Vers 1854

Informations générales
  • TD47.OO1
  • Controverse protestante. [Notes]
  • Orig.ms. CS 164; T.D.47, pp. 1-6.
Informations détaillées
  • 1 EGLISE
    1 HERESIE
    1 PRETRE
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 REVELATION
    1 SALUT DU GENRE HUMAIN
    1 SUCCESSION APOSTOLIQUE
    1 TOLERANCE
    2 BOSSUET
    2 CALVIN, JEAN
    2 CHENEVIERE
    2 DESCARTES, RENE
    2 HEGEL, FRIEDRICH
    2 JURIEU, PIERRE
    2 LABBE
    2 LUCILE
    2 LUTHER, MARTIN
    2 MONOD, JEAN
    2 NOGUIER
    2 PAUL, SAINT
    2 PILATE
    2 TIMOTHEE, SAINT
    2 TITE, SAINT
    2 ZWINGLI, ULRICH
  • Vers 1854
La lettre

1.

Le ministère pastoral peut être interrompu dans sa succession.

Proposition catholique: le ministère pastoral ne peut pas être interrompu.

[2] Enchaînement des propositions.

1° Il y a un ministère qui se transmet de Jésus-Christ aux pasteurs par l’épiscopat.

Ce ministère est sans interruption.

Ce ministère ne peut être retiré par le peuple.

Ce ministère est un sacrement.

3.

Le pouvoir du ministère pastoral peut être retiré par le peuple.

Le pouvoir du ministère pastoral ne peut pas être retiré par le peuple.

4.

La collation du ministère pastoral n’imprime pas de caractère.

La collation du ministère pastoral imprime un caractère comme le baptême.

[5]

1° Le ministère peut être interrompu. Comment expliquera-t-on ce texte: Quomodo praedicabunt, nisi mittantur? »

2° Le ministère vient du peuple. – On trouvera des textes de l’Ecriture qui établissent ce fait? Pour nous, ils anondent.

3° Le ministère par l’imposition des mains n’imprime pas de caractère.

Toute l’Eglise.

Le peuple peut retirer ce droit.

Un seul texte qui implique ce droit?

Sicut oves non habentes pastorem. Les Juifs en avaient bien, les protestants en ont.

Fides ex auditu, auditus autem per verbum Dei. – Et quomodo praedicabunt, nisi mittantur?

Qui les envoie? Le pape, comme évêque et comme pasteur.

S. Paul à Timothée et à Tite.

Qui a envoyé Luther, Calvin, Zwingle?

Et quomodo praedicabunt, nisi mittantur? Il faut une série; elle se trouve dans l’Eglise romaine.

Non vos me elegistis; sed ego elegi vos, et posui vos, ut eatis et fructum afferatis, et fructus vester maneat.

Sicut misit me Pater, et ego mitto vos.

Ego a meipso non loquor. – Doctrina mea non est mea, sed ejus qui misit me.

Erit tempus, cum sanam doctrinam non sustinebunt, sed coacervabunt sibi magistros.

[7] Qu’est-ce qu’un ministre?

Je suis assez embarrassé pour répondre; car, après avoir examiné les opinions des principaux controversistes de la Réforme, j’ai trouvé des opinions opposées. Calvin voit le pouvoir d’enseigner conféré par l’imposition des mains. – L’Eglise catholique avec:

1° Un caractère ineffaçable,

2° Un caractère nécessairement transmis par les évêques,

3° Un pouvoir de juridiction,

4° Une désignation faite tantôt par le peuple, tantôt par le pouvoir, mais toujours sanctionnée par la confirmation de l’autorité spirituelle. De telle façon que la transmission du pouvoir se faisait toujours de haut en bas, excepté pour l’Eglise-mère et maîtresse quant à l’élection; car pour la consécration du caractère, c’était toujours la même chose.

Les protestants au contraire établissent:

1° Que l’imposition des mains n’imprime aucun caractère,

2° Que l’élection se fait par le peuple,

3° Que le pouvoir transmis réside dans le peuple, qui peut le retirer quand bon lui semble.

Le ministère est une succession non interrompue.

Le ministère peut être interrompu.

Le ministère vient des évêques.

Le ministère vient du peuple.

Conféré par l’imposition des mains, le ministère imprime un caractère.

Le ministère n’imprime pas de caractère; ce n’est qu’une pure cérémonie.

Le peuple peut retirer le droit pastoral.

Le peuple ne peut pas retirer le droit pastoral.

[8] Justification.

Au dire du pasteur Noguier, c’est la justification qui a été le sujet de la séparation des protestants. Et voilà qu’aujourd’hui nous tenons plus à la justification que les protestants eux-mêmes, ou qu’un grand nombre de protestants.

Qui nie aujourd’hui la divinité de Jésus-Christ? Sont-ce les catholiques ou les protestants? Où donc aujourd’hui est l’Antéchrist?

On pouvait prendre la foi des protestants dans leur synode. Mais aujourd’hui où le peut-on?

[9] Lucile [?]

Il est très curieux de voir les protestants simplifier la discussion. Ce qu’ils disent de la preuve de la Bible comme un fait, on peut le dire de la preuve de l’Eglise comme un fait.

Ce n’est pas merveille, après cela, qu’un philosophe vienne, à son tour, soutenir ces dogmes (Dieu et l’âme), avec la Bible dans les mains et le christianisme dans les moeurs. – Il les établit par la seule voie du raisonnement, dit-on. Mais qui sait si la révélation ne serait pas pour la raison ce qu’est pour un aveugle le clairvoyant, qui l’exerce à lire et à écrire, jusqu’à ce qu’enfin l’aveugle puisse le faire tout seul?

Lucile, 125.

Ce que M. Monod dit de la révélation par rapport à la raison, ne peut-on pas le dire de l’Eglise par rapport à l’intelligence de la Bible, et surtout par rapport à son acceptation?

Lucile, p. 203. M. Labbé n’a de confiance.

Mes protestants citent ces paroles: « Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé »; mais à ce compte la Bible est inutile. Croire à Jésus-Christ suffit.

Le tribunal infaillible n’ouvre pas le coeur. – C’est déplacer la question.

P. 348. Cette unité subsistera. – Ceci est fabuleux. Que les fidèles aient le Saint Esprit, l’Eglise le reconnaît, puisqu’elle reçoit le sacrement de confirmation que n’admettent pas les protestants.

La question de l’infaillibilité est la question de la certitude.

[10] Sur les liens.

Que faire en fait de promesse?

Je promets de n’enseigner que ce que je croirai être la parole de Dieu, quand je le croirai convenable.

Mais alors: 1° Qu’est-ce que la Bible? 2° Qu’est-ce que l’enseignement des ministres? – Tous les ministres en sont-ils là? Non, certes. Je dis seulement qu’un ministre qui se présentera avec cette promesse, ne peut être rejeté, à moins de condamner l’enseignement de vos Facultés de théologie. Et quant aux Méthodistes, il ne leur sert de rien de dire: Nous n’allons pas jusque-là, car on leur répète tous les jours: Dans la Réforme, vous ne vous arrêtez que pace que vous êtes inconséquents.

Les combats de parti doivent finir, les luttes pacifiques commencent!

Etonnement dans lequel on tombe quand on étudie la Réforme. Tout est changé. Il ne reste que la prophétie qui leur est faite. Vous changerez. Ils changent sans cesse, et ils prennent le changement pour le mouvement de la vie.

L’effet du libre examen. On ne peut nous obliger à croire ce que nous ne connaissons pas clairement. Principe socinien, principe du docteur Chènevière.

Tout tombe. Mais qu’est-ce? La Réforme n’a point de principe universel contre les hérésies*. – Bossuet, que nous sommes loin de là! Pilate disait: Qu’est-ce que la vérité? Quel est le protestant qui n’est pas à (se) demander: Qu’est-ce qu’une hérésie?

[11] Tolérance.

Montrer que la tolérance est la conséquence du libre examen, et que le libre examen dans une société est le scepticisme ou l’ignorance des bases, sur lesquelles la société repose.

Vous êtes donc pour l’intolérance? Oui et non. Oui, en principe; non, aujourd’hui, parce qu’elle n’est plus assez forte pour supporter certains remèdes; elle est épuisée.

La tolérance est la conséquence du libre examen, comme la faiblesse est la conséquence de la maladie. Un homme attaqué ne se défend pas, quelquefois parce qu’il est pacifique, quelquefois parce qu’il est impuissant.

Tolérance repoussée comme une injure par Jurieu.

Toute société repose sur des notions matérielles ou sur des notions morales. Si matérielles, c’est la force; plus de droit. Si morales, c’est quelque chose d’éternel, donc de divin, donc immuable, donc intolérant.

Est-ce qu’au 26 juin la société n’a pas été intolérante?

Conéquence du libre examen: l’hégélianisme. Le vrai ou le faux; le vrai est vrai et n’est pas vrai.

Conséquence du doute: Il est possible que Dieu soit et qu’il ne soit pas.

Descartes avait dit: Dieu est possible, donc il est.

Hégel a dit: Il est possible que Dieu soit, il est possible qu’il ne soit pas. Il est possible que Dieu soit, donc il est. Il est possible que Dieu ne soit pas, donc il n’est pas.

Raison du martyre.

Notes et post-scriptum