes frères, au sens que j’entends, il ne suffit pas de croire aux articles du symboles, il ne suffit même pas d’avoir une science humaine. Dieu n’a-t-il pas rendus insensée la sagesse du monde, et sa science par conséquent?

Il y a dans le monde un merveilleux enchaînement qui rapproche entre elles toutes les créatures pour les faire tendre vers un même but. Or cet ensemble si prodigieux de l’univers repose sur trois grandes lois de la Providence que s. Paul a été chargé de nous révéler. La première nous montre le but que Dieu a eu lorsqu’il a écréé le monde. Tout, dit le grand apôtre, a été fait pour les élus: omnia propter electos. La seconde nous apprend l’usage avantageux que nous pouvons faire soit des créatures placées au-dessus de nous, soit des événements auxquels notre vie se trouve mêlée. C’est encore l’Apôtre qui parle: Tout coopère au bien de ceux qui aiment Dieu: diligentibus Deum omnia cooperantur in bonum. Et cette seconde loi expliquant la première, nous explique comment tout ce qui a été fait l’a été pour les élus, puisqu’en aimant Dieu ils entrent en possession des biens que Dieu a créés pour eux. Enfin, une troisième loi nous révèle, avec la réparation du désordre causé dans le monde par le péché, l’enchaînement de tous les êtres. Tout vous appartient, dit encore l’Apôtre aux chrétiens, vous appartenez au Christ qui appartient à Dieu: omnia vestra sunt, vos autem Christi, Christus autem Dei. Sur cette triple base repose tout l’ordre de la Providence et de la grâce dans nos rapports avec Dieu. Voilà ce que nous devons croire, si nous avons la foi. Mais outre cette foi vague, générale, qui dort pour ainsi dire dans le coeur de tous les chrétiens, il y a une adhésion libre, volontaire, complète, à cette grande loi que j’appellerai l’esprit de foi. C’est cet esprit qui nous fait juger toutes choses d’après les règles voulues de Dieu.

Arrêtons-nous un instant à considérer la supériorité où cet esprit nous élève par rapport à la manière dont les hommes considèrent les choses ici-bas. Que l’homme se considère dans l’univers, il en est le maître: omnia vestra sunt. – Toutes les révolutions des empires. Pesez une âme et comparez son prix. s. Chrysostome. Dieu n’a pas créé le monde pour les damnés, donc pour les élus. Mais quoi, ces malheurs, ces peines? – Oui, diligentibus Deum omnia cooperantur, et voilà la foi qui nous conduisant à l’amour de Dieu nous donne la clé de tous les mystères de la vie, des contradictions, des peines, des souffrances. O grandeur du chrétien! Mais ce n’est pas tout. Chrétien, Dieu t’avait tout donné, il s’était lui-même donné à toi, mais le péché t’a tout enlevé. Tu as dévié de ta route, reviens-y, chrétien; regarde ton but, c’est Dieu, mais tu en es l’ennemi. Eh bien, Dieu t’offre la paix, et c’est après que le sang d’un Dieu a été le gage de la réconciliation que Paul, son ambassadeur, [déclare: Je] te restituerai dans tes domaines et te ferai une seconde fois naître du monde. La pensée primitive n’a été que suspendue par ta révolte. Maintenant que le fils de Dieu t’a rendu la paix, écoute: tout est encore à toi et à tes frères, omnia vestra sunt. Et ce n’est pas tout, racheté par Jésus-Christ, tu lui appartiens. Mais pourquoi lui appartiens-tu? Afin que par lui tu appartiennes encore une fois à Dieu: charitas autem Dei. Toutefois il faut que tu saches comment tu appartiens à Dieu. Ecoute: de la même manière que Jésus lui appartient. De même qu’un fils dépend par les liens de l’amour d’un père, de même… – Glorifie-toi maintenant de ta dépendance.

C’est donc dans le sein de Dieu même que je vous ai conduits, mes frères, ou plutôt c’est l’esprit de foi qui vous révèle les splendeurs éternelles et vous invite à vous plonger dans cet océan de lumière, de vie et de bonheur. Et c’est du point de vue où Dieu considère les choses que je vous invite à les contempler, à voir comment tout a été disposé pour vous, quelle place vous occupez dans la création, à quel but vous devez tendre, par quelle voie vous devez l’atteindre.

Ah! que m’importent maintenant les mesquines passions des hommes et leurs petites intrigues! Que m’importe cette sagesse du monde que Dieu a frappée de folie! Qu’est-ce qui pourra l’atteindre, quand tout par l’amour peut tourner à son bien? Mais, mes frères, il ne suffit pas de se livrer à ces hautes contemplations qui produisent seulement l’enivrement d’une joie toute spirituelle. Si l’esprit de foi n’imposait rien de plus, que de chrétiens en seraient pénétrés! Et cependant que cet esprit est rare! A peine trouve-t-on un chrétien sur mille qui en soit pénétré. Sicut lilium inter spinas, sic amica mea inter filias.

Il importe donc de connaître les obstacles qui s’opposent à cet esprit de foi. J’en découvre trois: le dégoût de la prière, la paresse de l’esprit, la crainte de la conversion.

Là où l’esprit de foi peut naître et se fortifier, c’est dans les communications de l’âme avec son Dieu. Revela Domino viam tuam, et spera in eo, et ipse faciet. Vous êtes dans la peine, dans l’embarras par des malheurs ou par les passions: Revela Domino viam tuam, et spera in eo. Il vous aidera. Mais la prière fatigue, dégoûte. – Jérémie poursuivi par ses ennemis est pour la seconde fois entraîné en prison, et voilà que le Seigneur lui apparaît et lui dit: Clama ad me, et annuntiabo tibi grandia et firma quae nescis. Jér. XXXIII, 3. Voici le second: Haec dicit Dominus qui facturus est, et formaturus, illudet paraturus: Dominus nomen ejus.

La paresse de l’esprit. – Eh oui, sans doute, dans ce siècle si occupé on ne se sent pas la force de penser au ciel, les ressorts de l’esprit sont tendus d’un autre côté. Pourquoi, en effet, s’occuper du ciel? On a bien autre chose à faire, et qu’importent les creuses spéculations de quelques rêveurs? N’est-il pas plus doux de se laisser entraîner au courant du fleuve, jusqu’au moment où il tombe dans l’abîme. – Ce peuple a la tête dure.

Dominus justus concidet cervices peccatorum.

La peur de la conversion. – Pourquoi vous n’avez pas l’esprit de foi? Vous craignez de l’avoir. Si vous l’aviez, toutes choses ne changeraient-elles pas de face autour de vous? Et, pour vous le dire en passant, ne verrez-vous pas dans les coups qui vous frappent un avertissement de la Providence? La mort subite d’un parent ne vous avertirait-elle pas de la rapidité de la vie, et du compte que vous aurez à rendre de vos jours écoulés dans l’indifférence? Un enfant tendrement chéri et moissonné au berceau ne vous ferait-il pas comprendre qu’incapable de servir Dieu, vous êtes indigne de former cet ange pour le ciel? Un revers de fortune ne vous donnerait-il pas quelques remords sur l’emploi que vous avez fait de vos biens? Une maladie longue et douloureuse ne serait-elle pas un bienfait, puisqu’elle vous ôterait la force de faire le mal? Et il ne serait même pas nécessaire que vous fussiez directement frappé. Ce qui se passerait autour de vous serait une leçon vivante. Mais vous ne voulez pas de ces leçons, vous avez peur. La lumière est trop forte pour vos yeux affaiblis et vous ne voulez pas voir.

Seconde partie.

La religion, mes frères, n’est pas un édifice, dont il faille se contenter d’admirer l’architecture, l’ordre et les diverses dispositions; c’est encore un palais dans lequel nous devons commander et agir, parce que nous sommes les enfants de celui à qui il appartient.

Grandeur de l’âme qui travaille à la gloire de Dieu; crime et dégradation de l’âme qui ne travaille pas à la gloire de Dieu.

1° Grandeur de l’âme qui travaille à la gloire de Dieu.

Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde? Pour lui. Pourquoi a-t-il créé l’homme? Pour lui. – L’homme n’est parfait qu’autant qu’il atteint le but qui lui est proposé. Donc il n’est grand qu’en travaillant à la gloire de Dieu. Mais voulez-vous savoir quelle est cette grandeur d’être l’instrument de la gloire de Dieu. Tout ce qu’il y a de plus grand, [à savoir] d’entrer dans la pensée de Dieu et d’être le mobile des actions de Dieu. Si Dieu n’avait pas découvert les élus, il n’aurait pas créé le monde. – Grandeur d’être récompensé de la gloire même de Dieu.

2° Dégradation et crime de l’âme qui ne travaille pas à la gloire de Dieu.

Le bon intérêt personnel. – Mais à côté de celui-là il s’en trouve encore un qui nous porte à nous chercher nous-mêmes, avant de chercher Dieu. Et cet amour est fondé sur le désir de la gloire personnelle. Ce que c’est que cette gloire. Ses plis et replis. Sa petitesse, sa honte, son crime.

Tempus meum nondum venit, tempus autem vestrum semper est paratum. Le temps de Jésus-Christ n’est pas toujours [venu], parce que Jésus-Christ ne cherche qu’une chose, la volonté de son père. Le temps des parents de Jésus-Christ est toujours prêt, parce qu’ils sont toujours pressés. Or ce sentiment des parents du Sauveur se trouve chez une foule de chrétiens, et je veux le combattre, en opposant à cette vaine gloire qu’ils se proposaient en pressant le Sauveur de se rendre à la fête des tabernacles, une gloire plus haute qui est la gloire de Dieu même. Je veux leur montrer d’un même regard, d’un côté, la grandeur du chrétien qui travaille avant tout à la gloire de Dieu, de l’autre, la dégradation du chrétien qui par un faux désir de la gloire cherche à s’enivrer dans les fumées de l’amour-propre.

Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde? Avant de répondre à cette question, il importe de se rappeler que Dieu étant infiniment parfait, toutes ses oeuvres doivent avoir un caractère de perfection. Le but qu’il se propose en agissant doit être aussi parfait que possible. Or quel but plus parfait trouverez-vous à la création que Dieu même? Donc Dieu a créé le monde pour sa gloire.

Mais quel est dans la création l’être le plus parfait? N’est-ce pas l’homme? Et si l’homme est l’être le plus parfait, n’est-ce pas celui qui se rapproche le plus de Dieu, qui a le plus de rapports avec lui, en sorte que si dans la création il est un être qui procure par sa perfection même une gloire plus grande, c’est l’homme. Donc si le monde a été créé pour procurer la gloire de Dieu, l’homme avant tous les êtres est créé pour procurer cette gloire.

Mais, mes frères, un objet n’est parfait qu’autant qu’il remplit le but qu’on se propose. – Exemples. – Si donc Dieu a créé le monde et dans le monde l’homme pour procurer sa gloire, l’homme n’est parfait qu’autant qu’il procure la gloire de Dieu. Or ici perfection et grandeur sont la même chose. Car qu’est-ce que la grandeur d’un être? C’est l’état où il a atteint son développement. Or comment l’homme développera-t-il mieux ses facultés qu’en les consacrant à la gloire de celui pour qui et par qui elles ont été créées? Quand mon coeur, mon âme, mon corps [seront-ils plus développés?]. Dans l’éternité.

Et voulez-vous savoir quelle est cette grandeur? C’est d’être le modèle de la pensée de Dieu. Du moment que l’homme est appelé à procurer la gloire de Dieu, il entre en partage dans les desseins de Dieu. La terre est faite pour lui, l’incarnation en second lieu: il est l’instrument dont Dieu se sert pour se procurer sa gloire. La récompense que Dieu donne à ses efforts c’est sa propre gloire dans le ciel.

Comparatus sum luto, et assimilatus sum favillae et cineri. Job., XXX, 19. – Omnes homines terra et cinis. Eccli., XVII, 31. – Pars ejus cinis est. Idem, XLIV, 20.

La grandeur du chrétien consiste à glorifier Dieu, parce que Dieu l’ayant créé pour sa gloire, il n’atteint sa véritable grandeur qu’en atteignant le but pour lequel il a été créé, parce que Dieu lui-même en préparant sa propre gloire prépare celle du chrétien.

Notes et post-scriptum